Petite précision : actuellement les statistiques disent que 77% de la population française est urbaine contre 74% en Allemagne , même en 1960 l’Allemagne était à 71% et la France à 62% .
Pour ma part je dirais que mes interlocuteurs profs à Berlin me disent ceci :
- On veut réformer là-bas et le modèle est le modèle français ...
- les profs allemands ne travailleraient pas pour le salaire français .
- mais il y a des profs sous contrat qui survivent avec 800€ par mois , car il n’y a pas de salaire minimal .
- les élèves n’y sont pas plus faciles qu’ici .
- Lors de la réunification les profs Est-Allemands ont perdu 1 mois de congé l’été !!! et la formation pédagogique y était une priorité : +100 000 postes en 1974 pour pallier l’échec scolaire .( pour un pays de 15 millions d’hb)
D’autre part :
- les fonctionnaires sont interdits de grève en Allemagne .
- effectivement le statut varie suivant les Länder .
- que font les élèves allemands qui n’ont pas cours l’après-midi ? ils glandent et c’est un gros problème : l’EPS n’y existe pas et la pratique d’un sport est payant et minoritaire .
- effectivement le taux d’emploi des femmes allemandes est beaucoup moindre qu’en France , ça permet de limiter le taux de chômage puisqu’une partie de la population ne cherche ni emploi ni revenu .
- les profs sont bimatières ce qui est certes une économie mais un défaut de formation car on a un niveau moindre en suivant 2 cursus en parallèle et on a un statut moindre puisqu’on ne choisit pas la matière qu’on aime enseigner .
- de plus il y a 3 écoles et donc 3 niveaux très distincts de collège en Allemagne et une sélection sociale très précoce : le fils d’ouvrier n’accède pas au même collège que le fils d’ingénieur et ce , dès la la 6ème .Il est condamné , avant même de savoir ce qu’il aimerait étudier , à devenir lui aussi un ouvrier sur-mesure pour les besoins du patronat .
alors effectivement si on compare un élève français standard à un élève pris parmi un échantillon du 1/3 supérieur allemand , il y a des chances qu’il soit moins performant .
Mais demandez à un élève-ingénieur français où c’est le plus facile , en France ou ailleurs ? c’est ailleurs : en Allemagne notamment : le système français est hyper-sélectif mais sans le dire . Ceux qui restent en haut sont très rapides et très performants pour les examens .
Mais la finalité de l’enseignement est-elle d’être une bête à concours ? en France , oui , ça ouvre toutes les portes .
C’est vrai qu’en France ’l’enseognement d’élite n’est pas plus cher que l’enseignement commun mais il n’est pas , en réalité , accessible à tous .