Le problème est d’invoquer les « droits de l’homme » quand il s’agit justement d’interdire ou d’empêcher une aspiration instinctive et irréductible du vivant, qu’est la sexualité. D’un côté on parle dans les milieux autorisés de « misère sexuelle », d’un autre on invoque les « droits » et des principes idéalistes et irréalistes pour mieux brimer, et mieux entretenir cette misère sexuelle.
Il est intéressant de noter en passant que les « puissants » (par opposition aux impuissants, sans doute), qui décident des lois, ont eu recours à des professionnelles de luxe, mais aussi, on s’en doute, à des réseaux pédophiles... Comme toujours il s’agit donc non seulement de brimer, mais bien aussi d’affirmer des privilèges, sinon où serait l’intérêt d’être « puissant », si même les pauvres peuvent accéder aux plaisirs que leur vie leur interdit bien souvent ? La puissance se définit par la jouissance du pouvoir, et par extension, par la jouissance tout court. Cette légifération sur la prostitution a donc surtout une portée symbolique qui dépasse de loin le cadre féministe-castrateur. Il s’agit de renforcer l’écart entre le pouvoir et le prolétariat (car c’est bien celui-ci qui use de la prostitution), afin de rendre le pouvoir plus attrayant, d’en renforcer donc l’effet symbolique.
En somme on retourne les droits de l’homme contre lui-même, pour y substituer les droits de la caste des puissants à décider qui a droit de quoi, et ce en se cachant derrière le pseudo-idéal féministe qui, on le sait lorsqu’on s’y penche vraiment, nuit autant à la femme qu’à l’homme et donc à leurs saines relations, justement parce que cet idéal est manipulé de haut, corrompu à la base, et pathologique dans ses fondements paranoïaques.