Tous les ans, je trouve sur mon paillasson le même vendeur de tapis... Sympathique, le genre de gars avec qui on partagerait volontier le thé à la menthe zé les makrouts ou un p’tit blanc cassis bretzels au choix dans d’autres circonstances 
Par respect pour le travailleur, je ne lui claque pas la porte au nez et se joue ainsi chaque année le même rituel :
« Tu veux un tapis, il n’est pas cher, tu peux payer en plusieurs fois
non merci, je n’en ai pas besoin
Alors des babouches ? un blouson en cuir pour ton mari ? Pour toi ? »
Le tout dure à peu près cinq minutes jusqu’à ce que je lance le « bonne journée » qui va clore le rituel et auquel ma foi il se plie sans plus insister...
Sauf cette année, ou celui ci me rajoute, la bouche en coeur et le sourire jusqu’aux oreilles tout en cliquant un oeil (je sais c’est techniquement impossible mais ne me demandez pas comment, il y arrive :) :
« Tu ne veux pas acheter quelque chose à un marocain ???? »
J’ai senti soudain mes neurones ramer un max pour intégrer ce nouveau paramètre, les uns demandant aux autres : est ce que c’est raciste de refuser d’acheter des babouches à un marocain ??? est ce que ma « charentaise » franchouillarde ne serait pas le signe d’un nationalisme sous-jacent à tendance nauséabonde ?
et vas y que ca tourne au débat et à la cacophonie dans ma tête !
Je les ai vite réduites au silence, je ne les nourris pas pour qu’ils me fabriquent des dimemnes le matin de bonne heure alors que je n’ai pas encore pris mon p’tit déj !
me demandant au passage ou ils ont bien pu aller chercher ce fugace sentiment de malaise qui a accompagné mon dernier refus...
Je crois bien que je vais les priver de télé si ca continue