« Si Gerasa demande à ce qu’ils ne soient pas chassés en dehors de la ville, c’est probablement pour ne pas contaminer le territoire. »
Ce n’est pas Gérasa-le démoniaque mais le démon qui l’agite qui fait la demande à Jésus. La nuance est de taille. Je vois mal comment quelques disciples auraient pu faire peur à ce démoniaque qui terrorisait toute la région. Jésus a forcément dans cette affaire une force militaire conséquente avec lui et je ne vois dans le secteur que l’armée d’Arétas. Si les cavaliers babyloniens de Philippe avaient mené un raid dans la région, Flavius Josèphe l’aurait signalé dans son récit et ils auraient été combattus par les Romains.
Les auteurs des Evangiles ne précisent même pas pourquoi Jésus se rend chez les Géraséniens, comme si la raison devait être tenue secrète.
Alors qu’il a guéri le démoniaque, on s’attend à ce que les populations alentour remercient Jésus. Eh bien non, elles sont terrorisées depuis que les gardiens des porcs leur ont dit que le troupeau a été anéanti. Et lorsqu’elles comprennent que Jésus en est indirectement responsable, elles le supplient de s’en aller. Manifestement, ces « porcs » appartenaient à quelqu’un de très puissant et les populations ne tenaient pas à être associées à Jésus.
Ce « démon » a tout d’une guerilla qui ne sait plus où elle va. La population/démoniaque qui voudrait vivre en paix ne peut plus la supporter. Le combat entre Jésus et le démon risque d’anéantir cette population. La guérilla/démon propose alors un marché à Jésus, elle cesse de vouloir soulever la population mais en échange le « réseau clandestin Jésus » doit aider cette guérilla à s’infiltrer au sein des porcs (armée d’Antipas ?).
Concernant Tibériade, il ne faut pas confondre les croyances des disciples de Jésus avec celles des habitants de la ville. Si « Jésus » guérit Tibériade, c’est bien parce qu’il leur explique que bâtir une ville sur un cimetière n’est pas un drame et que sinon on ne pourrait plus habiter nulle part. Les « Simon », Esséniens du Nord de la vieille école, ont sans doute avalé leur chapeau en entendant ça mais ils n’étaient qu’une fraction de Jésus.