"Mon idée (qui est aussi celle de Auletta) est de considérer le point
de vue des fonctions et non pas de l’espèce. Une sorte de décomposition
algébrique si on veut.«
J’avoue ne pas comprendre cette approche, pourriez-vous préciser ?
Richard Dawkins a une idée intéressante à ce sujet : il attire l’attention sur le fait qu’un gène n’est pas sélectionné individuellement, mais relativement par rapport aux autres gènes de l’organisme auquel il appartient. Ainsi, une mutation qui décuplerait la mâchoire d’un fauve, utile en soi du point de vue la sélection, ne serait pas sélectionnée si l’animal n’a pas la force cervicale suffisante pour la supporter. Il y a donc un aspect holiste dans la sélection génétique, qui fait que l’évolution ne porte ni sur un gène, ni sur un individu, ni sur une espèce, mais sur un »pool génique« . Ceci revient plus ou moins à dire que la sélection naturelle conduit à optimiser un ensemble de fonctions interdépendantes au sein d’un pool génique donné, et que les individus et l’espèce ne sont que des »propriétés émergentes" de ce processus.
"Quant au dépassement de Darwin, il est en vue mais sa réalisation
suppose que des scientifiques s’y collent, ou des philosophes, c’est
encore mieux«
Voilà bien, M. Dugué, ce qui provoque tant d’irritation contre vous. Comment pouvez-vous prétendre sérieusement qu’un philosophe pourrait »dépasser" Darwin ????? Le darwinisme est une théorie scientifique au sens défini par Popper ; il peut être dépasser, certes, mais uniquement par une autre théorie scientifique. Et non pas une quelconque spéculation métaphysique de philosophe. Vous êtes décidément un incorrigible idéaliste platonicien.
"sinon, le bye bye darwin, c’était juste une accroche dans le titre,
comme j’en use parfois, au risque d’être vilipendé par les âmes chastes"
Vous reconnaissez donc avoir recours à des accroches purement publicitaires pour attirer le chaland : ne vous étonnez pas qu’on vous le reproche, ce n’est pas par chasteté, mais pour pointer la contradiction qu’il y a à se parer des vêtements de l’intellectuel supérieur au commun des mortels tout en usant de subterfuges dignes des plus indigents éditorialistes.