Depuis 10 ans, les néo-conservateurs américains rêvent de bombarder Téhéran. La machine de propagande US tourne à plein régime.
APRÈS L’IRAK, BUSH va-t-il remettre ça avec l’Iran ?
Au vu des remarquables succès remportés en ses terres irakiennes, l’hypothèse peut paraître extravagante. Ne serait-ce que pour de basses raisons financières : selon un rapport du Congrès, les États-Unis auraient claqué 251 milliards de dollars dans les combats en Irak et continueraient d’y dépenser en moyenne 6 milliards par mois. Pas évident de doubler la mise, même pour la première puissance du monde. Ce n’est pourtant pas l’envie qui lui manque.
Bombe atomique ou pas, ça fait longtemps que les faucons rêvent d’en découdre avec les mollahs.
En 1996, 3 conseillers de Bush - Richard Perle, Douglas Feith et David Wurmser - préconisaient déjà l’invasion de l’Irak mais aussi, dans la foulée, celle de l’Iran. Intitulé Rupture nette : une nouvelle stratégie pour sécuriser le royaume (sic), leur programme ébauchait les dogmes qui fondent l’actuelle politique étrangère des États-Unis. Les menaces de la Maison Blanche ne sont donc pas à prendre à la légère, d’autant qu’elles coïncident avec une intensification de sa propagande.
Début mars 2006, le département d’État a ainsi créé un bureau spécial chargé de « promouvoir une transition démocratique » en Iran. Quand Washington parle de démocratiser un pays, ce n’est jamais bon signe.
Deux semaines plus tôt, la secrétaire d’État Condoleeza Rice réclamait du Congrès une rallonge immédiate de 75 millions de dollars pour amplifier la propagande en territoire ennemi. Ces fonds iraient essentiellement à Radio Farda et à la chaîne de télévision Voice of America, dont les programmes en persan arrosent jour et nuit les Iraniens. Il permettrait aussi de développer des sites Internet et de soutenir les mouvements d’opposition au régime iranien, via le National Endowment for Democracy (NED), une « ONG » fondée par Reagan.
Alimentée par un budget public, cette officine s’est notamment illustrée par sa vibrante promotion des valeurs texanes en Serbie, en Ukraine, en Géorgie et au Vénézuela...
...y compris dans les médias européens ou sous la patte des politiques français :
« En matière nucléaire, le deux poids-deux mesures est la règle. On peut (et on doit) refuser à un Iran menaçant et à un Pakistan ambigu la coopération qu’on accorde à une Inde qui se veut facteur de paix », estime Patrick SABATIER dans Libération (03/03/2006). Moralité, ce ne sont pas les USA qui « menacent » mais l’Iran.
« Adolf Hitler est ressuscité. Plus exactement, il s’est réincarné, après sa mort dans les ruines de Berlin, sous les traits d’un obscur terroriste iranien, petit et chétif comme lui [...] La différence entre Hitler et Ahmadinejad est que le premier a échoué, là où le second est en train de réussir : accéder à la bombe atomique. » écrit pour sa part le député UMP Pierre LELLOUCHE dans Le Figaro (12/01/2006).
Toujours dans Le Figaro (12/01/2006), son comparse Bernard Debré s’émeut de ces femmes iraniennes victimes de persécutions.
PAS un mot en revanche sur la condition de la femme en ARABIE SAOUDITE, marché de TOTAL, THALES et DASSAULT.
Pas un mot non plus sur le pétrole iranien convoité par TOTAL ni sur les systèmes de défense qui, là-bas, échappent encore aux Français, etc...