Bonjour ;

L’homme dort et il rêve de satisfaction, car tant qu’il dort ses plaisirs ne le satisferont pas, et le manque sera souffrance. Ses principales directions de rêve sont : le sexe, le prestige, l’argent. Mais comme il dort, il ne sait même pas ce qu’il est en train de rêver, il n’est pas lui-même et sa satisaction est impossible. Pourtant tout lui semble justifié et justifiable de ses opinions et de ses actions. Souffrance ou fuite en avant (toujours plus) est son destin, sur le terreau d’une nostalgie de ce qu’il a été. Il peut aussi se révolter, et il croira que le feu de sa passion est la lumière du réveil, mais comme il a cru que la solution était à l’extérieur de lui-même, il sera amèrement déçu.

La question de l’argent ne se résoud pas. C’est un des ingrédients des cycles historiques (oppression, révolutions) qui reflètent par leur violence, la violence de la peur que nous cache notre sommeil. Et cette peur met toujours plus de possessivité dans la quête impossible de satisfaction. Vouloir posséder n’a de sens que lorsqu’on n’a pas, et quand on n’est pas soi-même, on n’a jamais rien de toute façon, car on ne vit rien de ce qui se passe : c’est un cercle vicieux. Nous croyons que nous n’avons pas, mais c’est juste que dans le sommeil nous ne vivons pas, alors il nous faut du temps : nous serons paisibles et réveillés plus tard lorsque notre recherche sera comblée..... pourvu que je ne meure pas avant davoir vécu.

Ce ne sont pas des idées : cela se passe au fond de chacun de nous, dans notre corps. Apprendre à le voir est incontournable si on veut sortir de là,... ou plutôt entrer pour de vrai dans la vie. Cela marque le début d’un chemin, et alors on sait que personne d’autre que soi-même ne détient la clé.

Mais est-on prêt à accepter qu’aucun d’entre nous n’a d’importance particulière ?

Bon chemin !