• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Onecinikiou

sur Le racisme comme non-sens ontologique


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Onecinikiou 9 novembre 2013 15:56

@ Laurenzola,


Votre dernière remarque est très juste. Simplement sa conclusion logique est que l’universalisme consubstantiel à certain système de pensée sont invalides, ou bien alors dangereux pour la coexistence pacifique s’ils s’appliquent effectivement, puisqu’ils contreviendraient alors, inéluctablement, au principe de réciprocité que vous évoquez à juste raison.

Il convient en effet de récuser méthodiquement l’idée selon laquelle il y aurait, non pas un même genre humain, une commune espèce au sens biologique du terme, comme l’auteur de l’article feint de le découvrir pour assoir sa démonstration, mais celle qui consiste à croire et à faire croire, afin bien sûr d’amener l’idée par glissement progressif qu’ils partageraient un même système de valeurs, de mêmes idéaux et de mêmes intérêts, confondus en tous temps et en tous lieux, que les hommes seraient précisément réductibles à cette seule grille d’analyse, primant ainsi sur toutes autres considérations. 

C’est d’ailleurs, au passage, tout à fait symptomatique et paradoxal qu’e des individus supposément attachés aux valeurs du progressisme historique déterminent l’idée qu’ils se font de l’Homme par une argumentation fondée en premier lieu sur des critères essentiellement biologiques et non philosophiques...

Introduire cette idée permet d’en développer une autre, souvent masquée en France par les oripeaux d’un républicanisme et laïcisme de façade, qui se trouve être, comme il a été dit précédemment, la notion d’Universalité, et en particulier d’universalité des Droits de l’Homme. Or c’est justement une imposture et ce pour plusieurs raisons :

1/ Première objection : tout n’est pas réductible à la vision du monde - parfaitement réductrice - qu’en ont nos universalistes, dont il faut notamment chercher à se décentrer pour s’en affranchir. Par exemple, pour qui s’intéresse à la géopolitique constate très rapidement qu’il y a des constantes dans l’Histoire, mues par des dynamiques qui leurs sont propres. Cultures, traditions, croyances, religions, sont autant de paramètres à prendre en compte au sein de l’hypothétique unité de l’Homme, et que l’on peut réunir sous le vocable de « système de valeur ». Et, très exactement, il ne faudrait surtout pas oublier que ces systèmes de valeur, multiples et c’est un état de fait, sous-jacents à toute politique quelle qu’elle soit, s’ancrent d’abord et avant tout dans une géographie particulière. Ce qui déjà s’accorde très mal, par principe, avec l’idée même d’universalisme. 

2/ Deuxième objection, qui découle de la précédente, la plus redoutable : le simple fait que ces systèmes de valeurs, ces différentes cultures et civilisations, revendiquent pour elles-mêmes leur propre universalisme, relativise explicitement et logiquement la notion même d’universalité. Prenons un exemple parmi une multitude d’autre : l’Islam. Qui peut prétendre que l’Islam n’ait pas vocation, de part sa conception dogmatique, à l’universalité ? Qui nous dit que ce que l’on appelle de façon péjorative les « fondamentalistes », nullement en déclin mais bien au contraire partout dans le monde en expansion rapide, n’aient pas pour vocation et projet politique de transformer les nations occidentales et le monde en territoire à majorité musulmane (par conversion ou substitution de population) ? Cela pour une raison simple : le corpus islamique - qui a prétention à l’universalité donc - ne fait absolument pas de distinguo entre les territoires où s’exerce - ou devrait s’exercer - l’influence déterminante de ce dernier. Il n’y a donc pas de frontières à l’islamisation du monde, autrement que ses limites géographiques. 

L’Islam, « religion totale », foncièrement intolérante à d’autres systèmes de pensée - ni plus ni moins que tout corpus universaliste - puisque de surcroit fondée sur des préceptes religieux d’où siège une notion d’absolue par définition peu encline à se partager avec d’autre sphères d’influence, idéologies ou système de valeurs. Par conséquent ces principes et ces préceptes, portés à un degré d’absolu tel que la raison ne peut plus avoir de prise, s’opposeront - nécessairement s’entend - pour une partie d’entre eux, c’est à dire les plus explicites et les moins susceptible d’être soumis à interprétation (châtiments corporels, peines capitales divers et variés notamment pour crime d’apostasie, restriction à la liberté de conscience, rupture de l’égalité en droit, ect...) aux principes réputés tout autant universalisables selon notre propre référentiel occidentalo-centré. Pas moins d’ailleurs totalitaire par essence. Et les nombreux pays envahis ses dernières années militairement par l’Occident au nom de la prétendue défense des Droits de l’homme en savent certainement quelque chose.

Dans ces conditions chacun peut comprendre qu’un quelconque partis pris idéologique puisse être vécu par autrui, défendant de fait un autre universalisme, comme une pure aberration morale, exactement au même titre que l’on jugerait en conscience indécent et malhonnête de se voir refuser un principe de réciprocité élémentaire qui, de notre point de vue encore une fois, peut pourtant sembler évident, cohérent et rationnel ?

D’où l’idée qu’il faille introduire un nécessaire et rude rapport de force entre sphères civilisationnelles - et qui n’est absolument pas réductible à du « racisme », qui est un épouvantail argumentatif - qui plus est face à des cultures traditionnelles patriarcales et endogames qui ont beaucoup de mal à respecter la propension au compromis, à l’introspection et à la négociation de nos sociétés occidentales dites modernes.

Un rapport de force d’autant plus intelligent - et subtil - qu’il supposerait la défense en priorité des valeurs propres à chacun de ces groupes sur les territoire où ils sont historiquement majoritaires et dominants. 

Ce qu’il faut donc prôner c’est l’intérêt bien compris de toutes et de tous qui passe déjà, indépendamment de notre propre grille de lecture moralisatrice pseudo-universaliste, par le respect des différences au-delà des limites, autrement dit des frontières, qui leurs sont spécifiques. Ce qui implique logiquement, en miroir de ce postulat, de ne nullement devoir accepter, à l’intérieur de celles-ci, l’imposition d’us et coutumes qui leurs sont étrangers. CQFD.

3/ Troisième objection : faisons remarquer que ce qui pourrait sembler étrangement incohérent (mais sembler seulement) est que ce discours universaliste sur lequel s’adosse sur la scène mondiale les bonnes âmes occidentales (et parmi elles nombre de libéraux de droite et de libertaire de gauche confondus) au vue de prêcher la bonne parole tels les missionnaires chrétiens du XIXè siècle, est du reste le parfait complément pourtant a priori antagoniste d’une autre posture cette fois-ci sur la scène intérieure occidentale, au sein même de notre sphère d’influence donc, et qui tend par le multi-culturalisme et immigrationnisme qu’il déploie avec force conviction, et le droit à la différence forcené qu’il promeut, à ériger comme modèle un relativisme moral et culturel indiscutable, avec les conséquences heureuses que chacun peut expérimenter quotidiennement.

Ce qui ne manque pas de dévoiler in fine la totale contradiction intellectuelle de nos tenants humanistes, qui n’en est pas une en réalité, mais fait partie intégrante d’un processus d’aliénation et de manipulation de l’opinion publique afin de lui faire accepter, de plus en plus manifestement contre son gré, un projet mondialiste dégénéré de déculturation, d’éradication, de nivellement et de déracinement à grande échelle.  


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès