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Commentaire de zen

sur Jusqu'où Bush s'obstinera-t-il au Moyen-Orient ?


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ZEN zen 23 février 2007 12:46

Un article bien informé et bien équilibré.

Mais il faut tenir compte d’une opposition qui monte aux USA, au plus haut niveau :

par jph-immarigeon @ 2007-02-05 -

Zbigniev Brzezinski, l’ancien conseiller national de sécurité de Jimmy Carter, a été auditionné ces jours-ci par le Foreign Relations Committee du Sénat de Washington, et y a fait des déclarations stupéfiantes qui semblent avoir laissé cois les médias américains (1).

Stupéfiantes non pour leur fond, puisque Brzezinski n’y fait que développer l’évidence : « The war in Iraq is a historic, strategic, and moral calamity. Undertaken under false assumptions, it is undermining America’s global legitimacy. Its collateral civilian casualties as well as some abuses are tarnishing America’s moral credentials. Driven by Manichean impulses and imperial hubris, it is intensifying regional instability. » Bon, jusque là, c’est la position officielle de la France réaffirmée le 5 janvier dernier par Jacques Chirac. « Only a political strategy that is historically relevant rather than reminiscent of colonial tutelage can provide the needed framework for a tolerable resolution of both the war in Iraq and the intensifying regional tensions. » C’est également ce que l’on se tue à répéter depuis 2003 : lorsqu’on envahit, pille et occupe un pays, on se comporte en colonisateur, même si on se nomme Amérique.

Brzezinski énonce également une évidence, l’absurdité du discours tenu depuis le 11 septembre 2001 sur la quatrième guerre mondiale contre un péril terroriste héritier du péril nazi (voir mon article « Merde à Rumsfeld ») : « This simplistic and demagogic narrative overlooks the fact that Nazism was based on the military power of the industrially most advanced European state ; and that Stalinism was able to mobilize not only the resources of the victorious and militarily powerful Soviet Union but also had worldwide appeal through its Marxist doctrine. In contrast, most Muslims are not embracing Islamic fundamentalism ; Al Qaeda is an isolated fundamentalist Islamist aberration ; most Iraqis are engaged in strife because the American occupation of Iraq destroyed the Iraqi state ; while Iran - though gaining in regional influence - is itself politically divided, economically and militarily weak. To argue that America is already at war in the region with a wider Islamic threat, of which Iran is the epicenter, is to promote a self-fulfilling prophecy (2). »

En passant, et cela satisfera les tenants de la thèse de la conspiration dont je discute par ailleurs dans ce blog avec un de ses partisans, Brzezinski annonce également comment la guerre avec l’Iran est déjà dans les tuyaux, en envisageant une provocation montée de toutes pièces style Mandchourie 1931 (voir Tintin et le lotus bleu) ou Golfe du Tonkin au début de la guerre du Vietnam : « A mythical historical narrative to justify the case for such a protracted and potentially expanding war is already being articulated. »

Rien à redire, mais rien de nouveau. Non, ce qui doit laisser la presse et les médias US pantois, c’est l’identité de celui qui vient dénoncer l’échec de l’Amérique. S’agit-il du Zbigniev Brzezinski qui développait la même vision que Condolezza Rice, d’une Amérique dont les privilèges de puissance devaient être imposés au reste des nations faute de quoi le monde irait au chaos ? Le Brzezinski qui proclamait il y a dix ans que les Etats-Unis seraient la première, la dernière et la seule super-puissance globale (3) ? Le Brzezinski qui ne laissait à l’Amérique et au monde que le seul choix entre la domination ou le leadership des Etats-Unis (4) - ce qui lui avait valu un commentaire triste et pertinent de son compatriote William Pfaff (5) ? Ni celui qui signait il y a moins d’un an un article dans « The American Interest » que je cite dans American parano, et qui proclamait dans le même temps que la puissance militaire américaine était incontestée (6) ? L’hypothèse d’un retrait américain ne l’effleurait alors même pas. Or voilà que dans le prolongement de sa déposition-dénonciation, il n’envisage pas d’autre solution que la retraite."

(JP Immarigeon est rédacteur sur Avox)


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