J’ai ouvert le lien que vous donnez à la fin de votre intervention. Vous écrivez ceci dans votre blog :
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Pour
coexister en paix et en sécurité, compte tenu des implantations en
Cisjordanie cela supposerait que la grande majorité des colons
acceptent la double nationalité israélienne et palestinienne dans
le cas de la création d’un État palestinien - C’est peu probable -
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Ce n’est pas du tout que la chose soit « improbable », c’est que vous ne connaissez rien du tout à la situation et que les Palestiniens, à la différence des Israéliens qui, dans leur état intègrent deux millions de citoyens Arabes qui jouissent exactement des mêmes droits que les autres, ne peuvent concevoir, dans un état palestinien qui existerait, la présence de citoyens juifs. Abou Mazen, en accord avec toutes les proclamations émanant de la doxa palestinienne, a maintes fois insisté sur le fait que les Juifs ne sauraient avoir une existence légale en Palestine. Ils veulent un état « judenrein ». De là vient qu’ils n’ont jamais voulu reconnaître la présence des Juifs dans cette région du monde. Je vous conseille de lire l’article de Wikipedia consacré à la Charte nationale palestinienne. Vous y lirez ceci :
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"Après la signature des
accords d’Oslo, le
Conseil national palestinien,
avec une majorité de 504 votes pour, et 54 votes contre et 14
abstentions, le CNP a exprimé en décembre 1998 à Gaza, un « soutien de
principe » concernant sa volonté de modifier la Charte nationale
palestinienne. Dans son discours d’ouverture, Yasser Arafat annonce en
outre : « ...les articles de notre Charte qui sont contraires au
processus de paix doivent être annulés. Je vous appelle à modifier tous
les articles qui s’opposent à la paix des braves ».
Le 22 janvier 1998, Arafat confirme par lettre une fois encore au
président Clinton que « toutes les dispositions dans la Charte qui ne
sont pas en adéquation avec l’engagement de l’OLP de reconnaître Israël
et vivre avec lui en paix sont annulées ». Une commission juridique est
nommée quelques jours plus tard ayant la mission d’annuler les articles
de la Charte nationale palestinienne mentionnant l’objectif de l’OLP à
anéantir l’État d’Israël. Elle devait proposer en outre des nouvelles
dispositions qui traitent de la reconnaissance officielle par l’OLP du
droit d’Israël d’exister et de vivre dans la sécurité.«
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En fait, les »nouvelles dispositions" dont il est question ici n’ont jamais été énoncées. SI on veut avoir une idée de la situation, on pourra consulter le document qui concerne la charte de l’OLP à l’adresse ci-dessous :
http://palestine1967.voila.net/pol.palest/P.pol.palest.charteolp.htm
Je n’en reproduis qu’un seul extrait, mais si on veut comprendre quelque chose, il va de soi qu’il faut tout lire.
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Janvier 1997 : le
gouvernement israélien de Benjamin Natanyahou exige que l’OLP s’engage à « achever
le processus de révision de la Charte nationale palestinienne » et ce
« immédiatement ».
Octobre 1998, la Charte nationale
palestinienne n’est toujours pas abrogée et le gouvernement israélien de Benjamin
Natanyahou exige, dans les accords de Wye River (Wye Plantation) que ceci se fasse au plus
tôt
Le 14 décembre 1998, Arafat convoque
une réunion avec certains membres de l’OLP mais pas du Conseil national palestinien, et
leur demande non pas de modifier la Charte,mais de confirmer leur soutien à la lettre du
22 janvier 1998, que lui-même Arafat avait envoyé à M. Clinton en guise
d’appaisement .
Bref,la Charte nationale palestinienne
de juillet 1968, qui nie le droit à l’État d’Israël d’exister, n’a jamais été
abrogée par le Conseil national palestinien.
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Il faut ajouter que devant divers publics arabes, Arafat s’était empressé de faire entendre que toutes ces gesticulations diplomatique relevaient de la takiya et qu’il ne produirait jamais un texte officiel reconnaissant l’existence d’Israël.
Cette situation est tout à fait inextricable. Recevant François Hollande, Netanyahu a profité de l’occasion pour inviter Abou Mazen à consentir au petit voyage d’une demi-heure qui lui permettrait de venir s’exprimer devant la Knesset, ce qui constituerait déjà une manière de reconnaître de facto l’existence d’Israël. Ce serait un progrès, mais je me garderai bien de prophétiser ce que pourra être la réponse du vieux tartuffe. Je crains fort tout de même qu’il ne soit tout à fait d’accord avec la déclaration que faisait hier l’ayatollah Khamenei : « Israël est voué à disparaître ».