• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Liline

sur Le placement des enfants ? : Parlons-en !


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Liline 25 novembre 2013 21:49

Cet étrange, cet article me fait penser à une histoire que je tiens de mon amie Mme K.. que je connais depuis le lycée. Une histoire qu’elle a vécu et dont elle m’a récemment reparlée suite à un souci que rencontre actuellement un de ses collègues.
M T... arrive dans le bureau de Mme K pour demander à utiliser le fax, il a besoin d’envoyer en toute urgence un document à un hôpital. Se sentant obligé de se justifier, il dit que son fils aîné de 16 ans vient de « péter les plombs » (une tentative de suicide ?) et qu’il est hospitalisé. Un jeune sans histoire, très bon élève au lycée. Au psychiatre, le jeune a dit qu’il se sentait malheureux à la maison. M T... n’est pas bien non plus, il a besoin de parler. Ce genre de sujet fait partie des secrets honteux qu’il convient de cacher, a fortiori à ses collègues, mais lui... a besoin de parler. Il se sent seul, sa femme et lui se murent chacun dans leur chagrin, leurs famille les regarde d’un air soupçonneux, ou du moins voient-ils les chosent comme ça. De plus, il présume que dans les mois qui vont suivre, il va devoir se rendre à des rendez-vous, transmettre d’autres documents, peut-être même prendre des jours de congé. Sa collègue Mme K... le rassure, tant qu’elle peut, les choses vont finir par s’arranger un jour, surtout que d’après la façon dont il parlait de son fils depuis toutes ces années qu’il travaillait là, c’était un père attentif et aimant, bien qu’exigent sur la réussite de ses enfants. Sa collègue, Mme D surprend la conversation par hasard et lui dit que les enfants « jouent parfois des tours ». Elle se rappelle que sa fille ainée avait dit au médecin de famille que sa mère la maltraitait parce qu’elle lui avait donné un claque après une dispute où l’adolescente s’était montrée fort agressive. Mon amie quant à elle n’a pas raconté sa vie, elle n’a montré aucune émotion, mais elle aussi a connu cela : sa soeur a quitté la maison à l’âge de 17 ans, en claquant la porte. Elle a contacté un juge pour enfants pour demander à être placée en foyer. Elle n’y a pas été heureuse, son geste s’expliquant avant tout par un trop plein de mal-être et de souffrance, et a fait de nombreuses fugues. Ses parents tout déchus de leur autorité parentales qu’ils étaient ont passé des nuits entière à tourner dans la ville pour retrouver leur fille quand elle fuguait, pour qu’elle retourne là où elle était en sécurité, c’est à dire au foyer. A cette époque, une partie de leur famille les ont rejetés, mais d’autres les ont soutenus, essayant parfois de faire la médiation entre les parents et leur fille. Ce soutien leur a permis de garder (même péniblement) la tête hors de l’eau, mais aussi de rétablir un lien fille-parents. Les institutions n’ont elles rien fait pour rétablir ce lien, considérant les parents avec méfiance il les voyaient sans doute maltraitants). Et les choses se sont arrangées, au fil des années, à fur et à mesure que la jeune fille avançait vers l’âge adulte. Maintenant, la soeur de Mme K est elle-même devenue mère et vit près de ses parents qu’elle aime et qu’elle entoure.


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès