Bonjour, je tiens à apporter des précisions (notamment sur les vins en Bourgogne) :
_ les pesticides rependues peuvent se déposer sur plusieurs centaines de mètres de la zone traitée, ce qui les amènent dans des zones non traitées. Nous avons de plus en plus de ravageurs remontant les latitudes à cause du réchauffement climatique (comme la flavescence dorée en Bourgogne), d’où des directives départementales obligeant à utiliser des insecticides sous peine de devoir arracher la parcelle si elle est trop contaminée (que l’on soit bio ou pas). Enfin toujours à cause du réchauffement climatique, nous nous retrouvons avec plus d’humidité et par conséquent, des adventices qui poussent plus rapidement, d’où plus de maladie. le choix est soit de labourer plus (au risque d’avoir un impact négatif sur le sol) ou soit désherber, donc d’apporter des pesticides. Ces effets font qu’on retrouve effectivement de fortes concentrations de pesticides dans les vins.
_ la culture biologique n’est pas foncièrement plus « propre ». Les traitements utilisés doivent être lessivés dès la première pluie, donc vont être renouvelés juste après. Les traitements chimiques ont un pouvoir d’action entre 7 et 15 jours selon la pluviométrie. pour des années pluvieuses comme ces dernières années, les bios vont utiliser plus de produits que les conventionnels, même si les concentrations sont réduites. a titre d’exemple, cette année, nous avons fait 5 traitements sur notre domaine et les viticulteurs bio que nous connaissons, autour d’une quinzaine. Au finale ils ont utilisés presque 2 fois plus de matière active que nous. Enfin, ne pouvant pas utiliser d’herbicides, ils doivent plus labourer, donc ils dégagent plus de CO2 (la dégradations des adventices par les micro-organismes libèrent plus de CO2), la structure du sol peut être profondément modifiée, et il peut il y avoir la création d’un soc de labour qui va asphixier la vie microbienne et les plantes.
_ Le vin contient toujours du souffre même si on n’en rajoute pas à cause des nombreux traitements utilisés (notamment pour l’oïdium). Pour ceux qui n’en rajoute pas, il est remplacé par l’acide ascorbique ou par des collage (précipitation des molécules du vin par des protéines comme la caséine ou la pvpp) ce qui dépouille le vin pour ce dernier. je ne trouve pas l’utilité de marquer la quantité de souffre l’étiquette, car à partir de quel seuil la plupart des gens savent que c’est nocif pour la santé ? De toute façon nous avons des doses maximale à ne pas dépasser et nous devons inscrire obligatoirement : « contient des sulfites » sur l’étiquette. Pour info vous allez avoir plus de souffre sur les vin de faible qualité. De plus on en trouve généralement moins dans les rouges que dans les blancs (et encore moins que dans les liquoreux).
Enfin, petit message au gouvernement :
ARRETEZ DE NOUS FAIRE CHIER AVEC VOS LOIS DE MERDES SUR LE VIN !!!
Je n’ai toujours pas rencontré d’alcoolique se bourrant la gueule tous les jours avec du Pommard, du Champagne, du Corton-Charlemagne, du Saint-Emilion, etc. Alors bon, vouloir interdire de parler du vin sur internet pour la prévention de l’alcoolisme, c’est pas ça qui va améliorer les choses.