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Commentaire de Hervé Hum

sur Questions sur l'abolition de la prostitution


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Hervé Hum Hervé Hum 30 novembre 2013 11:02

Bonjou Henrique Diaz,

je me suis relu après avoir lu votre commentaire et je constate que nous disons exactement la même chose. La seule différence étant que mon commentaire répondait à votre article où vous ne levez pas l’ambiguité mais au contraire, tentez de défendre le client en prenant exemple sur l’esclavage au travail existant dans certains pays, notamment en Asie. Or si on peut toujours dire que son pays ne fait pas les lois dans ces pays là, elle se doit de faire respecter ses propres lois dans son pays. Mon commentaire termine bien en disant que ce qui est d’abord condamné en France c’est l’esclavage sous toutes ses formes. Mais une personne qui se prostitue de son propre chef n’est pas esclave d’autrui, mais du système économique et social. De ce fait, c’est seulement l’évolution de ces conditions qui doivent permettre à ces personnes de faire un autre choix que la prostitution, mais en aucune manière par la contrainte.

En fait, il échappe un point essentiel, abolir la prostitution quand elle est choisi pour répondre à des contraintes économiques et sociales, consiste à remettre en place un système esclavagiste qu’on pourra qualifier d’esclavage à rebours. C’est à dire, qu’en interdisant la prostitution on touche à la propriété du corps, qui est la seule propriété légitime et inviolable de l’humain. On ne peut interdire ou limiter le mode d’exploitation et d’usage qu’en fait la personne, qu’en privant la personne de la propriété de son corps et donc, qu’en réinstaurant une forme d’esclavage que l’on qualifiera « d’esclavage à rebours ». Mais dans ce cas là, pourquoi ne pas interdire le tatouage ? Pourquoi ne pas interdire tout travail dégradant, salissant et dangereux pour la santé humaine comme le travail de maneouvre, le travail d’éboueur, de caissière, etc....

Mais si on prend comme argument les « bonnes moeurs », que faut il penser de l’homosexualité et du mariage homosexuel contraires aux « bonnes moeurs » ?

Bref, toute loi visant à interdire la prostitution hors esclavage sexuel, consiste à instaurer un esclavage sexuel qui ne peut avoir pour nom que celui « d’esclavage sexuel des meours sociales », alors même que le mariage pour tous et la théorie du genre prétendent libérer l’humain des préjugés des moeurs sociales sur les relations sexuelles.

Pour finir, donc, je ne défends pas la prostitution, mais simplement le droit à une personne, dans les règles économiques actuelles, de choisir la prostitution plutôt que caissière ou même cadre sup dans une entreprise.

Que l’Etat, donc la société, défende les principes fondamentaux inscrits dans sa constitution pour lutter efficacement contre l’esclavage avant de songer à lutter contre la prostitution (qui ne peut être que par l’invitation et non la contrainte). Et la seule manière d’y arriver efficacement, est de tracer un fossé entre d’un coté l’esclavage et de l’autre la prostitution. Et on ne peut tracer un tel fossé qu’en mettant les moyens de l’Etat au service des prostitué’es, c’est à dire, en l’organisant de manière à interdire toute récupération par les organisations maffieuses. Mais tant que l’amalgame entre esclavage sexuel et prostitution ne sera pas levé, les organisations maffieuses continuerons de mener la danse et de prospérer.

En d’autres termes, toute lois autre que celle visant à séparer l’esclavage sexuel de la prostitution, n’est autre qu’une loi en faveur des organisations maffieuses.


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