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Accueil du site > Tribune Libre > Rafeef Ziadah : « Je veux me battre pour une Palestine libre (...)

Rafeef Ziadah : « Je veux me battre pour une Palestine libre »

Pour la troisième de "Le Mur a Des Oreilles" nous recevons l'activiste et poète palestinienne Rafeef Ziadah.

Le Mur Des Oreilles – Conversation avec Rafeef Ziadah

Diffusion 17/11/2013

(conversation enregistrée le 11/10/2013, à Londres)

Interview complete (en anglais) ici.

 

Florent : Bonjour à tous, vous écoutez Le Mur a Des Oreilles.

Aujourd'hui, nous sommes à Londres et notre invitée est Rafeef Ziadah, poète et activiste palestinienne, et nous sommes ravis de la recevoir dans notre émission.

Bonjour Rafeef,

Rafeef : Bonjour.

Florent : Bonjour Frank.

Frank : Bonjour Florent, bonjour Rafeef.

Florent  : Rafeef, je t'ai présentée comme une activiste et poète palestinienne, mais tu es bien plus que ça. Est-ce que tu veux bien te présenter plus en détails ?

R : Je suis une réfugiée de la Palestine occupée, ma famille s'est réfugiée au Liban. J'ai grandi en exil, dans différents pays et j'ai finalement atterri à Londres. J'écris de la poésie et du slam. Je travaille pour l'organisation War On Want qui est basée ici, à Londres, et suis également membre du comité national du mouvement BDS (Boycott Désinvestissement Sanction, ndt). Je jongle entre ces différentes casquettes pour organiser différents évènements, comme la Semaine de l'Apartheid Israélien et diverses actions BDS.

Fl  : On a pris l'habitude de commencer ces émissions en demandant à nos invités pourquoi il s'étaient engagés pour la Palestine. Comme tu es Palestinienne, la réponse semble assez évidente, alors je ne vais pas te poser cette question. Mais, hier, lors d'une conférence à SOAS, une université de Londres, tu as dit que tu en étais venue à te demander non pas pourquoi s'engager pour la Palestine, mais pour quoi luttons-nous quand nous nous engageons pour la justice en Palestine. As-tu trouvé la réponse ?

R : Juste pour revenir sur ta première question, je pense qu'il est utile de la poser aux Palestiniens. Parce qu'il y a des palestiniens qui ne s'engagent pas dans la lutte pour la justice en Palestine. Et j'entends beaucoup de parents notamment, dire à leurs enfants : « Ne vous en mêlez pas maintenant, soyez prudents ». Et je pense qu'il est important que les Palestiniens, et plus spécialement la jeunesse palestinienne, s'engagent dans la lutte pour la Palestine, au-delà des slogans. Il ne suffit pas de se faire tatouer Handala sur le bras pour prétendre être un activiste pro-palestinien. Nous avons sérieusement besoin que les gens s'impliquent dans nos différentes campagnes, dans des actions, sur le terrain.

Ceci étant dit, hier soir je parlais des conséquences du processus d'Oslo.

Je viens d'une famille de réfugiés et nombre d'entre eux sont morts lors de l'invasion du Liban en 1982 et des guerres qui ont suivi dans les camps. Mon grand-père a refusé de quitter le camp de réfugiés parce qu'il disait que quand le bus viendrait les chercher pour les ramener en Palestine, il voulait être là, sinon ils l'oublieraient. C'est seulement deux mois après qu'il ait dit ça que les camps ont été envahis et que la plus grande partie de notre famille a été tuée.

Et je pense que c'est ce sens de la justice, que je tiens de ma famille, à propos de notre droit au retour sur notre terre d'origine, qui a été perdu à Oslo.

On n'a pas besoin de grandes recherches ou théories universitaires pour parler de justice en Palestine. Mon grand-père était un simple maçon et il savait qu'il avait une maison à Haïfa dans laquelle il voulait retourner.

Avec Oslo, la lutte est passée d'une lutte pour la justice et le droit au retour à une lutte pour un État, un État limité, même pas une souveraineté complète, juste sur de petites portions de la Palestine, qui sont maintenant entourées de murs et de checkpoints. Tout ce qu'il nous reste sont des bantoustans. Voilà le résultat d'Oslo. Alors, ça m'a fait me poser des questions : quand on parle de paix, quand on parle de lutte pour la Palestine, quel genre de lutte voulons-nous ? Dans quel genre de société voulons-nous vivre ?

Je veux me battre pour une Palestine libre, pas pour des lambeaux de terre sous contrôle total des Israéliens.

Fr  : À propos des réfugiés, je pense que les personnes qui ne sont pas impliquées dans l'activisme pro-palestinien ne réalisent pas que c'est le coeur du problème. Avant la scission de Jérusalem, avant la question des frontières. La question des réfugiés est la problématique principale. En tant que réfugiée toi-même, tu rencontres évidemment de gros problèmes pour retourner en Palestine. Tu m'as déjà parlé du fait que tu étais née à Nazareth mais que tu n'avais pas de certificat de naissance qui dit que tu es née là-bas. Pourquoi ne peux-tu pas obtenir ce certificat ?

R : Il est intéressant de noter que lorsque l'on évoque les Palestiniens, on adopte généralement les catégories israéliennes : tu es soit de 67 soit de 48 soit réfugié. Mais quand on revient à la Nakba, à la manière dont ça s'est déroulé, ces frontières n'ont jamais été bien définies, ces catégories-là. Alors, tu peux être moitié 67 moitié 48. Et je suis dans ce cas-là.

Parce que la moitié de ma famille est Palestinienne avec la citoyenneté israélienne et l'autre moitié est réfugiée au Liban, ce qui n'est pas rare. Comme mon père voulait que sa famille me voit, je suis née là-bas et puis on m'a refusé mon certificat de naissance. Parce que si on me l'avait donné, ça voulait dire qu'un jour, peut-être, je pourrais demander la citoyenneté. Au jour d'aujourd'hui, je n'ai toujours pas réussi à obtenir ces documents.

Fr : Pour poursuivre sur la question des réfugiés, j'écoutais Suzanne Akram hier, professeure à l'université de Boston, qui disait que les Palestiniens étaient les réfugiés les plus nombreux au monde, avec six ou sept millions de réfugiés, je crois. Le concept de « droit au retour » est inscrit dans la loi, c'est un droit, ce n'est pas une faveur que l'on fait aux Palestiniens. Les gens parlent du droit au retour mais la plupart du temps on n'entend que la version israélienne, qui dit : « Vous voulez que six millions de personnes reviennent maintenant sur notre terre, qui est un État juif, et nous détruisent ? »

Des associations comme Zochrot ou Vizualizing Palestine essaient de changer la question théorique en une question pratique : Que se passerait-il, concrètement, si les réfugiés revenaient ? Quelle forme cela pourrait-il prendre ?

Rafeef, est-ce que pour toi, pour ta famille, le droit au retour existe toujours ? Est-ce que vous aimeriez retourner en Palestine si vous pouviez ? Et comment vous l'imaginez ? Comment ça pourrait se faire concrètement, alors que tous les villages ont été détruits ?

R : Je pense que pratiquement c'est assez simple. De nombreux universitaires ont déjà fait des recherches à propos des lieux où les réfugiés pourraient retourner. Les villages qui ont été détruits peuvent être reconstruits. Dans la plupart des zones qui ont été détruites il n'y a d'ailleurs pas de nouvelles constructions. De nombreuses maisons dans les grandes villes, comme Haïfa, ont été repeuplées par des familles arabes, par d'autres Palestiniens. Pratiquement, c'est donc, à mon sens, très faisable. Maintenant, les raisons qui font que ça ne peut pas se faire, les arguments de ceux qui s'y opposent, sont des arguments totalement racistes. J'ai débattu avec des sionistes, je les ai regardés droit dans les yeux et leur ai demandé en quoi mon retour en Palestine leur posait un problème. Leur seule réponse était : « Tu viendrais pour nous détruire, pour tout détruire ». Voilà un argument uniquement fondé sur un racisme anti-arabe extrême : l'idée que tout ce que souhaitent les Palestiniens est revenir pour tout détruire. Alors que nous voulons juste retourner chez nous. C'est le droit de tous ceux qui ont été expulsés de leur terre. C'est inscrit dans la loi internationale. Mais si on veut trouver une solution, réaliste, à ce qui s'est passé dans la région, qui a commencé avec la Nakba et le nettoyage ethnique, et la destruction de tant de populations, de maisons et de villages, il faut reconnaitre que l'État d'Israël a été construit sur les décombres d'un autre peuple. On ne pourra avancer que si Israël se résout à accepter cela. Mais pour l'instant ils ont choisi de poursuivre la solution des bantoustans et de l'apartheid, d'éliminer un maximum de Palestiniens, de contrôler le reste dans des bantoustans et de discriminer les citoyens palestiniens d'Israël. Voilà ce que nous propose l'État israélien. Je pense que la contre-offre la plus imaginative, la plus humaine et universelle est de demander : Pourquoi ne pouvons-nous pas avoir une région où vivre libres, dans la justice et l'égalité, sans discriminations raciales ? Je ne veux pas un État chrétien, islamiste ou bouddhiste. Fondamentalement, je crois que je n'aime pas les frontières. Pourquoi ne pas dire que nous voulons juste que tout le monde dans la région ait les mêmes droits. Et certaines personnes qui avancent cet argument, l'avancent comme si Israéliens et Palestiniens étaient sur un pied d'égalité. Ce n'est pas ce que je dis. Un dommage a été fait aux Palestiniens, si cela n'est pas réparé, il ne pourra y avoir ni justice ni paix dans notre région.

Cela implique que les sionistes qui veulent rester en Palestine doivent devenir anti-sionistes. Nous devons traverser un processus de décolonisation, une réhabilitation pour être capables de vivre tous égaux dans un État.

Fr : Et ça c'est une des choses les plus compliquées à obtenir, parce que parfois on a de la peine, c'est dur à dire mais parfois on a de la peine pour certains israéliens. J'ai discuté avec Nurit, tu connais Nurit Peled et la famille Elhanan, qui sont opposées à l'occupation, anti-sionistes depuis longtemps... Son plus jeune fils, quand il a eu 16 ans et a commencé à réfléchir à s'engager dans l'armée, voulait rejoindre les Forces de Défenses Israéliennes. Et Nurit n'arrivait pas à comprendre. Son fils a été élevé au côté de Palestiniens, il y a toujours eu des Palestiniens chez eux et pourtant il était impensable pour lui de ne pas faire l'armée.

Nurit a aussi écrit un livre sur la manière dont les Palestiniens sont décrits dans les livres d'école israéliens. Après un tel lavage de cerveau, comment tu t'en sors ? La vraie gauche du vrai mouvement anti-sioniste en Israël représente quoi, zéro virgule cinq pour cent ? C'est vraiment compliqué. Je sais qu'on ne va pas plaindre les Israéliens, enfin, on est surtout désolés pour les Palestiniens mais comment les dé-lobotomiser ?

R : C'est intéressant ce que tu dis sur la difficulté pour eux. Je me souviens au Liban, pendant que les bombes tombaient, les gens discutaient de...

F : Tu parles de quelle période ?

R : Oui, désolée, Israël a bombardé tellement de fois, je parle de 1982. Et beaucoup de gens étaient jaloux de la puissance militaire. Quand tu n'as aucun pouvoir militaire du tout et que tu vois cette armée sur-puissante. Évidemment tu deviens jaloux de ce qu'ils sont capables de faire et quelqu'un m'a demandé : aimerais-tu être de l'autre côté ? Si tu avais le choix, préfèrerais-tu n'être pas palestinienne ? Non, je n'aurais jamais choisi ça.

Je pense que ce que l'État d'Israël fait en ce moment, vivre en étant si raciste, ça détruit de l'intérieur. Tu ne peux pas construire une société qui en oppresse une autre quelques kilomètres plus loin. Une société où les enfants doivent faire leur service militaire, être en poste aux checkpoints et humilier d'autres personnes tout le temps, ne peut qu'être destructrice.

Et c'est là que je vois, si on veut changer cela, une des forces du BDS, parce que le changement ne viendra pas de l'intérieur d'Israël. Les Palestiniens ont tout tenté sur le terrain, et, je pense que la résistance doit venir des Palestiniens mais la campagne BDS est une bonne piqure de rappel, pour dire aux israéliens qu'ils ne peuvent pas continuer à agir de la sorte. Et ça commence à porter ses fruits. Je ne pense pas que sans cette pression extérieure on pourrait réévaluer ce que le sionisme a fait. Ce ne sera pas facile, ce ne sera pas simple mais parfois ce type de pression extérieure est nécessaire pour réveiller ceux pris dans un racisme si profond qui est, je pense, ancré dans la société israélienne aujourd'hui. Je trouve ça étrange qu'on nous demande toujours pourquoi on apprend aux enfants palestiniens à haïr alors que si on regarde ce qu'on apprend aux enfants israéliens, dans les livres notamment.... Quand la guerre au Liban a éclaté, celle de 2006, des enfants israéliens signaient des missiles qui allaient être lâchés. Avoir un tel niveau de racisme à un si jeune âge est très inquiétant. C'est pour ça que je pense qu'une pression extérieure est nécessaire pour secouer tout ça. Le mot intifada signifie littéralement « se débarrasser » (« a shaking off », ndt) , et je pense que cette société a sérieusement besoin de se débarrasser du racisme.

Fr  : Tu évoquais la résistance, à l'instant, et on entend souvent dire que les palestiniens ont besoin de trouver leur Gandhi. Il faut qu'ils trouvent des moyens non-violents.... Personne n'a demandé ça en Afrique du Sud ! Mandela était à la tête d'un mouvement armé, les résistants de Papouasie-Nouvelle Guinée étaient armés contre les Indonésiens et les gens les soutenaient.

Alors qu'en ce qui concerne la Palestine, c'est impossible. La seule résistance possible doit être non-violente. Et cela se répercute même dans le mouvement de solidarité. Tu te souviens quand nous étions à Cape Town et que Leila Khaled a mentionné la résistance armée ? Bon, je n'étais pas d'accord avec tout ce qu'elle a dit mais on ne peut pas ne pas mentionner la résistance armée. Selon la loi internationale, en tant que peuple occupé tu as le choix de prendre les armes pour repousser l'occupant. Mais il semble que l'occident impose que la seule forme de résistance acceptable pour les palestiniens doit être pacifiste. La conséquence de cela est que les autres modes de résistance ne sont presque jamais évoqués.

R : Je pense que ce qui est important pour un peuple qui résiste est de savoir quels sont les meilleurs outils à sa disposition à un moment donné et la manière de les utiliser à ce moment-là. Est-ce que la résistance armée peut nous libérer aujourd'hui ? Est-ce que ça fonctionnera conjointement à d'autres actions ? Est-ce que le BDS associé à d'autres actions est la meilleure façon d'avancer ?

C'est comme avoir une boite à outils. Et il faut se demander quel est le meilleur moment pour les utiliser et de quelle manière.

Je pense, qu'aujourd'hui, la notion de non-violence a été récupérée et ce concept de résistance pacifiste, dont nous n'avions jamais entendu parler en Palestine avant, est un concept très récent, un concept créé par Oslo qui a été introduit dans le vocabulaire. La résistance pacifiste c'est ce qu'on avait toujours appelé jusque là la résistance populaire. Ça été largement récupéré par l'Autorité Palestinienne comme une méthode pour ne rien faire de plus. Alors ils disent aux gens des villages : si vous voulez résister, participer à ces manifestations non-violentes que nous contrôlons, dont nous savons tout. Et c'est comme ça qu'ils récupèrent le concept. Et ça c'est très inquiétant. Cependant, je pense qu'il ne faut pas critiquer ceux qui utilisent uniquement la non-violence. On a une boite à outils et il nous faut les utiliser de façon stratégique.

Fl  : Est-ce que tu peux alors nous en dire un peu plus sur les actions que War On Want mène et utilise ?

R : Une des campagnes dans laquelle je suis impliquée vise la société G4S, qui est la plus grande société militaire et de sécurité privée au monde. C'est aussi le plus gros employeur en Afrique, aujourd'hui. C'est une immense société qu'on commence à voir partout dans le monde,

Fl  : Où est-elle basée ?

R : Partout... C'est une société britannique, une société anglo-danoise ce qui nous donne une bonne raison d'en faire une cible ici à Londres. Mais ils sont implantés partout dans le monde. En 2007, G4S a signé un contrat avec l'administration pénitentiaire israélienne pour fournir des équipements et des services aux prisons, ils fournissent aussi des équipements aux colonies et à certains checkpoints. C'est donc une des sociétés que nous ciblons pour mettre un terme à sa complicité et à son soutien à l'occupation.

La société G4S a récemment déclaré qu'elle allait quitter la Cisjordanie avant 2015. Il n'y a, bien évidemment, rien qui les obligera à tenir leur engagement et ils ont dit ça uniquement pour satisfaire les différents groupes qui faisaient pression sur eux. Cependant, ils refusent toujours de communiquer sur leur implication dans les prisons israéliennes. Ce sont eux qui assurent le transfert des prisonniers palestiniens de la Cisjordanie vers les prisons israéliennes, ce qui va à l'encontre des conventions de Genève. On mène donc des actions contre G4S, la plupart d'entre elles visent à informer les gens sur ce que fait G4S partout dans le monde. En juin dernier, se tenait leur réunion annuelle, nous nous y sommes introduits, avons interrompu la séance, posé des questions et le lendemain matin tous les médias parlaient de G4S et des prisons palestiniennes. Et nous allons continuer jusqu'à ce que G4S quitte les Territoires Occupés et renonce à son contrat avec les prisons israéliennes.

L'autre grande campagne que nous menons s'intitule « Arrêtez d'armer Israël ». Cette action a été lancée en 2008 après la première attaque sur Gaza, parce que de l'équipement militaire britannique était exporté vers Israël et utilisé dans les F16 qui bombardaient Gaza. On a donc lancé une campagne pour mettre un terme à ce commerce militaire. Nous avons réussi à faire interdire certaines transactions en prouvant que des armes étaient utilisées pour commettre des violations aux droits de l'Homme. Cependant, le commerce continue et le Royaume-Uni a de nombreux accords de vente d'armes avec Israël. Et ce qui est peut-être encore plus grave c'est que les armes voyagent également dans l'autre sens. Le Royaume-Uni n'exporte pas uniquement des armes en Israël, il en importe également.

Cela est une problématique cruciale pour nous, car les Territoires Occupés sont devenus le terrain de jeu et d'expérimentations des équipements militaires israéliens. Les Palestiniens leur servent de cobayes pour tester leur équipement. Le système de répression et de surveillance hyper-sophistiqué mis en place en Palestine, est exporté dans le reste du monde.

La Suisse, par exemple, veut utiliser les drones israéliens pour surveiller ses frontières. Cela se propage un peu partout en Europe, en particulier à des fins de surveillance. La principale société impliquée dans ce commerce est Elbit, qui fournit de l'équipement pour le mur d'apartheid. Cette société est devenue un consultant pour la construction du mur de séparation sur la frontière entre les États-Unis et le Mexique, et intervient également dans les pourparlers d'un probable mur entre l'Europe et la Turquie.

On voit bien là comment cette conception du monde, basée sur une surveillance constante et sur la séparation entre les races par des murs, s'exporte partout dans le monde.

Nous travaillons donc beaucoup sur cette campagne « Arrêtez d'armer Israël », et c'est une action qui me tient particulièrement à coeur.

Fl  : Je pense que les gens que ça intéresse peuvent visiter le site web de War On Want.

R : Tout à fait, toutes les informations sont sur www.waronwant.org

Fr  : Concernant les moyens de lutte, les gens utilisent souvent le mot « radical », à mon avis dans son sens le plus péjoratif. C'est un « radical », tu vois, un punk avec une crête qui ne se lave pas. Alors que le mot « radical », étymologiquement, signifie prendre le problème à sa racine, c'est donc en fait un très bon mot.

Tu évoquais l'opération Plomb Durci et l'implication de sociétés britanniques, et pendant l'opération Plomb Durci, s'est menée une campagne « Détruisons EDO/ITT », pour laquelle des activistes de Brighton se sont introduits dans les bureaux de la société ITT et les ont saccagés, les mettant hors d'état de nuire pendant des semaines, parce que EDO/ITT fournissait des composants pour les F16 israéliens, entre autres. Ces actions, plutôt directes, impliquent que les gens qui les mènent soient prêts à aller en prison, à être poursuivis en justice. Est-ce que tu penses que c'est quelque chose qui peut être efficace ? À la conférence, hier, les gens ont beaucoup insisté sur le lobbying. Leur argument était : qui prend les décisions ? Les politiques. Alors le lobbying est la première chose à faire. Tu y as très bien répondu, en disant qu'effectivement le lobbying était un de nos outils. Je suis d'accord. Mais pour moi c'est plutôt une des dernières choses que nous devons faire. Parce que j'en ai fait du lobbying et tu connais les hommes politiques, ils disent : « Oh, je n'étais pas au courant de cela ! Oui, j'en parlerai à M. Cameron ! » , etc....

Mais tant qu'ils ne seront pas soumis à une pression populaire assez forte, ils ne feront rien. Et je pense que ces actions directes qui, d'ailleurs, quand elles ont été portées devant la justice, comme « Smash IDO » et RAYTHEON 5 en Irlande, ont gagné leur procès pour la plupart ; je pense que ces actions, donc, sont une manière efficace de faire pression et de progresser. On ne peut pas se limiter à signer des pétitions et parler à nos représentants politiques. C n'est clairement pas assez.

R : C'est toujours la même idée de boite à outils : qu'est-ce qui marche et à quel moment ? Mais il faut aussi penser à construire le mouvement vers l'extérieur. Parce qu'une fois que tu entreprends des actions directes, tu connais très bien les conséquences et tu es prêt à te faire arrêter, et c'est important mais on ne peut pas seulement compter sur des actions isolées menées par des petits groupes. Ils ont été forts et sont nécessaires, et je ne peux pas imaginer un mouvement sans ces groupes, mais nous devons aussi pouvoir parler aux gens qui ne connaissent pas très bien la Palestine, et en fédérer assez pour pouvoir faire des actions de grande envergure. À mon avis, c'est d'ailleurs à ce point que nous en sommes, nous devons élargir notre discours jusqu'à ce que tout le monde dise aux gouvernements, aux multinationales : « vous ne devez pas entretenir de relations avec l'Etat d'Israël, il ne faut pas équiper les prisons israéliennes, où vous risquerez d'être confronté à des actions directes de masse ». Je pense qu'il faut chercher la meilleure manière de communiquer avec les gens, de les impliquer, d'arriver à faire d'eux des activistes prêts à prendre le risque, à aller plus loin. Je pense que c'est de cette manière qu'il faut avancer, avec cette idée de boite à outils.

Le lobbying pose un problème parce que la gauche est faible d'une manière générale, nous n'avons pas conscience de notre pouvoir de changer les choses par le biais d'actions de masse et les gens pensent qu'il suffit d'interpeler leurs hommes politiques. Et même en Afrique du Sud, les politiciens n'ont réagi que face à la pression de la masse. C'est ce rassemblement que j'ai envie de créer. Ce qui ne veut pas dire qu'on ne doit pas faire de lobbying. Nous devons utiliser la force du collectif. Mais si en ce moment précis le lobbying est le meilleur moyen de faire bouger les choses, utilisons-le.

Fl : Je propose qu'on fasse maintenant une pause musicale. Rafeef, tu as bien voulu choisir deux morceaux pour nous aujourd'hui. Est-ce que tu peux nous présenter le premier et peut-être nous donner les raisons pour lesquelles tu l'as choisi ?

R : J'ai choisi un morceau d'une très bonne amie à moi, une talentueuse musicienne palestinienne qui s'appelle Terez Silman. Elle est palestinienne citoyenne d'Israël. Ensemble en ce moment, nous tentons de mélanger du slam en anglais avec de la musique arabe. C'est une expérience qu'on tente. En tout cas c'est une des plus jolies voix que j'ai jamais entendue et j'ai beaucoup de respect pour elle et son engagement politique.

 

Intermède musical

(http://www.youtube.com/watch?v=i7B_uv80Fv4)

 

Fl  : Vous écoutez toujours Le Mur a Des Oreilles – conversations pour la Palestine et nous sommes toujours avec Rafeef Ziadah, notre invitée aujourd'hui.

Rafeef, tu es donc une poète et tu fais aussi du slam. Tu as sorti un Cd en 2010, intitulé Hadeel.

Est-ce que tu peux nous parler un peu de l'outil culturel en général et de l'usage de l'écriture en particulier dans la lutte pour la Palestine ?

R : Le projet sioniste a toujours cherché la destruction de la culture Palestinienne et pour les sionistes, les palestiniens n'existent pas. Ils s'en tiennent à ça : les palestiniens n'existent pas. Montrer notre culture et, donc, la résistance culturelle est une des façons les plus évidentes d'affirmer notre opposition au sionisme en revendiquant notre existence. J'ai commencé à écrire très jeune, surtout parce que nous devions toujours fuir et nous cacher, alors écrire est devenu le moyen le plus simple d'être en moi-même et de communiquer sur le papier. Je ne suis pas montée sur scène avant d'arriver au Canada. L'anglais n'est pas ma langue maternelle alors je faisais beaucoup d'erreurs qu'on n'est pas censé faire quand on est Palestinien. Par exemple, j'étais incapable de prononcer la différence entre « touriste » et « terroriste », les « p » et les « b » . Alors, j'ai toujours eu peur de monter sur scène en anglais. Jusqu'au jour où on a organisé une action directe à mon université et que j'ai été frappée par un sioniste qui m'a dit : « Tu mérites d'être violée avant d'avoir des enfants terroristes ». J'étais tellement furieuse à ce moment, c'était la première fois que je montais sur scène et j'ai présenté « Shades of Anger » qui est devenu un peu un hymne pour moi.

Je n'ai pas cessé de monter sur scène depuis. À mon avis, c'est très utile par la manière dont ça change le point de vue des gens sur la Palestine. La plupart du temps dans les médias la Palestine est associée au mot « terroriste » et on a de la chance si on entend trois mots d'arabe. J'aime que les gens commencent à voir quelque chose de différent et je pense que la culture les touche différemment. Dans les mouvements de lutte, en général, on se souvient des chansons, des pièces de théâtre, des poèmes. Je n'ai jamais entendu quelqu'un dire s'être engagé dans un mouvement après avoir entendu un discours – à part, peut-être, le discours de Martin Luther King – après avoir été ému par telle ou telle statistique....

Les statistiques et les faits sont évidemment importants, mais pour que l'on puisse continuer une lutte comme celle-ci, qui n'est pas un sprint mais un marathon, nous avons besoin d'autre chose, de nourriture spirituelle. C'est en ce sens que la culture est une forme de résistance, parce qu'elle donne aux gens le courage de continuer.

F : Fais attention parce que tu sais que le gouvernement israélien a tendance à éliminer les icônes culturelles comme Ghassan Kanafani, par exemple.

Je voudrais juste ajouter quelque chose, un commentaire personnel. Tu sais, les vidéos de « We Teach Life, Sir » et « Shades Of Anger » (deux poèmes de R. Ziadah, ndt : http://www.youtube.com/watch?v=aKucPh9xHtM ; http://www.youtube.com/watch?v=m2vFJE93LTI) ont été énormément vues sur Youtube, avec environ 300 000 vues pour « We Teach Life, Sir », par exemple, qui est un texte qui retourne les gens, les bouleversent totalement. Personnellement, je l'ai regardé à d'innombrables reprises et à chaque fois ça me fait le même effet. Ça me remplit de force. Il y a tellement de choses à retirer de ce poème ! Je pense que ce genre de création est très utile parce que ça permet d'ouvrir une fenêtre différente sur la Palestine pour les gens qui ne sont pas forcément intéressés par le conflit ou par la politique en général. C'est un texte très politique. Tu y évoques les bombardements de Gaza, les camps de réfugiés, la façon dont les médias fonctionnent, ... Et comme tu le disais, c'est un outil supplémentaire : une porte différente pour aller toucher ceux qui autrement ne l'auraient pas été. D'ailleurs, la scène artistique palestinienne est en plein essor avec toi, DAM, The Dark Team in Gaza, de nombreux rappeurs. Vous dépassez les barrières de la culture et du conservatisme.

C'est extrêmement positif, notamment parce que ça donne à voir un côté de la Palestine que l'on ne voit pas si l'on n'y va pas : sa beauté, son humour, son intelligence, sa créativité. Ça fait du bien. Lorsque j'étais au Canada durant la « Semaine de l'Apartheid Israélien »...

Tiens, d'ailleurs, parlons un peu de la Semaine de l'Apartheid Israélien.

Tu es une des fondatrices de cet évènement, est-ce que tu peux nous dire qu'elle en a été l'évolution depuis sa création en 2009, pour la première édition, c'est ça ?

R : Non, bien plus tôt. C'était en 2005, ça ne me rajeunit pas.

F : Comment et pourquoi est née la « Semaine de l'Apartheid Israélien » ? Et quelles évolutions as-tu pu observer depuis ?

R : Ça a commencé un an avant que nous arrive l'appel BDS de Palestine. À cette époque, une poignée d'entre nous, réfugiés palestiniens étudiant à Toronto, réfléchissions déjà à ce que nous pourrions faire après l'Intifada, après l'échec d'Oslo, pour lutter contre la solution de bantoustans que prônait Israël. Et dans nos analyses, le mot « apartheid » revenait toujours. Nous voulions populariser cette conception et de nombreuses personnes ont pensé que nous étions fous. Les gens ne voulaient parler que de la colonisation, de 67, surtout ne pas mentionner les réfugiés, ne pas aller au-delà des concepts standards. Mais on était jeunes, donc audacieux, et nous avons lancé cette campagne, portés par notre jeune insouciance. Nous avons immédiatement été attaqués par les lobbies sionistes qui ont tenté de tout faire interdire. Et la meilleure chose à faire pour galvaniser la jeunesse, c'est lui poser des interdits. Au fil du temps, la Semaine de l'Apartheid a pris de plus en plus d'ampleur, jusqu'à un point que nous n'aurions jamais imaginé. L'année suivant le lancement de notre campagne, l'appel pour le BDS est arrivé de Palestine et ça a été le complément parfait pour appuyer notre analyse. Nous pouvions dire : « Voilà ce qui se passe et voilà ce que vous pouvez faire ».

Avant cela, nous réagissions aux massacres perpétrés en Palestine et nous pouvions en informer les gens. Mais on ne pouvait pas leur dire qu'ils étaient complices et qu'ils devaient agir. L'appel pour la campagne BDS nous a permis d'associer ces deux aspects. L'année dernière La Semaine de l'Apartheid s'est tenue dans 216 villes et elle continue de prendre de l'ampleur au fur et à mesure que le mouvement de solidarité se développe.

Fr  : Encore une fois, il est primordial que les personnes qui ne sont pas impliqués activement dans la lutte pour la justice en Palestine comprennent que le succès de cette campagne est une victoire. Parce que certains disent, même parmi les activistes pro-palestiniens, que ce combat dure depuis quinze, vingt, trente ans et que sur le terrain rien ne change. Mais les choses changent. Lentement, ça prend du temps. Comme toutes les luttes de ce genre. Le régime d'apartheid en Afrique du Sud n'a pas été renversé en cinq ans. Je pense que c'est symptomatique du monde dans lequel nous vivons. Un monde où tout doit aller vite, un monde de l'immédiateté. Mais les gens oublient souvent les petites victoires qui, additionnées entre elles, aboutiront à quelque chose d'envergure. C'est pour cela qu'il est très préjudiciable que quelqu'un comme Norman Finkelstein dise que le BDS est une secte et qu'il peut en compter les victoires sur les doigts de la main. En faisant ça il joue le jeu des médias de masse qui nous font croire qu'il faut que tout arrive tout de suite. Mais les choses arrivent. Le fait que plus de 210 villes ont une Semaine de l'Apartheid Israélien, c'est énorme. Et nous devons rendre cela public. Nous devons faire savoir aux gens que des choses se passent, que des choses changent. Dans un livre de John Berger, « De A à Z », Javier, le personnage principal, écrit à sa partenaire : « Le combat sera sans fin ». C'est, à mon avis, un concept clé. Ce « combat » englobe tous les combats comme celui pour devenir une meilleure personne, par exemple, et effectivement il n'a pas de fin. On ne s'engage pas dans la lutte pour la justice en Palestine comme on signe un contrat avec un employeur. Ce n'est pas un contrat de trois ans, à plein temps ou à temps partiel : c'est l'engagement d'une vie. Et si nous arrivons à expliquer aux gens que c'est en fait la vie, elle-même, et qu'il vaut mieux se battre que mourir à genoux, nous aurons réussi en quelque sorte. Même si la Palestine n'est pas libre dans dix ans.

R : Et même si la Palestine est libre. On ne va pas retourner vivre en Palestine et tout ira pour le mieux.

J'ai beaucoup voyagé ces derniers temps, puisque j'ai enfin obtenu des papiers qui m'ont permis de le faire, après avoir été « sans papier » la majeure partie de ma vie. Je pense qu'en tant qu'activistes pro-palestiniens on a tendance à penser que la Palestine connait la pire exploitation au monde. Il est certain que la situation y est insoutenable et que l'occupation est terrible mais il y a de l'exploitation ailleurs. Alors, oui, le combat sera sans fin. Parce que nous ne nous battons pas uniquement pour la justice pour la Palestine ou en Palestine, mais pour la justice partout et pour tous. Il est évident pour moi que pouvoir retourner en Palestine ne signifiera pas la fin de la lutte. Je pense même que la lutte commencera une fois que je serai sur la plage d'Haïfa, en train de réfléchir à la prochaine action à mener.

Fr  : Pour moi, la Palestine est un « instantané » de ce qui va mal dans le monde. Mais c'est aussi, si nous réussissons, l'opportunité ce qu'il serait possible de mettre en place dans une société et un monde plus justes. C'est pour cela que c'est une cause si symbolique. Il est difficile de faire plus injuste que ce qui se fait en Palestine mais si on arrive à en ouvrir les portes et les frontières, on pourrait voir la possibilité d'une nouvelle société.

R : Je dis toujours qu'Israël aujourd'hui est un microcosme du genre de monde que nous ne voulons pas. Quand on voit le mur d'apartheid, le traitement infligé à la main d'oeuvre palestinienne, totalement sous contrôle israélien, avec des checkpoints uniquement ouverts à certaines heures pour laisser passer les travailleurs qui n'ont aucun droit dans les zones industrielles. C'est similaire à ce qui se passe dans les maquiladoras à la frontière entre les USA et le Mexique et dans d'autres zones industrielles du monde. Mais dans le cas de la Palestine c'est tellement brutal et dans une région tellement petite, associé, en plus, à une occupation militaire. C'est vraiment le genre de monde dans lequel je ne veux pas vivre.

Fl  : Qu'est-ce qui te fait écrire : la colère, la haine, l'espoir, ... ?

R : Certainement la colère et l'espoir. À une époque, j'étais dans un schéma de pensée très occidental, où l'on ne doit pas dire qu'on est en colère. Parce que, au début, on me disait que je parlais d'une manière trop agressive, trop passionnée. Et puis j'ai décidé de répondre : « Oui, je suis en colère. Contre beaucoup de choses. D'ailleurs je ne comprends pas pourquoi vous n'êtes pas aussi en colère que moi. Et j'ai besoin que vous vous mettiez un peu en colère aussi ».

J'ai donc assumé ma colère, et je pense que c'est sain.

Et j'ai beaucoup d'espoirs.

À un niveau très très personnel, toutes les histoires que j'ai rassemblées, dans « Hadeel » particulièrement, sont les histoires de palestiniennes. Les miennes, celles de membres de ma famille mais aussi celle d'une jeune fille dont la famille a été massacrée sur la plage de Gaza, ou celle d'Hadeel, cette petite fille tuée pendant les bombardements, qui a donné le titre à l'album. L'impact réel des violences israéliennes contre les Palestiniens, et les femmes et les filles en particulier, est généralement effacé. Parce que ces violences ne se limitent pas aux bombardements mais restent inscrites dans nos os, dons nos peaux. Au sein de ma famille, par exemple, les ramifications du traumatisme subi se multiplient et se manifestent par des problèmes psychologiques notamment. La violence se répercute donc, résonne et se poursuit, et cet aspect de la vie des femmes palestiniennes ne transparait jamais. À chaque fois que je vois ce genre d'histoires à la télévision, c'est comme revoir ma propre histoire encore et encore. Ça me rappelle que les Palestiniens sont sous le joug de l'État d'Israël depuis sa création. Et je pense que sur le plan le plus personnel, mon écriture vient de là.

Fl  : C'est ce que j'aime particulièrement dans tes écrits. Tu remets des noms et des histoires individuelles devant les chiffres. On nous annonce qu'un millier de Palestiniens est mort et toi tu leurs rends leurs noms. Hadeel, ce n'est plus une palestinienne parmi mille mais ce pourrait être ma soeur, ma fille.

Fr  : C'est cela que l'on comprend quand on se rend en Palestine. Il est important d'y aller. Et quand tu y es, les Palestiniens te disent : « Tu es venu ici, maintenant quand tu retourneras chez toi tu pourras agir ». Aller voir la situation sur le terrain vous fait ouvrir les yeux, vraiment. Arundhati Roy a dit un jour : « Une fois que tu as vu, tu ne peux plus ne pas voir ». Ma première visite a engendré une réelle transformation chez moi. J'étais activiste depuis quelques années avant de m'y rendre en 2007 pour une dizaine de jours, j'avais lu des dizaines de livres sur le conflit, vu et entendu presque tout ce qui traitait du sujet. Quand je suis revenu, je ne pouvais plus ne plus voir. J'étais encore plus en colère mais aussi plus confiant pour défendre la cause des Palestiniens. Un des arguments majeurs avancé par les israéliens dans les débats consiste à dire : « As-tu été là-bas ? J'étais à Tel-Aviv, moi, on a été bombardé ! As-tu vu la situation sur le terrain ? »

C'est vrai qu'il est plutôt difficile de répondre à cet argument si on n'a pas été voir par nous-mêmes. Tu peux toujours dire que tu as regardé une dizaines de documentaires ou assisté à toutes les conférences possibles, ça ne marche pas et c'est normal. Mais une fois que tu es allé en Palestine, tu reviens plus fort.

Tu connais les personnes et les palestiniens deviennent un peu ta famille. Cela permet de personnaliser le combat, qui devient le tien. Je pense que ça a fait de moi un meilleur activiste et que quiconque ira là-bas en reviendra meilleur.

R : La nécessité d'aller voir de ses propres yeux est un sujet récurrent et il est évident que la perception des gens est différente quand ils sont allés en Palestine. Même si la notion de « voir la Palestine » me pose problème. Parce que la Palestine est totalement fragmentée et qu'il y a des Palestiniens partout, aujourd'hui. En Cisjordanie, à Gaza, bien sûr les Palestiniens maltraités en Israël, et les camps de réfugiés, et les exilés qu'il ne faut pas oublier. Un jour, un activiste Sud-Africain m'a dit qu'on n'avait pas besoin de voir l'injustice de ses propres yeux pour la combattre. Parfois, j'ai peur qu'on en arrive à penser que seuls les gens assez riches pour aller en Palestine devraient faire quelque chose. Nombreux sont ceux qui se sont battus pour l'Afrique du Sud sans jamais y être allés et il faut que la même chose soit possible dans le cas de la Palestine. Évidemment, si vous avez les moyens d'y aller, allez-y.

Fr  : Ce que je voulais dire c'est que ceux qui ont besoin d'une piqure de rappel, ceux qui sont des activistes passifs, devraient se rendre au Checkpoint 300 entre Bethléem et Jérusalem et voir les milliers de Palestiniens obligés à faire la file pendant des heures, comme du bétail. Ça, ça rend malade. Et ça aide à comprendre. Pour moi, c'était comme de la science fiction, c'était orwellien. Quand je suis revenu chez moi et ai expliqué ce que j'avais vu, ce que j'avais entendu, des palestiniens qui se faisaient tirer dessus pendant une partie de football dans le camp d'Aïda, par exemple, les gens n'arrivaient pas à me croire, ou ne voulaient pas croire que de telles choses étaient possibles. À mon avis, si la population était informée, vraiment informée, si les médias faisaient leur travail, la situation serait complètement différente.

R : Je pense qu'il est difficile pour les gens de croire ce qu'il se passe parce que ça tient effectivement de la science fiction. La brutalité est telle et le système de surveillance tellement sophistiqué. Par exemple, un Palestinien ne peut obtenir un permis de conduire qu'après l'accord des israéliens, tout est subordonné au système de sécurité israélien. La liberté de circulation et la vie tout entière des Palestiniens sont sous le contrôle total d'Israël. Et puis vous avez ce mur d'apartheid que les travailleurs palestiniens doivent traverser en passant par des halls de contrôle, ces halls dont la Banque Mondiale vante les bénéfices pour les travailleurs et annonce qu'ils vont y installer la climatisation. Ça tient de la science fiction la plus perverse et c'est un modèle qui s'exporte un peu partout dans le monde. Il faut continuer à mettre cela en lumière, à en informer les gens : ce système s'exporte dans le reste du monde.

Fl  : Je suis désolé mais il va falloir conclure. Rafeef, je pense que ceux qui veulent écouter ou voir certaines de tes performances peuvent trouver les vidéos sur Youtube mais peuvent-ils également commander ton CD quelque part ?

R : Oui, il est possible de le commander en ligne, en mp3 ou CD, sur CDBABY. Il suffit de taper Rafeef Ziadah + CDBABY dans un moteur de recherche pour trouver le site.

Fl  : N'oubliez pas de visiter également le site www.waronwant.org

Vous pouvez également visiter le site dédié à cette émission www.lemuradesoreilles.org sur lequel vous trouverez les Podcast et transcrits de toutes nos émissions et de nombreuses conversations exclusives.

Rafeef, tu as choisi un second morceau avec lequel nous allons nous quitter. Peux-tu nous le présenter, s'il te plait ?

R : Il me semble très approprié de terminer avec Marcel Khalifeh qui interprète « Carte d'Identité », un poème de Mahmoud Darwich. C'est la combinaison de ma musique et de mon poète préférés. Et comme j'ai grandi sans papier d'identité, c'est une chanson qui représente bien ma vie et j'espère que vous l'aimerez.

Fl  : Merci à Jeanne d'avoir assurer la partie technique de cette émission. Frank, merci beaucoup.

Fr  : Merci à tous.

Fl  : Et encore un tout grand merci Rafeef. Au revoir.

R : Merci à vous. Au revoir.

 

Conclusion musicale

http://www.youtube.com/watch?v=NIirqJ1Ow8Q

 

 

Transcrit et traduction : R.K-B

 


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32 réactions à cet article    


  • Christian Labrune Christian Labrune 20 novembre 2013 14:40

    à l’auteur
    Pitoyable ramassis des pires stéréotypes de la propagande palestinienne à l’usage des cons. Article tout à fait contre-productif par rapport à la « cause » qu’il prétend défendre : la désinformation et l’imbécillité sautent aux yeux à toutes les lignes.
    J’ai cherché quelque allusion au Hamas, organisation islamo-fasciste qui écrase encore pour un temps les malheureux habitants de la bande de Gaza. Rien.
    Je ne veux pas perdre mon temps à commenter en détail tant de sottises sur « l’apartheid » et les « bantoustans », tous ceux qui disposent d’un cerveau sont à même de savoir ce qu’il faut penser de ces énormités. Je me contente de relever cette phrase du plus haut comique :

    "Nurit a aussi écrit un livre sur la manière dont les Palestiniens sont décrits dans les livres d’école israéliens. Après un tel lavage de cerveau, comment tu t’en sors ?« 

    Cette jeune personne devrait feuilleter quelques uns des livres qui servent à endoctriner les enfants palestiniens pour les induire à se munir éventuellement plus tard de ceintures qui font »boum !« et dans lesquels ont est allé jusqu’à faire disparaître les frontières actuelles d’Israël. Et je préfère ne pas commenter non plus les allusions au »pacifisme«  : les terroristes assassins de femmes et d’enfants récemment libérés par Israël se voient récompensés, au mépris de toute morale, par des pensions que leur attribue désormais l’Autorité palestinienne et sans doute grâce aux sommes considérables qu’elle reçoit de l’Europe et de la France.
    On apprenait hier que la petite-fille d’Ismaël Haniyeh, le premier ministre du Hamas, venait d’être admise, dans un état tout à fait critique, dans un hôpital de ces salauds d’Israéliens génocidaires, lesquels espèrent tout de même que les Gazaouis, jusqu’à la fin du traitement, auront suffisamment d’intelligence pour ne pas envoyer leurs roquettes quotidiennes sur le dit hôpital.
    Bref, lire ça sur AgoraVox, ça donne la nausée. Pauvres Palestiniens ! Avec de pareils »activistes", ils ne sont pas sortis de l’auberge.


    • robin 21 novembre 2013 13:28

      Labrune qui se moque d’un article comme ça c’est un peu l’hopital qui se fout de la charité et encore...ça n’est charitable ni pour l’un ni pur l’autre ... smiley


    • claude-michel claude-michel 20 novembre 2013 14:44

      Pour une Palestine libre...le seul moyen serait la disparition d’Israël.. ?

      Et ça..ce n’est pas pour demain.. !


      • Christian Labrune Christian Labrune 20 novembre 2013 15:10

        « Pour une Palestine libre...le seul moyen serait la disparition d’Israël.. ? »

        @Claude-Michel

        Votre remarque est probablement ironique. Elle tombe à point.
        Yasser Arafat considérait son oncle, Amin al-Husseini, comme un « héros ». Le grand mufti de Jérusalem, ami de Heinrich Himmler, qui avait passé en Allemagne la plus grande partie de la guerre, était à peu près de l’avis que vous exprimez. Sauf qu’à l’époque, Israël n’existait pas encore, et il pensait encore en termes de « solution finale ». Ce que les Allemands avaient entrepris, pour lui, c’était très bien, mais ça n’allait pas assez vite et surtout ça ne s’appliquait qu’en Allemagne. Il aurait voulu qu’on transportât les mêmes procédés en Palestine. Son rôle dans la guerre de 1948 déclarée par les arabes n’a pas été négligeable. L’objectif était de réaliser ce qu’on appellerait aujourd’hui une « épuration ethnique ». L’entreprise a cependant très mal tourné pour les Palestiniens qui avaient préféré prendre le large en attendant la fin des opérations et pensaient pouvoir revenir par la suite dans une région « judenrein ». Le rêve des Palestiniens, du reste, n’a toujours pas varié, et les responsables de l’Autorité palestinienne ont toujours souligné avec insistance que dans un état Palestinien enfin existant, il n’y aurait aucune place pour des citoyens juifs. Alors qu’il y a actuellement deux millions d’arabes en Israël qui, tout en prenant souvent le parti des Palestiniens, ne voudraient pour rien au monde céder leur place pour la leur.
        S’il y a encore des innocents qui n’ont pas vraiment compris les enjeux dans cette région du monde, je leur conseille de consulter la charte du Hamas qu’on trouve aisément par Google, et d’en lire le septième article. Ils verront que le grand rêve commun à Heinrich Himmler et à Amin al-Husseini, repris plus tard par Khomeiny et ses sbires, est toujours bien actuel.


      • lionel 20 novembre 2013 15:19

        Labrune, vous puez...


      • Christian Labrune Christian Labrune 20 novembre 2013 16:45

        « Pour une Palestine libre...le seul moyen serait la disparition d’Israël.. ? »

        @Claude-Michel

        Ironiquement, vous prophétisiez sans le savoir : ’Israël est voué à disparaître". C’est ce que vient de déclarer le Führer de la Révolution iranienne, l’ayatollah Khamenei, alors qu’une troisième cession des négociations de Genève est en train de s’ouvrir. Je l’apprends à l’instant en regardant une chaîne d’information continue. C’est de très bon augure : si les Occidentaux n’ont toujours pas compris ce qui pouvait se cacher derrière le beau sourire de Rohani, ça devrait quand même leur mettre la puce à l’oreille. Je ne pense pas qu’Haniyeh ni Nasrallah se risquent jamais à le contrarier.


      • Bulgroz 20 novembre 2013 14:54

        Il serait intéressant de savoir pourquoi, malgré leur situation dramatique, les Palestiniens suscitent aussi peu de sympathie dans le monde.

        Tous les bons amis de la Palestine en France ont beau multiplier les articles destinés à nous faire pleurer, ça nous laisse totalement froid. C’est pas qu’on y croit pas, c’est qu’on s’en fout.

        Le problème est là.

        Que faudrait il faire pour que les Palestiniens, enfin, puissent susciter une réelle empathie ?

        Voilà les données du problème :

        D’un côté, on a les Juifs qui s’entendent avec tout le monde et dont on sait que chacun cherche à vivre en paix. Leur seul crime étant d’avoir transformé des terres arabes en terres arables.

        De l’autre, on a les musulmans qui ne s’entendent avec personne, je dis bien avec personne, pas seulement en Palestine, partout dans le monde, de l’Australie à la Norvège...et surtout pas entre eux. Oui, ils ne s’entendent même pas entre eux.

        Pourquoi voudriez vous que nous nous attendrissions à leur sort ?

        Je réitère donc la question : pourquoi les arabes musulmans palestiniens ne suscitent pas de sympathie ?


        • claude-michel claude-michel 20 novembre 2013 15:14

          Nous pourrions (sans vous offensez) dire la même chose des juifs...des noirs...des jaunes des gays..etc...bref de beaucoup de gens il me semble...Tout le monde parle de racisme en hausse en France.. ?

          C’est votre avis.. ?


        • Christian Labrune Christian Labrune 20 novembre 2013 15:39

          @Bulgroz
          Je m’inscris en faux contre votre thèse : la sympathie pour les Palestiniens est pour ainsi dire automatique. Revenez voir cette page demain matin. Vous constaterez aisément que toute réticence exprimée par rapport à l’article sera affectée de plus d’une dizaine de votes négatifs et on ne va pas tarder à vous insulter autant que moi à cause de votre intervention.
          L’invention du Peuple Palestinien remonte aux lendemains de la guerre des six jours. Elle a été fabriquée par la propagande de l’URSS. La chose a très bien pris. Jusque là, les Juifs étaient perçus comme des victimes et c’est comme ça qu’on les aimait : persécutés et massacrés. Ma formule est odieuse mais ce n’est pas mon sentiment qu’elle exprime. D’un seul coup, ayant ratatiné en deux jours et sans difficulté les forces de Nasser, ils apparaissent comme le peuple « fier et dominateur » dont a parlé De Gaulle et on a commencé à s’attendrir sur les Palestiniens. Les prolétaires européens sur lesquels les bonnes âmes de la gauche bourgeoise avaient l’habitude de pleurer étant de moins en moins visibles, il fallait un objet de fixation pour la bonne conscience, et les Palestiniens font d’autant mieux l’affaire qu’ils sont aussi de ces peuples qui ont pâti de l’expansion coloniale. Nous autres européens, nous sommes des salauds, mais nous cessons bien évidemment de l’être dès lors que nous nous frappons la poitrine en signe de contrition. Les Tartuffe sont innombrables, surtout en ce moment.

          Cela dit, et même si je m’insurge lorsqu’on nous impose cette propagande grotesque et mensongère, je ne suis pas du tout insensible au malheur des Palestiniens et je ne souhaite qu’une chose : qu’ils puissent vivre en paix dans la prospérité et bénéficier de tous les progrès que leurs voisins ont su initier en un demi-siècle dans une région du monde relativement pauvre.
          Mais les Palestiniens se trompent d’ennemi. Qu’ils cessent demain de canarder l’état d’Israël, qu’ils en reconnaissent l’existence, et ils n’auront plus rien à craindre d’un puissant voisin qui ne demande qu’à pacifier la région et à en développer l’économie. S’il y a eu une politique criminelle depuis la guerre de 48, c’est celle des états arabes qui ont maintenu autant que possible dans des camps des populations déplacées qu’il leur aurait été aisément possible d’absorber. Ils ont voulu créer une sorte d’abcès de fixation destiné à inculper l’Occident dans le cadre d’une politique entièrement fondée sur le ressentiment, s’efforçant de faire valoir constamment qu’ils avaient été les humiliés de l’histoire, et que cela demandait réparation.
          Considérez la Chine du XIXe siècle dépecée par les ambitions européennes, le Japon forcé par l’armée américaine au XIXe siècle et militairement écrasé dans des conditions atroces au milieu du XXe. Ces pays vont de l’avant et les Chinois n’évoquent pas à tout bout de champ les guerres de l’opium dans leurs relations internationales.
          Il faudra bien que les pays arabes entrent un jour ou l’autre résolument dans la modernité, et pour cela, considèrent la réalité froidement et objectivement. Oui, la situation des Gazaouis n’est guère enviable, mais ils commencent tout juste à envisager de balayer le Hamas. J’espère que ce sera pour cette année, mais je suis loin d’en être sûr. Toute une partie du monde arabe a les yeux fixés actuellement sur le VIIe siècle. Je ne pense pas que ce soit une bonne manière d’envisager l’avenir et la mondialisation.


        • non667 20 novembre 2013 16:10

          à bulgroz
          Je réitère donc la question : pourquoi les arabes musulmans palestiniens ne suscitent pas de sympathie ?

          Je réitère donc la question : pourquoi les juifs suscitent des pogroms depuis plus de 4000 ans ? dans leurs pays d’accueils ? : réponse hier soir à la télé pendant le match  : apocalypse /hitler.
           en substance :ils avaient pris le pouvoir 
           


        • lionel 20 novembre 2013 15:22

          Les Palestiniens ne suscitent pas la sympathie parce que les médias occidentaux sont dans les mains des bourreaux du peuple Palestinien et de toutes les nations qui subissent leur subversion pathologiques. 


          • claude-michel claude-michel 20 novembre 2013 15:38

            Vous savez...au début de l’histoire...il n’y avait pas de juif de palestinien etc...c’est l’éclatement des clans (et la prise de pouvoir des religieux) qui ont fait la différence...C’est le côté absurde de cette énorme farce.. !


          • Bulgroz 20 novembre 2013 16:47

            Argument connu : Israël opprime les Palestiniens en assurant à ses propres concitoyens un confort de vie, un bien être...au détriment de ceux qui les entourent.

            Israël : PIB moyen par habitant/an : 33 294 USD/an

            Cisjordanie et Gaza : 1290 USD

            Un Israélien a donc un niveau de vie 26 fois supérieur à celui d’un Palestinien, mais, me direz vous, Israël empêche les Palestiniens de se développer, Israël les étouffe.

            C’est vrai, les Palestiniens auraient pu prétendre au même niveau de vie que la Syriens ou les Égyptiens ou les Jordaniens ou même les Libanais, par exemple, les voisins les plus proches.

            PNB par habitant 2012 en USD

            Cisjordanie et Gaza : 1290 USD
            Egypte : 3 123
            Syrie : 3 148
            Irak : 3 528
            Jordanie : 4 825
            Iran :6 419
            Libye :10 173
            Liban : 11 197

            Mais, me direz vous, ces chiffres ne veulent rien dire, l’argent et ce que cela entraîne, le progrès, la santé, l’éducation, etc...L’important dans cette affaire, c’est de ne pas reconnaître l’existence d’Israël.

            C’est une attitude plus constructive que de s’enquiquiner à se développer et à assurer le bonheur et l’avenir de ses contemporains.

            C’est pour cette raison que certains en France mènent le combat de leur vie : redonner un sens à la dignité palestinenne ; pour que les Palestiniens puissent connaitre les mêmes bonheurs que leurs homologues arabo musulmans de la région.


            • Jonas 20 novembre 2013 18:28

              A l’intention de M. Barat 


              Rafaeef Ziadah, est une poète palestinienne mais elle ignore d l’histoire de la Palestine.

              Elle devrait lire la Résolution 181 de l’Assemblée générale des Nations unies votée le 29 novembre 1947 qui partagée la Palestine sous mandat Britannique en : 

              1) Etat Juif

              2) Etat Arabe ( et non palestinien voir la résolution) il n’y a jamais eu d’Etat Palestinien même pendant les + de 4 siècles de la colonisation de l’Empire Ottoman. Pourtant les ottomans devenus Turcs étaient bien des musulman. et non des bouddhistes )

              3) Et un corpus separatum.

              A la déclaration de l’indépendance d’Israël le 14 mai 1948 par Ben Gourion , 5 pays Arabes sous le commandement du roi Abdallah de Transjordanie , Egypte-Irak-Syrie-Liban se sont lancés contre le nouvel Etat Juif. Dans ces 5 armées les Palestiniens en tant que combattants avec une entité  bien marquée , n n’existaient pas.

              Cinq mois après , un armistice fut signé. La bande Gaza fut administrée par l’Egypte.
              La Transjordanie annexe en 1950, Jérusalem est, et la Cisjordanie et se rebaptise Jordanie.

              Or les parents ou les grands-parents de la poète Rafaeef Ziadah, n’ont jamais exigé de leurs « Frères Arabes » Egypte et Jordanie de créer un Etat Palestinien. Pourquoi ? 

              Pourquoi la Ligue Arabe pendant 19 ans ( 1948/1967) n’a jamais introduit un recours à l’ONU pour que les deux pays Arabes , Egypte et Jordanie forment un Etat palestinien dans les frontières de l’armistice qui correspondent aux lignes de 1967 ?

              Un autre mensonge véhiculé pars les Arabes, ce n’est pas en combattant les Palestiniens, ce n’est pas des mains des Palestiniens qu’Israël est dans ses frontières actuelles mais en combattant les pays Arabes et en leur infligeant défaite sur défaite. 1948 -1956 - 1967- 1973. 

              La jeune poète, parle de la Palestine , mais oublie de mentionner comme en le lui a appris que :

              a) La Jordanie est composée de + de 60 à 70 % de Palestiniens .

              b) La Cisjordanie est gouvernée par une faction palestinienne nommée Fatah et son président est Mahmoud Abbas

              c) Suite à un coup d’Etat l’autre faction palestinienne , Hamas , filiale des « Frères musulmans » d’Egypte s’est emparée de Gaza et le gouverne par l’intermédiaire d’Ismail Haniyeh. Celui-ci interdit à son frère ennemi Mahmoud Abbas de mettre les pieds à Gaza.

              Que la poète Rafeef Ziadah avant de parler de la Palestine, qu’elle essaie de concilier les « frères ennemis » et que la Palestine parle d’une seule voix. 

              Dans les pays comme les nôtres l’histoire est faite par des historiens, en Palestine comme dans beaucoup de pays arabes , elle faite par des fonctionnaires du pouvoir en place ou par des poètes., 

              Je remercie l’Agence France Presse pour ce scoop que la bonne presse n’a pas divulgué.

              « Amal haniyeh, granddaughter go Gaza’s Hamas prime minister, suffers from severe gastrointestinal illness, was hospitalized in Israel . After doctors claimed survival chances are slim, she was returned to Gaza Strip in state of clinical death. etc.. 

               Amal , la petite fille , d’Ismail Haniyeh du Hamas ,(celui qui veut chasser tous les juifs) et premier ministre de Gaza a été admise dans un hôpital Israélien , dans un état critique , elle souffrait de graves troubles gastro-intestinaux.

               » Frères bien aimés, Amal a franchi la ligne verte ( la frontière avec Israël ndlr) maintenant, et je demande a Dieu de lui accordé la santé « . a déclaré son père Abdessalem Haniyeh fils du chef du Hamas.

               » Je demande à Dieu d’accorder la santé à ma fille Amal, entrée dans un état de mort clinique". a-t-il ajouté. 

              Amal Haniyeh ,âgée d’un an, est atteinte d’une grave infection du système digestif, qui atteint son système nerveux. selon les sources médicales de Gaza.

              Bien entendu, je comprends les tourments de ce père et m’associe à lui pour un prompt rétablissement de sa fille.

              Le Proche et le Moyen-Orient n’est pas la Scandinavie.






              • jaja jaja 20 novembre 2013 19:05

                « Pourquoi la Ligue Arabe pendant 19 ans ( 1948/1967) n’a jamais introduit un recours à l’ONU pour que les deux pays Arabes , Egypte et Jordanie forment un Etat palestinien dans les frontières de l’armistice qui correspondent aux lignes de 1967 ? »

                tout simplement parce que ça aurait été accepter le colonialisme et le vol de la terre des Palestiniens par la violence, la terreur et le massacre perpétré par les soudards sionistes... Colonialisme voulu par l’Occident et soutenu pour l’occasion par les votes à la SDN de l’URSS de Staline, appuyée par ses satellites...

                En quoi les Palestiniens étaient-ils tenus de respecter le plan de partage de leur terre par les puissances impérialistes ? En rien !

                Aujourd’hui encore la seule solution c’est la fin de l’État colonial raciste et la désionisation de la Palestine... puis la création d’un État Palestinien regroupant les terres confisquées en 1967 comme en 1948 où juifs comme arabes vivront en paix et dans l’égalité de droits...

                En dehors de cette solution il ne peut y avoir de paix ! Et en conséquence les Palestiniens ont le droit absolu de se défendre par les armes contre leur spoliation..


              • Crab2 20 novembre 2013 18:47

                Le Président français a solennellement appelé lundi, devant le Parlement israélien, à l’arrêt de la colonisation des Territoires occupés

                Il a plaidé pour un partage de Jérusalem comme capitale des deux États, dans le cadre d’une résolution du conflit israélo-palestinien


                Cette ’’ solution ’’ est désormais obsolète, pourquoi ?


                Suites :

                http://laicite-moderne.blogspot.fr/2013/11/le-partage.html




                • Jonas 21 novembre 2013 10:27

                  @Crab2


                  Comme par hasard et ce n’est qu’un hasard, les 22 pays Arabes et les 35 pays musulmans se vident de leurs minorités non-musulmanes, du fait que le vivre ensemble est impossible dans ces pays ou l’islam est majoritaire. Islam= pays non démocratique. Islam = Pays aux régimes dictatoriaux ou totalitaires . islam ses et massacres quotidiens.

                  Il ne se passe pas de jours sans son lot de mort soit par des attentats suicides soit par des liquidations maffieuses.

                  Avant de demander qu’Israël soit un Etat bi-national, il faut que les pays Arabo-musulmans fassent la démonstration , qu’ils peuvent vivre ensemble et en en paix d’abord. alors qu’ils sont de la même origine , de la même religion avec le même niveau intellectuel, même moeurs , mêmes coutumes, mêmes traditions etc.

                  Soudan-Somalie-Egypte-Irak-Syrie-Tunisie-Algérie-Mali -Yemen -Pakistan etc. sont là pour démontrer le contraire.

                  Les musulmans ont quatre siècles de retard, selon Gamal Al-Banna frère de Hassan Al-Banna.
                   Quand les musulmans rattraperont ce retard de quatre siècles , je suis prêt à revoir mon jugement sur AGORA VOX.

                • Christian Labrune Christian Labrune 21 novembre 2013 11:10

                  @crab2

                  J’ai ouvert le lien que vous donnez à la fin de votre intervention. Vous écrivez ceci dans votre blog :
                  __________________________

                  Cette ’’ solution ’’ est désormais obsolète, pourquoi ?
                  Pour coexister en paix et en sécurité, compte tenu des implantations en Cisjordanie cela supposerait que la grande majorité des colons acceptent la double nationalité israélienne et palestinienne dans le cas de la création d’un État palestinien - C’est peu probable -
                  -------------------------------
                  Ce n’est pas du tout que la chose soit « improbable », c’est que vous ne connaissez rien du tout à la situation et que les Palestiniens, à la différence des Israéliens qui, dans leur état intègrent deux millions de citoyens Arabes qui jouissent exactement des mêmes droits que les autres, ne peuvent concevoir, dans un état palestinien qui existerait, la présence de citoyens juifs. Abou Mazen, en accord avec toutes les proclamations émanant de la doxa palestinienne, a maintes fois insisté sur le fait que les Juifs ne sauraient avoir une existence légale en Palestine. Ils veulent un état « judenrein ». De là vient qu’ils n’ont jamais voulu reconnaître la présence des Juifs dans cette région du monde. Je vous conseille de lire l’article de Wikipedia consacré à la Charte nationale palestinienne. Vous y lirez ceci :
                  -----------------------
                  "
                  Après la signature des accords d’Oslo, le Conseil national palestinien, avec une majorité de 504 votes pour, et 54 votes contre et 14 abstentions, le CNP a exprimé en décembre 1998 à Gaza, un « soutien de principe » concernant sa volonté de modifier la Charte nationale palestinienne. Dans son discours d’ouverture, Yasser Arafat annonce en outre : « ...les articles de notre Charte qui sont contraires au processus de paix doivent être annulés. Je vous appelle à modifier tous les articles qui s’opposent à la paix des braves ».

                  Le 22 janvier 1998, Arafat confirme par lettre une fois encore au président Clinton que « toutes les dispositions dans la Charte qui ne sont pas en adéquation avec l’engagement de l’OLP de reconnaître Israël et vivre avec lui en paix sont annulées ». Une commission juridique est nommée quelques jours plus tard ayant la mission d’annuler les articles de la Charte nationale palestinienne mentionnant l’objectif de l’OLP à anéantir l’État d’Israël. Elle devait proposer en outre des nouvelles dispositions qui traitent de la reconnaissance officielle par l’OLP du droit d’Israël d’exister et de vivre dans la sécurité.« 

                  -----------------------------------

                  En fait, les »nouvelles dispositions" dont il est question ici n’ont jamais été énoncées. SI on veut avoir une idée de la situation, on pourra consulter le document qui concerne la charte de l’OLP à l’adresse ci-dessous :

                  http://palestine1967.voila.net/pol.palest/P.pol.palest.charteolp.htm

                  Je n’en reproduis qu’un seul extrait, mais si on veut comprendre quelque chose, il va de soi qu’il faut tout lire.
                  ______________________

                  Janvier 1997 : le gouvernement israélien de Benjamin Natanyahou exige que l’OLP s’engage à « achever le processus de révision de la Charte nationale palestinienne » et ce « immédiatement ».

                  Octobre 1998, la Charte nationale palestinienne n’est toujours pas abrogée et le gouvernement israélien de Benjamin Natanyahou exige, dans les accords de Wye River (Wye Plantation) que ceci se fasse au plus tôt

                  Le 14 décembre 1998, Arafat convoque une réunion avec certains membres de l’OLP mais pas du Conseil national palestinien, et leur demande non pas de modifier la Charte,mais de confirmer leur soutien à la lettre du 22 janvier 1998, que lui-même Arafat avait envoyé à M. Clinton en guise d’appaisement .

                  Bref,la Charte nationale palestinienne de juillet 1968, qui nie le droit à l’État d’Israël d’exister, n’a jamais été abrogée par le Conseil national palestinien. 

                  ____________________

                  Il faut ajouter que devant divers publics arabes, Arafat s’était empressé de faire entendre que toutes ces gesticulations diplomatique relevaient de la takiya et qu’il ne produirait jamais un texte officiel reconnaissant l’existence d’Israël.

                  Cette situation est tout à fait inextricable. Recevant François Hollande, Netanyahu a profité de l’occasion pour inviter Abou Mazen à consentir au petit voyage d’une demi-heure qui lui permettrait de venir s’exprimer devant la Knesset, ce qui constituerait déjà une manière de reconnaître de facto l’existence d’Israël. Ce serait un progrès, mais je me garderai bien de prophétiser ce que pourra être la réponse du vieux tartuffe. Je crains fort tout de même qu’il ne soit tout à fait d’accord avec la déclaration que faisait hier l’ayatollah Khamenei : « Israël est voué à disparaître ».


                • Jonas 20 novembre 2013 19:22

                  Les Arabo-musulmans veulent un Etat pour les Palestiniens cela je peux le comprendre.

                   Cet Etat se déclarera comme il le fait déjà , Arabe et Musulman. Mais cela changera quoi par rapport aux 22 pays Arabes et 35 pays musulmans existant. Il sera différend d’eux en quoi avec quelles ressources ? , 

                  Est-ce qu’il sera un Etat comme les autres, dans ce cas il suffit de passer en revue , l’état lamentable dans tous les domaines de ses pays frères dont les habitants cherchent le salut en fuyant leur pays au péril de leur vie ?

                  Est-ce que la Palestine sans ressources fera mieux que l’Egypte, le Mali, le Liban, le Yémen, le Soudan, la Somalie,, l’Irak, la Syrie, le Maroc , la Tunisie, l’Algérie avec son contingent de Harragas, Turquie, Indonésie etc . 

                  Or partout dans tous les pays Occidentaux les demandes de NATURALISATION viennent à + de 80% des habitants des pays arabo-musulmans.

                  Recouvrer son indépendance pour finir comme immigré chez l’ancien colonisateur et demander sa nationalité Ce n’est pas très glorieux pour les Arabes. 

                  Les Palestiniens n’ont qu’à regarder les banlieues des pays occidentaux pour avoir idée de l’échec totale où en sont leurs frères en religion indépendants des décennies avant eux.

                  En réalité et au fond d’eux-mêmes les Palestiniens préfèrent la situation actuelle ,,ils sont aidés par tout le monde. Tout le monde s’occupe d’eux. 

                  Ils sont les vedettes des médias.

                  Si demain ,ils obtiennent un Etat, les riches parmi eux s’en sortiront , les autres seront oubliés , et la Palestine ne fera plus la « UNE »des journaux , comme le Sri Lanka- le Timor Occidental- la Somalie, Haïti etc. qui vivent avec moins d’aides que les palestiniens actuellement. Le peuple Palestinien est le plus aidé dans le monde.

                  Qui s’occupe des pauvres pays Africains en guerre et dans la misère ? Prenez une carte et parcourrez -là. 

                  Monsieur Barat fait l’interview d’une poète palestinienne , mais peut-il faire une interview d’une poète, Somalienne, Soudanaise, Yeménite, Qatarie, Saoudienne -Jordanienne-Irakienne etc. 



                  • philouie 20 novembre 2013 21:29

                    Jonas, l’importateur de sa guerre contre les arabo musulmans.

                    DEHORS !


                  • Massada Massada 21 novembre 2013 07:35

                    La vérité vous est insupportable, je vous comprend.

                    Lorsque l’on base sa vie sur des mensonges et des tromperies, tous vos repères s’écroulent face à la réalité.



                  • Massada Massada 20 novembre 2013 21:15

                    Voyage de François Hollande en Israël. 


                    De ce périple de trois jours, c’est probablement le mot « amitié » que l’on retiendra ; amitié entre la France et Israël, amitié suivie de ses corollaires, la complicité et la compréhension. 

                    Alors que Benyamin Netanyahou a cité la contribution de la France au mouvement sioniste dans les années 20, François Hollande a évoqué le fait que « la France avait été aux côtés d’Israël dès les premiers jours afin d’affirmer son droit à l’existence ».

                    Les dirigeants israéliens ont d’ailleurs tenu à remercier chaleureusement la France pour son courage dans sa prise de position lors des négociations avec l’Iran à Genève, chacun louant la dignité du pays au drapeau bleu blanc rouge, et transmettant ses sentiments les plus respectueux. Cela faisait longtemps que la France n’avait été aussi appréciée.


                    Dur à avaler pour nos petits djihadistes de clavier et moi je jubile smiley

                    La cause palestinienne restera dans l’histoire comme une des plus subtiles supercheries de notre temps que Machiavel n’aurait pas hésité à reconnaître comme la marque du génie.
                     politique ! 
                    Mais toute supercherie finit par être dévoilée !



                    • SelimCh 21 novembre 2013 10:52

                      En voila un argument irréfutable ! Je suis épaté smiley
                      Se baser sur les propos d’un politicien faisant de la diplomatie pour arriver à « La cause palestinienne restera dans l’histoire comme une des plus subtiles supercheries de notre temps », oui ça semble cohérent et logique.


                      On peut démentir ou se douter des propos de n’importe qui (c’est ce qu’un esprit saint ferait d’ailleurs) cependant même un individu avec un minimum de neurones ne peut pas nier l’existence de millions de réfugiés palestiniens, ensuite il pourrait ensuite retrouver tout seul son chemin et croire à ce que lui semble juste.

                      Bref la prochaine fois, ressortez nous quelque chose de plus pertinent ,style « la dictature islamique du Hamas » ou « des civiles israéliens tués lors des attentats », là vous seriez moins ridicule.

                    • philouie 20 novembre 2013 21:28
                      La cause palestinienne restera dans l’histoire comme une des plus subtiles supercheries de notre temps que Machiavel n’aurait pas hésité à reconnaître comme la marque du génie.
                       politique !

                      massada,

                      pousse pas trop.

                      on va finir antisémite.


                      • Massada Massada 21 novembre 2013 07:31

                        on va finir antisémite.


                        Je vous en prie, j’adore casser de l’antisémite smiley


                      • Jonas 21 novembre 2013 11:32

                        @Philoule 


                        Les Arabo-musulmans n’ont pas besoin de moi pour ce faire la guerre entre eux. De tout temps les Arabo-musulmans se sont fait la guerre, le concept « FITNA » n’est pas de mon invention.

                        La « fitna » c’est la dissension confessionnelle , très redoutée par tous les régimes Arabo-musulmans. C’est une des raisons pour lesquelles , les régimes arabo-musulmans , utilisent les étrangers comme boucs émissaires pour détourner l’attention de leurs sujets à toute occasion.

                        Les conflits entre arabe-musulmans se faisaient sans que beaucoup d’arabo-musulmansle le sachent. Les pouvoirs dictatoriaux avaient la mainmise sur tous les médias. 

                        Aujourd’hui avec les nouveaux moyens de communication et les réseaux sociaux de + en + nombreux tout est devant les yeux des arabo-musulmans d’ou la recherche des boucs émissaires pour le cacher.

                        Le problème avec les arabo-musulmans c’est non seulement qu’ils se massacrent chez eux , c’est leur droit, mais ils importent leurs conflits dans les pays qui les reçoivent. Une petits liste non exhaustive des méfaits des arabo-musulmans en Occident :

                        En dehors des attentats, de New York- Madrid, Londres des crimes de Kalkal, Merah etc.

                        - 1980 : Assassinat de Ali Akbar Tabatabaï , dissident iranien aux Etats-Unis
                        -1980 : Assassinat de Faisal Zagallal , dissident libyen , aux Etats-Unis
                        1990 : Assassinat Rashad Khalifa innovateur religieux égyptien aux Etats-Unis
                        1991 : Assassinat Hitoshi Igaradshi traducteur japonais « des Versets Sataniques »
                        1991 : Assassinat de Ettore Capriolo, traducteur italien des « Versets sataniques »
                        -1993 : Assassinat de William Nygaard ,éditeur norvégien des « Versets Sataniques ».
                        -2004 : Assassinat de Théo van Gogh , peintre Hollandais.
                        -2010 : Assassinat de Kurt Westergaard, le dessinateur danois.
                        2010 : Assassinat de Lars Vilks, artiste danois 
                        2013 : Assassinat de Lars Hedegard,historien et politologue danois etc.

                        Les nombreuses menaces Contre les journaux « Charlie hebdo »- le « Jyllands -Posten , journal danois etc. je ne compte pas les attaques isolées , comme aujourd’hui avec celui qui voulait assassiner , les Journaliste de » Libé« et » BFM« .

                         » Quand le sage montre la lune , l’abruti regarde le doigt" dicton chinois.


                        • SelimCh 21 novembre 2013 12:43

                          « De tout temps les Arabo-musulmans se sont fait la guerre, le concept « FITNA » n’est pas de mon invention »

                          Le faite que le mot « fitna » soit un mot arabe ne signifie pas que le phénomène en question a été inventé chez les « Arabo-musulmans » comme vous dites, les guerres civiles existent depuis les premières civilisations.

                          « Les conflits entre arabe-musulmans se faisaient sans que beaucoup d’arabo-musulmansle le sachent. Les pouvoirs dictatoriaux avaient la mainmise sur tous les médias. » 
                          Tout pays du tiers monde post-colonial a souffre et souffrait encore de dictature et de guerres, les « arabo-musulmans » ne font pas l’exception, je site l’exemple de l’Afrique sub-saharienne ou des pays de l’Amérique Latine.

                          « Le problème avec les arabo-musulmans c’est non seulement qu’ils se massacrent chez eux , c’est leur droit, mais ils importent leurs conflits dans les pays qui les reçoivent. »
                          Ensuite vous citez une longue liste des crimes commis par des extremistes «  arabo-musulmans ». Bien que ces individus appartiennent au monde arabe ils ne le représentent pas, ce qui n’est pas le cas du Mossad qui commette des assassinats sous les ordres du gouvernement d’Israel, approuvé par la majorité des civiles.

                          Pour conclure, on pourrait parler des heures , on pourra même dénombrer les victimes de chaque coté, mais ça nous ne menera à rien.
                          je peux juste vous dire la haine que vous portez au « arabo-musulmans » vous aveugle et vous laisse face un droit des plus banale qui est le droit de retour des réfugiés.

                          Sachez qu’on peut justifié le faite d’haïr quelques personnes mais jamais tout un peuple (même si dans votre cas les « arabo-musulmans » sont plusieurs peuple et non un seul).
                           


                        • cathy30 cathy30 21 novembre 2013 12:29

                          Cette jeune personne a bien flairé le filon estampillé Palestine, Et comme le P n’existe pas en arabe et que ça commence vraiment à se voir, alors c’est adopté, ce sera Falestine smiley surtout ne pas rire, et parle également de massacre télévisuel, comme elle a raison :

                          http://www.europalestine.com/spip.php?article6816


                          • robin 21 novembre 2013 13:31
                            Rafeef Ziadah : « Je veux me battre pour une Palestine libre »

                            OUH LA LA ! ca frise l’antisémitisme ça, mais que fait Valls ?  smiley

                            • robin 21 novembre 2013 13:32
                              Rafeef Ziadah : « Je veux me battre pour une Palestine libre »Ouh lala !! ça frise l’antisémitisme une telle déclaration, mais que fait Valls et sa LDJ  ? smiley

                              • Jonas 21 novembre 2013 14:02

                                @Jaja est la maladie Arabo-musulmane de « L’IGNORANCE ».


                                + de 40 à 50% des arabes sont analphabètes dans leur propre pays selon un rapport du Programme des Nations -Unies pour le développement ( PNUD). Rapport fait par des intellectuels, historiens , philosophes etc venant des 22 pays arabes.

                                j’avais posé la question suivante : « Pourquoi la Ligue Arabe pendant 19 ans ( 1948/1967) n’a jamais introduit un recours a l’ONU pour que les deux pays arabes l’Egypte et la Jordanie forment un Etat, Palestinien dans les frontières de 1967 ».

                                Voici la réponse de l’arabo-musulman Jaja.«  Tout simplement parce que ça aurait été accepté le colonialisme et le vol de la terre des Palestiniens par la violence , la terreur et les massacres perpétrés par les soudards sionistes » etc. Logorrhée habituelle chez les arabo-musulmans. Ils prononcent cela par automatisme comme pour la première Sourate . Elle est débitée sans réflexion.

                                L’arabo-musulman , Jaja, ignore l’histoire. La gurre de 1967 à été provoquée par le héros du monde arabe Gamal Abdel Nasser. Alors qu’il occupe Gaza, et la Jordanie annexe la Cisjordanie et jérusalem -est. 

                                Le héros du monde arabe Gamal Abdel Nasser dans sa mégalomanie de puissance :

                                a) Exige le départ des forces du maintien de l’ordre de l’ONU qui s’y trouvent depuis 1957 . ( Renvoi des Casques bleus)

                                b) Le héros du monde arabe déclare« Hier les forces armées de l’Egypte occupent Charm el-Cheikh. Qu’est-ce que cela signifie ? c’est une affirmation de nos droits ,de notre souveraineté sur le golfe d’Aqaba,qui constitue les eaux territoriales égyptiennes . En aucun cas ,pouvons -nous permettre le drapeau israélien pour traverser le golfe d’Aqaba.

                                 Les juifs menacent la guerre. Nous disons qu’ils sont les bienvenus à la guerre. Nous sommes prêts pour la guerre, nos forces armées, notre peuple, nous sommes tous prêts pour la guerre ». 

                                la suite tout le monde la connaît , le fanfaron héros Arabe a subi une cuisante défaite ,avec une armée en déroute , fuyant pieds nus dans le sable. Le Sinaï pris etc.+ la défaite de la Syrie et de la Jordanie.

                                Le même Héros arabe toujours fanfaron fait voter une Résolution des trois NON a Khartoum ( Soudan).

                                1) Non à la reconnaissance d’Israël
                                2) Non à la négociation avec Israël
                                3) Non à la paix avec Israël. 

                                Et voilà que quelques années après et plusieurs défaites la Ligue Arabe veut reconnaître israël à la condition qu’Israël accepte le retour aux frontières de 1967 avec un échange de territoire mineur comparable et mutuellement accepté.

                                Or les pays arabes n’ont jamais reconnu Israël ni par conséquent ses frontières. Et les frontières de 1967, sont celles occupées par l’Egypte et la Jordanie, jusqu’à leur sévère défaite de 1967 comme celle de 1973.

                                Alors , Jaja, les pays arabes ont raison avant leurs défaites de 1967 et 1973 ou maintenant en proposant une reconnaissance en revenant sur des frontières qu’ils détenaient ? 





                                 



                                • Jonas 22 novembre 2013 13:39

                                   Les Arabo-musulmans parlent beaucoup des Palestiniens ,mais leur coeur comme leurs poches sont fermés.

                                  Aujourd’hui les Palestiniens réfugiés en Egypte ( Pays arabe et musulman)


                                  « Comme ces deux petites jumelles de 14 mois rencontrées avec leur famille dans un poste de police d’Alexandrie,ils sont des centaines de Palestiniens survivant sans statut en Egypte après avoir fui la guerre civile en Syrie.

                                  Des deux millions de personnes jetées sur les routes de l’exil par le conflit, le sort des Palestiniens de Syrie est sans doute le plus sombre : parce qu’ils n’ont pas la nationalité syrienne ( Je rappelle qu’un arabo-musulman dans un pays non arabo-musulman peut être naturalisé plus facilement que partout ailleurs dans les 57 pays arabo-musulmans ndlr) ils n’ont pas accès au statut de réfugiés et aux PROTECTIONS qui l’accompagnent.

                                   Les Nations unies disent que le gouvernement provisoire a REFUSE d’autoriser leur inscription comme réfugiés . Résultat , les Palestiniens de Syrie sont détenus dans des postes de police, avec nulle part où aller.

                                  La famille des deux petites jumelles a quitté la Syrie après qu’un obus à manqué détruire la maison. Arrivée en Egypte, elle a été privée de statut de réfugiée. Pas le DROIT DE TRAVAILLER , PAS D’ALLOCATIONS ( Vive la Oumma ndlr)


                                  Après cinq mois, la famille a tenté de traverser la Méditerranée direction l’ITALIE. Mais le 17 septembre , raconte la mère,l’embarcation sur laquelle la famille avait trouvé place a été interceptée en mer par la marine égyptienne. La mère raconte que des coups de feu ont été tirés, qu’au moins un passager a été touché. <<Les enfants étaient traumatisés , dit-elle. Les bailles pleuvaient . Il y avait des cris , du sang .>> Retour en Egypte.

                                  S’ils avaient eu la nationalité syrienne , souligne ,Human Rights Watch, ils auraient été autorisés à quitter l’Egypte pour rejoindre un des camps de réfugiés établis dans d’autres pays voisins de la région. Mais parce qu’ils sont PALESTINIENS , ils n’ont qu’une alternative : rester dans un poste de police ou retourner en Syrie.

                                  En Turquie ou en Jordanie, ils sont interdits de séjour ; au Liban ,leur séjour ne peut excéder les 48 heures. ( Vive la solidarité arabe-musulmane ndlr)

                                  << L’aspect le plus angoissant, c’est que ces gens se retrouvent en prison après avoir tenté la chose la plus désespérée qui soit : monter sur un de ces bateaux de la mort >> souligne Tamara Alrifai ,de Human Rights Watch.

                                  Une ONG leur propose un repas par jour. Nombre d’entre eux passent leurs journées à prier. Dans les pièces du commissariat d’Alexandrie où ils survivent. , on entend les pleurs des enfants ; Aucun n’accepte de donner son identité de peur de représailles policières. Il y a peu , pourtant, l’Egypte avait ouvert ses bras aux réfugiés fuyant la guerre civile en Syrie. Mais la situation a changé après l’éviction par l’armée du président Mohammad Morsi. Les Syriens désormais accusés de soutenir les Frères musulmans dont est issu le président déchu.

                                  Sur les 300 000 qui auraient fui la Syrie pour l’Egypte, 5 000 à 6 000 d’entre eux seraient des Palestiniens, originaires pour la plupart de Yarmouk, un camp de réfugiés palestiniens créé à Damas en 1957 et que l’aviation syrienne a quasiment rayé de la carte cette année ( 2013 ndlr) L’immense majorité d’entre eux n’a jamais mis les pieds en Cisjordanie ou dans la bande de Gaza. 

                                  Certains ont réussi à échapper à la police égyptienne, mais vivent dans la clandestinité , redoutant d’être contrôlés, comme Wessim, 37 ans , qui vit avec sa famille dans un appartement surpeuplé à Alexandrie et paie son loyer en travaillant gratuitement dans une échoppe tenue par un proche.

                                   » Le gouvernement égyptien considère que les Palestiniens ne relèvent pas du mandat du HCR ( Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés ). Le HCRE est par conséquent dans l’incapacité de leur fournir une assistance ou de les défendre« , indique Teddy Leposky, porte-parole de l’agence des Nations Unies pour les réfugiés au Caire.

                                  Les autorités égyptiennes justifient leur placement en détention en expliquant qu’ils sont en infraction avec les règles régissant l’immigration.

                                  Aux ministère des Affaires étrangères. Badr Abdelatti reconnaît que DETENIR INDEFINIMENT DES ENFANTS DANS DES POSTES DE POLICE n’est pas une bonne solution. Mais ajoute le porte-parole, le gouvernement n’a pas les moyens d’ouvrir des centres d’accueil. 

                                  ( Sources : l’Orient - Le Jour du 22 novembre 2013.

                                  Mais que font les Pays Arabes riches à milliards de dollars pour leurs  » Frères« palestiniens ? Rien. Ils se contentent de construire des mosquées, d’aider le terrorisme et d’occuper les Forums internationaux de discours en versant des larmes de crocodiles sur leurs » Frères Palestiniens".


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