• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de bakerstreet

sur La bêtise


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

bakerstreet bakerstreet 13 novembre 2013 17:30

Alinea


Bonjour, 

Article opportum. 
La bétise se porte bien. 
Son espérance de vie d’ailleurs s’allonge tous les jours

Je rebondis sur Flaubert, qui a beaucoup disserté sur la vanité et la bétise, souvent soeurs l’une de l’autre dans ses romans. 

Je crois que Flaubert avait beaucoup de tendresse pour Bouvard et Pécuchet, deux types finalement assez sympathiques, qui avaient au moins le mérite de croire en l’homme, au progrès et à la culture, à l’époque où ces choses là se portaient, sur fond de positivisme.
Dans le fond ce sont de bonnes natures. S’ils sont bêtes, c’est sans s’en rendre compte. Ils passent d’une chose à l’autre de façon assez surperficielle, quoique acharnés, et ne renoncent que pour passer à une autre passion. 
C’est le mythe de sisyphe, de Camus, mais vu sous le second empire, avec petit bedon, et montre gousset. 

Même quand il parlait de la bétise, Flaubert ne peut s’empêcher de transférer ainsi sa passion dévorante des choses sur ses personnages. 
Est pour ça qu’il dira : « Madame Bovary c’est moi ? » 
Celle ci ne se contentait pas de manger des bétises de Cambrai. 
Et de chercher à faire de bétises dans les bras de son amant. 
Pas le genre de bétise que l’on admet en riant d’un enfant.
« J’ai fait une bétise, maman ! »
Le mot alors est teinté d’innocence et de soleil, contrairement à la sombre menace qu’il incarne quand on l’accole avec le » la« ....

 « La bétise »....C’est celle des foules stupides, faisant le salut nazi, en 36 à Nuremberg, comme les autres, puis disant qu’elle ne savait pas, qu’elle n’avait jamais tué de chat, ou alors si peu.....

L’imbécile heureux, lui, ne fait de mal à personne : Cest un autistique qui se balance, et se met à chanter comme un oiseau, se prenant pour l’un d’eux. Peut-être qu’on devrait l’envier !

Les imbéciles graves, et vaniteux, se prennent pour le père Ubu, et nous emmerdent la vie. 
Souvent, ils en appellent curieusement à l’intelligence des autres, pour les porter en triomphe, sur les épaules de la bétise, qui se déguise.

La bétise fait peur, c’est la mère de tous les vices qu’on peut faire faire aux autres, pourvu qu’on soit intelligent. 
Mais là je parle d’une intelligence qui se confond avec la malignité 

On le voit bien, tous les mots sont élastiques, et prennent des éclairages singuliers selon les alliances qu’on leur propose !
Faire donc attention qui les apprivoise, et leur donne à manger !

Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès