Il est nécessaire de ne pas utiliser le vote sur internet. Tout simplement. Vouloir le sécuriser est une arlésienne. Le vote électronique, qu’il soit par internet ou par boitier électronique entraine deux régressions majeures par rapport au vote papier :
- il n’est pas contrôlable par le simple citoyen : il faut avoir d’une part de solides compétences techniques et d’autre part une transparence totale des processus utilisés pour le contrôler, et même ces deux conditions n’apportent pas de garanties suffisantes. Rien de tel que la simplicité d’une urne en plastique transparente et des bulletins papiers
- il n’est pas « rejouable » en cas de problème. Alors qu’on peut recompter des bulletins papiers, c’est impossible avec un compteur électronique. Tenter de créer des bulletins électronique pour pallier ce problème ne fait que le repousser car on reste en définitive toujours dans l’immatériel.
Ces deux problèmes sont rédhibitoires pour l’utilisation du vote électronique. Croire que l’on peut y remédier en accentuant des processus de chiffrement n’est qu’un leurre. L’exemple le plus flagrant en est la primaire UMP de Paris, où les 4 candidats avaient la clé de decryptage réparties sur 4 clés USB (que se serait-il passé si l’un deux l’avait perdue ?). Cette mesure tape-à-l’œil car totalement inutile et ne répondant pas aux véritables problèmes du vote électronique n’a pas empêché le fiasco que l’on connait.