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Commentaire de CN46400

sur Une honte française


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CN46400 CN46400 10 novembre 2013 11:51

@ citoyen 85


Je ne fais pas partie de ceux qui pensent que Staline était un génie militaire, ni de ceux qui croient que c’était un cancre, qui n’aurait accédé à la direction de l’URSS que par hasard.

En 39, lorsqu’il signe le Pacte germano-soviétique, Staline sait :
 - Que, depuis le pacte qu’elle a signé à Munich, la bourgeoisie européenne compte sur Hitler pour débarrasser l ’Europe de l’hypothèse communiste.
 - Depuis mars, qu’il dispose en Orient, d’une armée d’élite opérationnelle commandée par Joukov qui vient, en moins d’un mois, d’étriller le Japon en Mandchourie du nord, évènement largement occulté en Occident qui se termine par la signature d’un pacte de non-agression Japon-URSS qui ne sera dénoncé, par l’URSS, qu’en 45, à la demande de Roosevelt.
 -Que l’offensive, le communisme est pour la paix, lui est politiquement interdite. Il adopte donc la stratégie de Koutouzov contre Napoléon : la défensive
 - Qu’il a besoin de temps et d’espace pour préparer l’armée de l’Ouest, qui sera une armée tout venant, au choc que lui infligeront les régiments d’élite hitlérien qui seront engagés lorsque Hitler décidera ,d’attaquer. Le pacte, s’il permet à Hitler de rapprocher ses armées de 400km de Moscou, permet aussi à Staline d’accumuler des espaces supplémentaires pour allonger la retraite (200km sur la Pologne + les pays baltes).
 -En gros, tout s’est passé comme prévu, les élites hitlériennes ont beaucoup tué et détruit des armées entières avant d’atteindre, exténuées, les faubourg de Moscou. Staline a alors lâché ses propres corps d’élite qui, en un demi-mois, ont retourné la situation.

Hitler a alors dû faire une croix sur Moscou, et sur le « blitzkrieg ». Stalingrad, porte du pétrole, est alors devenu l’objectif principal. Staline , et ses généraux, en ont fait un gigantesque piège. En janvier 43 les nazis, péniblement, ont quasi conquis la ville ; Staline allume, à nouveau, le feu vert à ses troupes d’Orient, une tenaille de 700km se referme, en février, Von Paulus, et 20 généraux, capitulent. Les allemands ont perdu un demi million de soldats d’élite. C’est le tournant de la guerre en Europe.

Comme Napoléon, Staline avait deux armée, celle qui fatigue et sape l’ennemi et celle (la Garde chez Napoléon), qui n’intervient qu’en fin de partie, pour enlever la position. Celle où les pertes ne comptent presque pas, et celle ou elle doivent être minimisée au max. Le « généralissime » n’était donc pas un génie, juste assez intelligent pour préparer finement son coup, et le réussir.


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