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Commentaire de Bracam

sur Mélenchon et ces nigauds de Bretons


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Bracam Bracam 4 novembre 2013 19:49

Hé bien c’est à dire que votre billet est tellement caricatural, très bien écrit je trouve (ceci explique-t-il cela ?), qu’il me semble exemplaire en la manière tout aussi virulente que celle de Jean-Luc Mélenchon de s’exprimer. Aussi, ne demandez pas aux mélenchonniens et à ceux qui partagent tout ou partie de ses analyses de rester sans réaction. Pour ce qui est des « moins », je considère cette réaction comme propre à un niveau d’intelligence relativement moyen, mais il ne faut jamais dire une chose pareille, ça froisse l’égo de ces commentateurs tellement…, enfin bref.

Ce que je comprends parfaitement dans le propos de JLM, la manière étant outrageuse dès l’instant où l’on s’arrête à l’ego froissé, pourquoi pas, c’est qu’il est impensable de continuer à produire de la viande industrielle dans des goulags animaux, dans lesquels les salariés sont des variables d’ajustement, au prix des pires compromissions avec les multinationales de la chimie et de l’agro-alimentaire, au pire détriment de l’environnement. S’il est imaginable de contester l’eco taxe qui vient encore grever le coût de production breton (mais c’est vrai dans tant de régions européennes, les producteurs de fruits et légumes par exemple vous en diront des nouvelles), je demande à ce que vous expliquiez comment vous pensez possible de mettre fin à la démence du système industriel de production de malbouffe et au totalitarisme de la grande distribution. Je voudrais savoir à quel prix le porc à 5 euros sera vendu une fois la taxe appliquée (sans douter que c’est la grande distribution qui en tirera un nouveau profit).

Conjointement, qu’on m’explique quel sens il peut bien y avoir dans l’obligation qui serait faite à la collectivité de subventionner, peut-être pour moitié des coûts de fabrication, des produits issus de la surproduction de biens divers, avec pour corollaire la destruction des ressources, l’esclavage des animaux et des humains. On connaît bien désormais les coûts du productivisme pour la santé au sens général, l’environnement, la dignité humaine, et les bénéfices prélevés sans la moindre notion de moralité par les gros industriels et le capital. Il est donc bien question d’une guerre contre l’injustice qu’il est impossible de reporter : l’éco taxe est l’un des outils possibles dans la quête d’un monde plus juste, mais évidemment que nos gouvernements donnant l’impression de poursuivre de toutes autres idéologies, comment y croire.

Il en va dans ce domaine comme dans celui du nucléaire : la catastrophe écologique en terre et sur les côtes bretonnes est connue, expliquée, tout comme on a entendu quelque considérations émouvantes sur le cul-de-sac représenté par le nucléaire après Tchernobyl et Fukushima (au fait, les Bretons si rancuniers aiment-ils le nucléaire ?). Mélenchon, dramatiquement incapable de s’exprimer en termes choisis, défend une certaine idée de la vie sur cette planète aux ressources en péril. Au cœur de la ressource, il suffit d’écouter Mélenchon pour comprendre son combat et ses convictions, il y a les femmes et les hommes, ce que certains Bretons à la très courte vue semblent ignorer, nommons-les puisque c’est sur ce terrain identitaire que se déroule la polémique pour eux. Ses arguments contre la révolte des gens ulcérés par l’éco taxe sont précisément en faveur du rétablissement de la dignité des producteurs respectueux du besoin de la société et de l’environnement. Il rappelle souvent que le défi d’aujourd’hui n’est pas de sauver la planète, mais le seul environnement compatible avec la vie humaine.

En définitive, la question bretonne est donc un problème qui intéresse la collectivité tout entière, et les pays européens. J’ai vu samedi sur C+ un petit producteur de porc qui expliquait qu’il puisait depuis plusieurs années dans ses fonds pour payer ses cinq employés, nourrissait ses animaux avec des produits locaux, convaincu de pratiquer un élevage de qualité, et allait « crever » sous peu puisque son travail ne couvrait pas ses coûts de production. Impressionnant, douloureux, révoltant : depuis quand est-ce l’acheteur qui décide du prix qu’il paie ? Vous le savez, le combat est ailleurs que dans la question de la taxe. Mais c’est une guerre économique que le gouvernement a perdue, et s’apprête à perdre encore avec le scandale de l’accord transatlantique. Mélenchon a, hélas, de mauvaises manières qui coûtent cher à sa cause, mais il est trop facile de se tromper de cible : son credo vise à établir un équilibre social et écologique dans lequel justement les peuples devrait retrouver leur dignité et un espoir pour l’avenir. Sinon, c’est un processus de guerre qui s’amorce. Bretons bornés ? Ne donnez pas raison à ceux qui se contenteraient d’un tel piètre jugement.


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