@ Emile
Antiquités Judaïques XV, X, III :
"les envoyés de Gadara, en effet, voyant de quel côté inclinaient César lui-même
et le tribunal et prévoyant qu’ils allaient être, selon toute vraisemblance,
livrés au roi, se suicidèrent, dans la crainte des mauvais traitements ; les uns
s’égorgèrent pendant la nuit, d’autres se précipitèrent d’une hauteur, d’autres
enfin se jetèrent dans le fleuve. [359] On vit là un aveu de leur impudence et
de leur culpabilité, et César acquitta Hérode sans plus ample informé"
Quand les Evangiles disent que le démon légion vivait dans les tombeaux, il faut comprendre que les Gadaréniens vivaient dans le souvenir de ce drame. Ils ont sans douté été bien contents de jouer un sale tour à Antipas en guise de baroud d’honneur.
Concernant Salomé, j’en suis carrément à me demander si elle n’était pas pour son entourage la vierge devant mettre au monde le messie. Si elle n’a pas eu d’enfants avec Philippe, c’est peut-être qu’ils attendaient l’immaculée conception.
An 29 : 35 ans après la conjonction entre Saturne et Jupiter (le dernier demi-temps de la prophétie de Daniel), Jean-Baptiste commence à prêcher. Pour lui, l’arrivée du messie est imminente.
An 34 : Patatras, Philippe meurt, le messie n’est toujours pas là. Hérodiade perd patience et quitte l’alliance pour se remarier avec Antipas, Salomé dans son sillage. Jean-Baptiste apprécie modérément la plaisanterie et commence à s’en prendre à Antipas. On comprend qu’Hérodiade et Salomé aient voulu le faire taire.
Cela pourrait expliquer la présence d’une Salomé dans le protévangile de Jacques. La rumeur devait courir que Salomé devait mettre au monde un messie. L’évangéliste catastrophé par la trahison d’Hérodiade et de sa fille, fait diversion en évoquant l’autre Salomé, sœur d’Hérode, qui assiste à la naissance d’un Christ qui serait né en -7. Ouf on a eu chaud, l’histoire peut continuer. Par contre, il devient clair pour Jean-Baptiste qu’il faut changer leur façon d’envisager Jésus. Au lieu d’attendre son apparition sous la forme d’un nouveau-né miraculeux, on commence à se dire chez les Esséniens que Jésus ne peut naître que sous la forme d’un esprit.