Bonjour au Québec (soit dit en passant, je suis par mon grand-père un Lachance de Saint-Jean d’Orléans),
Je ne voulais pas être désagréable en dénonçant un trop plein de citations, simplement faire remarquer, après Tocqueville, que les vrais textes fondateurs de l’Amérique sont écrits entre le Covenant de 1620 du Mayflower et la Déclaration de 1776 qui en est l’avatar. « Tocqueville relève dans ces premiers textes fondateurs du XVIIe siècle une cohabitation originale de règles pénales « bizarres et tyranniques... empruntées textuellement au Deutéronome, à l’Exode et au Lévitique »... Il comprend alors que s’il n’y a « rien de plus singulier et de plus instructif tout à la fois que la législation de cette époque, c’est là surtout que se trouve le mot de la grande énigme sociale que les Etats-Unis présentent au monde de nos jours ». » (American parano, pp. 128-129)
Donc il n’y a aucune dérive américaine en ce domaine, et de George Washington à George W. il y a même une continuité admirable. L’Amérique ne s’est jamais départie de son refus de l’Humanisme et du libre arbitre européen, fondement de la première immigration puritaine, ni de son rejet du « voltairianisme » français, origine des tensions qui datent de la Guerre de sept ans et de la Guerre d’Indépendance.
Et les Canadiens sont les mieux placés pour mesurer la haine tenace qui a toujours été celle des colons d’Amérique contre la France : vous savez que la disposition qui les hérisse le plus à l’époque parmi les « lois scélérates » votées par le Parlement de Londres, bien davantage que les mesures fiscales type Stamp Act - et Jefferson l’écrit dans la Déclaration de 1776 -, c’est le Quebec Act de 1774 et notamment la suppression du « test ».
Bien à vous.