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Commentaire de Bertrand

sur Le PS joue groupé autour de Ségolène Royal


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Bertrand (---.---.176.190) 23 février 2007 15:15

Plus qu’à une nouvelle péripétie - « abracabrantesque » comme aurait dit l’autre - de campagne, ne sommes-nous pas tout simplement en train d’assister, avec 5 ans de retard, à la fin du PS ? Mme Royale a construit sa popularité en pronant, ou plutôt en apparaissant comme, l’incarnation d’une certaine « rupture » avec les « éléphants » et habitudes socialistes (tiens, « rupture », ça rappelle quelque chose...). 2 ou 3 mois après la voilà contrainte d’intégrer dans son équipe désormais pléthorique tous ceux qu’hier encore elle présentait comme les tenants de cette vieille garde, usée, démodée, incapable de comprendre les évolutions sociétales.

Mais...pour quels projets désormais ?

Quid du projet économique de Ségolène Royal ? Aucune réponse claire n’ayant été apportée jusqu’à présent (répéter en boucle qu’il suffit d’attendre un hypothétique « cercle vertueux » est un peu court), sera-t-il celui de M. Strauss-Kahn, ou celui de M. Fabius ? Quid de la politique européenne ? Celle pronée par M. Jospin ou celle pronée par M. Fabius ? Quid de l’évolution des institutions ? Faut-il croire M. Montebourg ou plutot M. Lang ? etc etc...

Mme Royal a - disent les analystes - cherché à rassembler la gauche au premier tour pour après élargir son électorat au deuxième tour. C’est la « doctrine » Mitterrand. Soit. Mais amalgamer des sensibilités qui n’ont d’autres points communs que l’appartenance à un même parti, est-ce suffisant pour créer une dynamique cohérente ? Rien ne semble indiquer que le « ségolisme » qui s’est construit, hors parti, par opposition à l« éléphantisme » soit soluble dans le« jospinisme » ou dans le « fabiusisme ».

Par ailleurs, chercher a rassembler subitement la famille socialiste après s’être construite « contre » cette même famille, est-ce véritablement la meilleure façon d’être présente au deuxième tour ?

Car au fond, ne serait-ce pas désormais M. Bayrou qui incarne le mieux aujourd’hui ce que Ségolène Royal incarnait hier : cette rencontre au delà des appareils politiques, entre un homme (ou une femme) porteur d’un projet, et un peuple ?

Réintégrant les « vieux de la vieille » du PS, faisant amende honorable, Mme Royal se préserve des attaques d’un coté, et rompt du même coup avec ce qui faisait son originalité et sa force de l’autre. M. Bayrou voit s’ouvrir une autoroute devant lui. Pour peu qu’il parvienne au second tour, la stratégie de Mme Royal apparaitra comme le coup de grâce à un PS qui, de synthèse en synthèse, aura été incapable de se rénover depuis 2002. Ironie de l’histoire, Mme Royal risque de tuer désormais le parti dirigé par son compagnon.


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