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Commentaire de Christian Labrune

sur Rafeef Ziadah : « Je veux me battre pour une Palestine libre »


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Christian Labrune Christian Labrune 20 novembre 2013 15:39

@Bulgroz
Je m’inscris en faux contre votre thèse : la sympathie pour les Palestiniens est pour ainsi dire automatique. Revenez voir cette page demain matin. Vous constaterez aisément que toute réticence exprimée par rapport à l’article sera affectée de plus d’une dizaine de votes négatifs et on ne va pas tarder à vous insulter autant que moi à cause de votre intervention.
L’invention du Peuple Palestinien remonte aux lendemains de la guerre des six jours. Elle a été fabriquée par la propagande de l’URSS. La chose a très bien pris. Jusque là, les Juifs étaient perçus comme des victimes et c’est comme ça qu’on les aimait : persécutés et massacrés. Ma formule est odieuse mais ce n’est pas mon sentiment qu’elle exprime. D’un seul coup, ayant ratatiné en deux jours et sans difficulté les forces de Nasser, ils apparaissent comme le peuple « fier et dominateur » dont a parlé De Gaulle et on a commencé à s’attendrir sur les Palestiniens. Les prolétaires européens sur lesquels les bonnes âmes de la gauche bourgeoise avaient l’habitude de pleurer étant de moins en moins visibles, il fallait un objet de fixation pour la bonne conscience, et les Palestiniens font d’autant mieux l’affaire qu’ils sont aussi de ces peuples qui ont pâti de l’expansion coloniale. Nous autres européens, nous sommes des salauds, mais nous cessons bien évidemment de l’être dès lors que nous nous frappons la poitrine en signe de contrition. Les Tartuffe sont innombrables, surtout en ce moment.

Cela dit, et même si je m’insurge lorsqu’on nous impose cette propagande grotesque et mensongère, je ne suis pas du tout insensible au malheur des Palestiniens et je ne souhaite qu’une chose : qu’ils puissent vivre en paix dans la prospérité et bénéficier de tous les progrès que leurs voisins ont su initier en un demi-siècle dans une région du monde relativement pauvre.
Mais les Palestiniens se trompent d’ennemi. Qu’ils cessent demain de canarder l’état d’Israël, qu’ils en reconnaissent l’existence, et ils n’auront plus rien à craindre d’un puissant voisin qui ne demande qu’à pacifier la région et à en développer l’économie. S’il y a eu une politique criminelle depuis la guerre de 48, c’est celle des états arabes qui ont maintenu autant que possible dans des camps des populations déplacées qu’il leur aurait été aisément possible d’absorber. Ils ont voulu créer une sorte d’abcès de fixation destiné à inculper l’Occident dans le cadre d’une politique entièrement fondée sur le ressentiment, s’efforçant de faire valoir constamment qu’ils avaient été les humiliés de l’histoire, et que cela demandait réparation.
Considérez la Chine du XIXe siècle dépecée par les ambitions européennes, le Japon forcé par l’armée américaine au XIXe siècle et militairement écrasé dans des conditions atroces au milieu du XXe. Ces pays vont de l’avant et les Chinois n’évoquent pas à tout bout de champ les guerres de l’opium dans leurs relations internationales.
Il faudra bien que les pays arabes entrent un jour ou l’autre résolument dans la modernité, et pour cela, considèrent la réalité froidement et objectivement. Oui, la situation des Gazaouis n’est guère enviable, mais ils commencent tout juste à envisager de balayer le Hamas. J’espère que ce sera pour cette année, mais je suis loin d’en être sûr. Toute une partie du monde arabe a les yeux fixés actuellement sur le VIIe siècle. Je ne pense pas que ce soit une bonne manière d’envisager l’avenir et la mondialisation.


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