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Commentaire de HORCHANI Salah

sur Inventaire de la Tunisie après deux ans passés sous la Troïka


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HORCHANI Salah HORCHANI Salah 11 novembre 2013 06:37

Pierre Rosanvallon : La démocratie n’est pas une carte blanche donnée au vainqueur aux élections

 

L’historien français Pierre Rosanvallon, titulaire de la chaine d’histoire moderne et contemporaine de la politique, était l’invité de l’Institut français de Tunisie, et ce dans le cadre d’une conférence qui a pour thème « Les problèmes et perspectives de la démocratie du XXIe siècle », tenue hier à la Cité des sciences à Tunis. Rosanvallon a précisé que la démocratie d’aujourd’hui est toujours à cheval, entre essais et dangers, entre pluralisation et complexité, entre légitimité et conflits d’intérêts.



Parlant du processus démocratique, Rosanvallon a souligné que l’élection donne le début du processus de légitimité puisqu’elle expose des visions concurrentes et donne libre cours à tout avis adhérant ou opposant , avant de donner le pouvoir au « peuple » pour faire son choix, pour trouver un consensus et pour décider, trancher et juger …

L’historien français, Pierre Rosanvallon a notamment déclaré que la démocratie ne signifie pas l’accès au pouvoir de la majorité, mais plutôt la défense des intérêts communs de l’ensemble des citoyens. Ce pouvoir de la majorité ne peut, et ne doit en aucun cas, ramener à penser que la démocratie peut donner une carte blanche au vainqueur aux élections. Bien au contraire, il serait juste de rappeler l’importance de la contre-démocratie qui signifie le contrôle et la surveillance qui doivent s’exercer en permanence pour juger de celui qui a le pouvoir. La contre-démocratie qui concrétise réellement la souveraineté du peuple permet de prévoir tout déclin et tout dérapage des projets démocratiques.

Pierre Rosanvallon a souligné que le peuple, comme sujet politique collectif, est lui-même la source de tout pouvoir démocratique. Face à l’émergence de plusieurs enjeux politiques en mutation, le citoyen doit toujours être à la fois juge et partie parce que l’élection ne garantit pas toujours qu’un gouvernement soit au service de l’intérêt général. Bien au contraire, le pouvoir, quelque soit sa légitimité, doit être soumis à des épreuves de contrôle et de validation à la fois concurrentes et complémentaires de l’expression majoritaire.

Selon Rosanvallon, les véritables maîtres du monde ne sont plus les gouvernements ou les dirigeants, ce sont les peuples qui savent exercer leur pouvoir dans le cadre de ce que nous appelons aujourd’hui « un régime démocratique » ... Les peuples doivent, aujourd’hui plus que tout autre temps, mieux comprendre la démocratie avec ses risques de détournement, de confiscation, ses ambiguïtés et son inachèvement

 

Source :

http://www.tuniscope.com/index.php/article/10529/tech/conferences/pierre-143609

Salah HORCHANI


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