L’indépendance bretonne : mission impossible, 3 et fin
Le passé nous rattrape.

Après l’ignoble boucherie de 1914-1918 qui n’épargna personne mais éprouva particulièrement la jeunesse bretonne ce fut la période dite de l’entre deux guerre, parenthèse réputée idyllique entre les deux conflagrations mondiales du vingtième siècle. Au plan culturel il est vrai que cette accalmie fut plutôt florissante, pour les bretons ce fût l’ère culturelle de Bécassine ! Ce personnage, quoique que fort sympathique et plein de ressources, illustre l’archétype breton vu par la bourgeoisie parisienne. Il faut préciser que les bourgeois parisiens vantaient les mérites exceptionnelles des bretonnes dans deux domaines. Elles faisaient d’excellentes bonnes très appréciées pour tenir les maisons bourgeoises et en même temps passaient pour de talentueuses prostituées. Ce que ne précise pas cette funeste anecdote, c’est que ces patrons indignes engrossaient leurs petites bonnes bretonnes en usant de leur position de pouvoir pour ensuite les « foutre » à la porte lorsque la grossesse menaçait d’être visible. Ils les jetaient sur le trottoir dans toutes les acceptation du terme.
Selon moi, Bécassine n’est qu’une version édulcorée mais honteuse de la vision des supposées élites parisiennes à l’égard du fait breton. Les symboles sont lourds de sens et cette bande dessinée sympathique en première analyse est en réalité l’image symptomatique à peine voilée du mépris de la France pour la Bretagne.
Puis ce fût l’horreur de l’Allemagne du troisième Reich qui devait durer mille ans. Je n’en dirais rien, le sujet des bretons et de la Bretagne pendant la deuxième guerre mondiale ayant été plus que largement débattu.
Revenons à notre prémisse de départ :« le passé est garant de l’avenir ».
Lorsque l’on examine le passé commun de la Bretagne et de la France nous ne pouvons que nous interroger. Le pouvoir français par le bras armé de l’Éducation Nationale renforcée par l’action de désinformation des médias de masse a depuis longtemps provoqué L’AMNÉSIE COLLECTIVE DES BRETONS pour qu’ils ne puissent avoir le moindre regard rétrospectif sur leur passé commun.
La France a réussi le tout de force de persuader les bretons du vingtième siècle que leur culture n’était qu’une sous-culture d’arriérés mentaux indigne du quelconque intérêt. L’histoire officielle française a toujours soigneusement occulté des faits essentiels qui justifient le statut de société distincte applicable à la nation bretonne.
La tradition juridique bretonne est le droit celtique très différent dans l’esprit du droit romain qui prévaut en France. Les baux agricoles dans l’Ouest de la Bretagne était encore régit il y a peu de temps par des us et coutumes de droit celtique. La chrétienté bretonne avant d’être soumise à la dictature française relevait de l’Église Chrétienne d’Irlande et pas de l’Église Catholique romaine. En Effet les moines qui ont converti la Bretagne druidique au christianisme venaient tous des îles britanniques. Les saints bretons du calendrier ne sont honorés qu’en Bretagne, ils sont bannis des calendriers catholiques romains. L’esprit du droit celtique, conciliateur, rassembleur, fédérateur et décentralisateur a nourri de façon souterraine la mentalité bretonne , viscéralement allergique à l’arbitraire et à l’injustice commise par les puissants.
La France jusqu’aux années 70 a mené une guerre d’éradication linguistique contre le breton. Dans ma génération, nos parents ne pouvaient légalement nous donner des prénoms bretons, cela était illégal et non recevable par l’état civil. Il a fallu que le ressac post colonial provoque l’arrivée massive de ressortissants des anciennes colonies d’Afrique du Nord et d’Afrique équatoriale pour que l’état français fléchisse vis à vis des prénoms bretons, incapable dans le même temps de refuser les Mohamed et les Mamadou !
La Bretagne a donc été traitée avec MOINS D’ÉGARDS que les anciennes colonies françaises. Ça en dit long sur le respect que porte la France à notre patrie bretonne et à son peuple.
Bref les exemples sont trop nombreux. Mon propos est simple Quand les bretons connaitrons leur histoire, ils comprendrons qu’ils n’ont rien à faire avec la France. Alors , oui, il sera possible d’envisager l’indépendance de la Bretagne.
Hervé Le Quilliec. Je suis né breton. Je mourrai breton.
Kenavo avechal.
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