1- Le Parti national breton (PNB) :
Le Parti national breton collabore avec les nazis durant l’Occupation.
Le vendredi 18 août 1944, le parti est dissous.
Parmi les dirigeants du PNB, la plupart sont condamnés à la Libération pour collaboration, mais un certain nombre d’entre eux réussiront à échapper à la justice et à gagner l’Irlande grâce à la filière de faux passeports montée par Yann Fouéré.
2- Les Bagadoù Stourm :
Bagadoù Stourm (en français : troupes de combat), brièvement appelés Strolladoù Stourm (groupes de combat), est une organisation nationaliste bretonne, milice du Parti national breton.
Les Bagadoù Stourm sont créés début 1941 par Yann Goulet.
« Avec ses rites, ses pratiques et ses symboles (noyau commun à tous les partis fascistes) le service d’ordre du PNB ne diffère pas fondamentalement de ceux de mouvements comme le PPF ou le Parti franciste de Marcel Bucard. Par leur décorum, calqué sur la liturgie nazie, les congrès du PNB se donnent des allures de mini-Nuremberg, effets de masse en moins. Le culte du chef y est de règle, bien que Raymond Delaporte soit vraiment peu charismatique. C’est précédé d’un sonneur que le chef fait son entrée au congrès, les Bagadoù Stourm formant la clique. À part la cravate qui est blanche, l’uniforme des miliciens, de la chemise aux bottes, est noir. Un brassard orné d’un triskell et un calot noir d’où pendent deux rubans à l’écossaise donnent une couleur celtique à l’ensemble. Le salut se fait à l’hitlérienne et les jeunes au garde-à-vous forment une haie d’honneur. »
Yann Goulet est condamné à mort par contumace par la Cour de justice de Rennes en 1947. Il avait réussi à s’enfuir en Irlande. Il y resta jusqu’à sa mort.
3- La milice Bezen Perrot :
En 1936, Célestin Lainé créé une première milice, le Kadervenn. Dans l’esprit de Lainé, c’est l’embryon d’une future armée bretonne.
En novembre 1943, Célestin Lainé le transforme en « Compagnie Bretonne en guerre contre la France » sous le nom de Bezen Cadoudal. La moitié des effectifs du Kadervenn passeront dans le Bezen Perrot autour de Lainé, achevant de basculer dans la collaboration militaire avec les Allemands.
La double appartenance (Bagadoù Stourm, Bezen Cadoudal) est interdite par la direction du PNB. Le 15 décembre 1943, cette milice prend le nom de Bezen Perrot (milice Perrot), en référence à l’abbé Perrot (prêtre collaborateur exécuté par la résistance communiste), sur la suggestion d’un de ses leaders Ange Péresse.
C’est une milice bretonne de collaboration avec le nazisme, créée par Célestin Lainé. On l’appelle aussi La Formation Perrot, Perrot Gruppe, Der bretonische Waffenverband der SS, ou Die bretonische SS.
Le cas de la milice Bezen Perrot et d’autres cas de collaboration furent traités par la Cour de Justice établie à Rennes en 1944.
Condamné à mort par contumace, longtemps recherché, Célestin Lainé avait réussi à s’enfuir en Irlande. Il y resta jusqu’à sa mort.
4- A propos du drapeau breton :
Maurice Marchal, dit Morvan Marchal, né le 31 juillet 1900 à Vitré, en Ille-et-Vilaine, et mort le 13 août 1963 à Paris, est un collaborationniste, architecte et militant nationaliste breton. Il est surtout connu pour être le créateur du Gwenn ha Du, le drapeau à larges bandes noires et blanches représentant la Bretagne.
Il conçoit le drapeau Gwenn ha Du en 1923.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, il anime la revue néodruidique Nemeton (en relation avec Rafig Tullou et assisté par Berthou-Kerverziou), dont le but est, par-delà les études ésotériques sur le druidisme en tant que tel, de dénoncer l’influence catholique en Bretagne au nom d’une fraternité raciale censée lier la patrie celte à « l’Europe nouvelle », nordique, en train de se construire en Allemagne et dans les conquêtes du Troisième Reich.
Dans son journal Nemeton, Marchal se réjouissait de la défaite de la France et de l’avancée des troupes allemandes.
Ses positions antisémites révèlent également sa proximité idéologique avec l’Allemagne nazie :
« Une chose est certaine : tous les Etats autoritaires d’Europe ont dû adopter une législation d’exception concernant les Juifs. En Allemagne, cette législation est fondée, d’une part, sur les principes ethno-eugéniques formant la base de la communauté germanique ; d’autre part, sur le rôle économique purement parasitaire que joue l’Israélite au sein de la société. (Quels que soient les faits antérieurs qui ont déterminé cet état de choses, il est exact qu’il n’y a pas de Juifs au labour, pour beaucoup dans la Bourse.) Vis-à-vis de ce problème, convenablement posé, comment va agir Vichy ? M. Xavier Vallat, commissaire général aux questions juives, l’examinera d’un pur point de vue confessionnel chrétien : ...Le peuple juif est aussi la race maudite que le DÉICIDE, collectivement consenti, a condamné à ne plus avoir de patrie et à errer de par le monde. Argument pitoyable... Nous attendons de Vichy une loi complémentaire précisant que, parmi les nombreux agitateurs juifs qui furent crucifiés voilà vingt siècles, Jésus fils de Marie était également fils du Maître de l’Univers, et que les Israélites sont punis pour cela et rien que pour cela. »
Il est condamné à la Libération à une peine d’indignité nationale : « 15 ans de dégradation nationale » par la Chambre Civique de Rennes, pour appartenance au Rassemblement national populaire de Marcel Déat. Selon Françoise Morvan, qui cite l’hommage funèbre rendu par Théophile Jeusset dans La Bretagne réelle en 1963, Morvan Marchal avait été également chef local du Rassemblement national populaire.