J’ai l’impression que nous ne progressons pas. Je crois que la raison est que vous vous focalisez sur des points précis alors que moi, je les replace dans leur contexte géopolitique, culturel ou économique, local ou mondial.
Je pense que nous nous entendons sur l’idéal commun à atteindre, celui de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Les divergences sont donc dans la manière d’atteindre cet idéal.
Permettez-moi de faire cette petite synthèse pour voir plus clair.
Je réponds maintenant point par point à votre commentaire et vous verrai, ce ne sera pas triste.
Je conteste absolument que la Syrie avant 2011 était un des pires régimes de la région. Il ne manquait pas grand-chose pour devenir un modèle régional. Quelques exemples : laïcité, liberté de culte, droit de la femme, éducation pour tous, réseau de soins de santé, politique sociale, cohabitation de toutes les communautés en paix et j’en passe. Vous ne voulez pas comprendre que les années 2000 n’ont pas été propices pour plus de réformes à cause de la politique désastreuse des États-Unis. Avez-vous vu que la Syrie était voisine de l’Irak et qu’elle subissait les conséquences d’une invasion criminelle ? Ne savez-vous pas que la Syrie était elle-même menacée par les États-Unis ? Vous pensez vraiment qu’il n’y avait pas de révolution de fleur ou de couleur programmée en Syrie ! Qui est naïf ? Vous ou moi ?
Vous dites qu’on peut commencer par l’élimination de la dictature syrienne. Mais on a déjà dis cela pour l’Afghanistan, l’Irak ou la Libye ! Cela ne marche pas ou alors il faut être aveugle.
L’opposition « mosaïque » syrienne n’a personne à présenter à une élection présidentielle. Mon avis personnel est qu’une transition sans Bachar al Assad ne mènerait pas le pays vers une démocratie. Je n’ai pas marqué l’article mais j’ai lu que William Hague envisageait une dictature militaire (comme en Égypte ?) pour succéder à Bachar al Assad. Où est le gain démocratique pour les Syriens ? Pensez-vous que les mercenaires vont rentrez dans leurs pays d’origine et se tenir cois ? Ou vont-ils choisir un autre pays à déstabiliser ? Ne pensez-vous pas que les États-Unis, avec leurs grandes oreilles, savent qui finance le terrorisme international ? Et, last but not least, n’est-il pas temps de d’éliminer ces terroristes en djellaba et keffieh plutôt que de leur dérouler le tapis rouge ?
Les raisons pour lesquelles Bachar al Assad se présenterait ou pas à l’élection présidentielle de 2014 le concerne. Ce n’est pas un préalable que peuvent imposer le CNS ou l’ASL à des discussions de règlement du conflit. Il faut d’abord savoir ce qu’en pense les Syriens. C’est de la démocratie élémentaire.
Mais quelle mauvaise foi. Savez-vous que toutes les élections législatives russes sous Boris Eltsine ont été gagnées par le parti communiste ? Même celle de 2011 (lien). Boris Eltsine est un usurpateur du pouvoir qui a été maintenu à la tête du pays avec l’aide politique et financière des États-Unis.
C’était une provocation et aussi un clin d’œil. Je voulais dire que les révolutions ont des meneurs qui instrumentalisent un mécontentement pour arriver au pouvoir et bien sûr y rester..
Ici encore, vous n’êtes pas de bonne foi. Vous n’ignorez pas que cette police politique (celle qui commet ces tortures) date du temps du père de Bachar al Assad. Cela a fonctionné en mode mineur pendant les années 2000 avec la complicité passive des Occidentaux. Les États-Unis ont même livré des prisonniers à la Syrie pour qu’elle les « cuisine ».
Bachar al Assad est parti de l’idée, sans doute erronée, qu’il avait le soutien des Occidentaux.
Dans la situation présente, seul le résultat, l’obtention de renseignements en l’occurrence, compte. C’est sûr qu’il y a une complicité passive de sa part mais il ne peut rien arrêter. Je sais que vous n’aimez pas les comparaisons mais je ne peux m’empêcher...
Est-ce que les présidents du Conseil étaient personnellement responsables des actes de torture et des assassinats commis par l’armée française en Algérie. Si oui, ils sont tous des criminel de guerre. Je passe sur Georges W Bush, c’est trop facile. Après 6 ans au pouvoir, est-ce que Barack Obama est arrivé à fermer Guantánamo ou traduire les prisonniers devant un tribunal ? Rebelote. Destitution et retrait du prix Nobel., ce serait la moindre des choses. A cela s’ajoute la NSA, les assassinats d’innocents par des drones etc.
a. La Syrie est peut-être un des seul pays de la région où un système de démocratie à l’occidentale peut réussir. Il faut évidement prévoir des dispositions pour qu’une majorité sectaire ne puisse marginaliser les minorités comme à l’époque des Omeyyades. C’est faisable en Syrie grâce à 42 ans de laïcité sous les Assad.
Je parlais en général pour les autres pays de la région.
b. Ici encore, vous m’avez mal compris ou mal lu, alors je complète. Je ne donne pas la même valeur à toutes les sources mais je les lis pour avoir l’avis de « l’ accusé » dans le cas de la Syrie. Cela veut aussi dire que je ne tiens pas la presse française comme neutre et objective.
Elle défend les intérêts de la France et de la politique de son gouvernement et vous savez ce que je pense de celui-ci. Avec un peu d’expérience, tout le monde peut éliminer les informations farfelues et évaluer l’intérêt des autres. Il ne faut pas être journaliste professionnel pour cela, d’autant plus que pour en trouvez des intègres...
Pour en revenir à la presse écrite française dans laquelle vous semblez avoir une foi absolue, moi, je la considère partisane et peu fiable. Pas de recoupement des informations, des sources scabreuses comme l’OSDH (officine des services secrets britanniques), des blogs comme « Un œil sur la Syrie » tenu sous un pseudonyme par un ancien agent secret qui se fait passer pour un diplomate, licenciement de journalistes qui ne suivent pas la ligne éditoriale du journal, (Edwy Plenel, Hervé Kempf), Pierre Avril, un non russophone correspondant du Figaro à Moscou ou l’ouverture de leur colonnes à des imposteurs comme BHL par exemple. Les grand titres appartiennent à des milliardaires ou des à des groupes financiers qui brident leurs journalistes. C’est pour cela que j’ai ajouté La Croix à mes sources. Un bol d’air qui ne va pas dans le sens que le vent.
Michel Collon, Bassam Tahhan, Aymeric Chauprade, Gérard Chaliand, Pascal Boniface, des gens qui connaissent leur sujet. Ils ne sont jamais pris en défaut dans les débats télévisés (que je regarde sur You Tube, évidement). C’est bien sûr pour cela qu’ils se font rares sur les grandes chaînes de télévision.
c. SANA, IRIB, Al Manar, Ria Novosti : j’ai écrit que je les consulte, je n’ai pas dit que je m’aligne sur eux.
Les devoirs ! Êtes-vous professeur ? Moi, je suis joueur et j’accepte le défi mais d’égal à égal.
A. Je vous ai répondu ci-dessous pour mes sources. J’ajoute que j’ai des contact directs et indirects dans plusieurs pays de la région. Je sais par exemple que la Libye va-t-être divisée en trois depuis plus d’un an et sans l’avoir lu précédemment. Je ne cite pas systématiquement mes sources mais si vous voulez que j’en cite sur l’un ou l’autre point précis, je suis à votre disposition. Je ne classe pas tout ce que je lis mais je le retrouve généralement avec quelques mots clés sur mon moteur de recherche.
B. Je ne vois pas de quoi vous parlez. Pourriez-vous reformulez la demande avec plus de précision.
C. Je pensais y avoir répondu indirectement. C’est non.
D. Vous ne pouvez pas savoir le respect et la reconnaissance que j’ai pour ces gens que j’ai fréquentés ou fortuitement côtoyés parfois que quelques heures. ? Leur sens de l’hospitalité, leur partage du repas avec des étrangers ou leur fierté. Malheureusement, et je ne parle ici que des musulmans, leurs épouses et leurs filles n’assistaient pas à ces moments. C’est un exemple du fossé qui les sépare de notre conception des droits de l’homme. Et je ne parle pas du mariage pour tous ou du rôle central de l’islam dans chacun de leurs gestes.
Commençons par faire adhérer les musulmans français à nos valeurs universelles. C’est déjà une montagne inaccessible. Voyons ensuite si ces valeurs peuvent être volontairement acceptées dans le monde musulman et alors, s’il y a un socle solide, on pourra parler de démocratie parlementaire ou autre avec eux.
A mon tour, on va voir si vous êtes joueur.
A. Avez-vous d’autres sources que la presse traditionnelle pour vous informer ?
B. Comment voyez-vous une mise en place de réformes démocratiques en Syrie sans Bachar al Assad ? Avec qui ? En combien de temps ? Avec quelle garantie que le chaos ne s’installera pas ? Avec quelles garanties pour la participation des minorités à la gestion du pays ?
Des noms précis et un scénario crédible s’il vous plaît.
C. Sachant que la majorité des combattant est islamiste, takfiriste pour être précis, comment voyez-vous leur intégration dans un processus démocratique auxquels ils refusent d’adhérer. Que deviendront les combattants étrangers ? Rentreront-ils dans leurs pays d’origine ? Les enverra t-on dans un autre pays à déstabiliser, l’Algérie par exemple ? Ouvre-t-on un nouveau Guantánamo pour eux ?
J’ai mis de l’ordre dans mes réflexions, à vous d’en faire autant.
11/11 13:53 - Pyrrhos
1) Je vais d’abord vous répondre sur la question des Droits de l’Homme. Vous (...)
11/11 13:47 - Pyrrhos
Bonjour Pierre, Bonjour Agent orange, Il semblerait qu’une nouvelle règle sur Agoravox (...)
06/11 21:19 - Pyrrhos
Je vais vous répondre plus longuement plus tard, patience... En attendant, j’aimerais (...)
05/11 10:13 - Pierre
@ agent orange, Merci pour votre intervention dans cet échange de réflexions et pour les liens (...)
04/11 17:34 - agent orange
04/11 17:23 - agent orange
Tout d’abord, bravo pour ce remarquable échange qui ne finit pas dans l’invective (...)
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