Si je déplore - comme vous - la disparition progressive des librairies, je ne suis pas d’accord avec vous pour la mettre sur le dos du recul de la lecture, mais plutôt sur celui du recul d’un mode de distribution et de commercialisation.
Si dans les années 80 on pouvait faire le procès de la télévision comme ayant fait reculer la lecture, l’avènement de l’Internet à lui - au contraire - remis les Français (et les autres) à la lecture. Qu’on le veuille ou non, un article Internet, un forum, ou un mail passe par la lecture et aussi quelquefois par l’écriture.
Ce n’est pas le médium de communication qui change (l’écrit), c’est le support : le livre papier.
Et l’écrit comme tout produit dématérialisable est l’un de ceux qui se prête le mieux au transfert sur Internet et sur le web. Tous les journaux qui ont crée une version web ont compris cette évolution et amorcée leur conversion.
On peut le regretter, mais comme le rappelait Mac Luhan, la domination progressive d’un support (le virtuel) ne fait pas pour autant disparaître les précédents (le papier), ils se juxtaposent. L’enregistrement de la voix n’a pas fait disparaître l’écrit.
Oui, les librairies disparaissent comme ont disparu les photographes dans les années 90, laminés par le numérique ou comme au début du 19ème siècle ont disparu des milliers de souffleurs de verre.