Bonjour, La râleuse.
Je n’ai pas vu cette émission télévisée, mais aussi réussie qu’elle ait pu
être, elle ne pouvait de toute façon pas susciter les mêmes réactions que
celles qui sont engendrées par la plongée au cœur d’un procès d’assises avec le
statut de juré. C’est une expérience unique. Et souvent éprouvante. C’est
pourquoi je comprends les réticences de nombreuses personnes, parfois jusque dans
le prétoire lors du tirage au sort. Mais cela, l’avocat général et l’avocat de
la défense, le ressentent facilement (sans voir besoin d’avoir recours à un « profileur »
comme aux Etats-Unis) et ces personnes sont presque toujours récusées.
Cela dit, il m’est arrivé de ressentir à peu près les mêmes sensations que
lorsque j’étais juré lors d’un très éprouvant procès à huis-clos pour viols où
je n’étais qu’un spectateur impuissant. Ce procès, je l’ai évoqué dans Violée,
humiliée... Détruite !
Vous écrivez « on ne peut
s’empêcher de prendre fait et cause pour la victime ». Certes, mais il
peut arriver également que l’on puisse éprouver de l’empathie avec un criminel,
non pour ce qu’il a fait, mais parce qu’il peut lui aussi être une victime, d’une
certaine manière. Cela, je l’ai évoqué dans un autre article, Justice :
un coupable peut en cacher un autre, également inspiré d’une histoire vraie.
En écrivant « rester impartial
pour éviter une erreur fatale », vous mettez le doigt sur le principal
motif de stress de tous ceux qui s’apprêtent à être jurés. Par chance, dans l’écrasante
majorité des procès criminels, il existe des preuves directes ou des
témoignages irréfutables de la culpabilité du ou des accusé(e)s. Ouf !
Amicalement.