La pensée chrétienne est très riche dans sa très grande simplicité, c’est pourquoi elle est parfois plus difficile a saisir avec l’esprit qu’avec le cœur.
Elle repose sur une promesse :
22:35 et l’un d’eux, docteur de la loi, lui fit cette question, pour l’éprouver :
22:36 Maître, quel est le plus grand commandement de la loi ?
22:37 Jésus lui répondit : Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée.
22:38 C’est le premier et le plus grand commandement.
22:39 Et voici le second, qui lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
22:40 De ces deux commandements dépendent toute la loi et les prophètes.
Ce sont des promesses, et pas non des commandements, parce que c’est le futur qui est employé.
Et même si les deux sont considérées comme semblables, il en est une qui est la plus grande.
Je ne vais pas me lancer dans un vaste cour de théologie, mais je dirai en gros que vous vous heurtez des le départ a la plus grande pierre d’achoppement.
Voila rapidement, ce que en gros j’ai cru comprendre et qui a mon avis, lève peut être un certain nombre des questions que vous vous posez.
Dans la Bible, le Christ plaint le riche. Je ne sais pas si vous saisissez a quel point c’est plus subtil en terme de compréhension de l’humain que de voir des coupables, des bourreaux des méchants, des empires etc...
Le message biblique nous annonce :
1) que nous sommes pêcheurs. C’est a dire que l’origine du mal est en nous , pas en Bush ou benoit XVI et que c’est ce mal la qui doit nous préoccuper.
2) Que le principal péché est de ne pas parvenir a s’admettre comme pécheur, ne pas s’aimer soi même comme on est. Tu aimera les autres et Dieu comme tu t’aimes toi même. Le principal péché est donc une forme de désespoir. Et effectivement, comment aimer les autres si on ne parvient pas a s’aimer soi même ? Pour rester plus terre a terre, comment ne pas soupçonner l’autre de vouloir le plus gros bout de gâteau quand on est bien place pour savoir qu’on le voudrait bien soi même si vous voulez...Comment ne pas le soupçonner d’être potentiellement indifférent, impatient, éventuellement pour de bonnes raisons, quand on se connait soi même ?
Comment, aussi, parvenir a croire si on parvient a beaucoup s’aimer, ce que certains parviennent encore a peu prêt a faire, qu’il nous restera assez d’énergie pour aimer autant les autres, tous les autres ? Même les « impérialistes américains » par exemple...
Tous cela est parfaitement invraisemblable...
L’homme se découvrant a la lumière de la bible irrémédiablement pécheur et incapable par lui même de tout bien, peut découvrir la grâce, le don de dieu qu’est cette promesse.
C’est le sens de la parole de Luther, « pêchez mes frères, et péchez hardiment » Et certainement, il faut s’être découvert irrémédiablement pécheur, douter de pouvoir s’aimer,, sans parler d’aimer les autres pour en arriver a la modestie d’accepter la grâce de Dieu par le don de la foi...
Et évidemment, tous cela se mord la queue. L’homme ayant été créé a l’image de Dieu, il est évident que l’aimer c’est aussi aimer les hommes et soi même. Comme il s’est incarne au point de partager nos doutes ( Christ en croix se pense abandonne), n’importe quel « prochain » est a l’image de Dieu, et nous aussi...
L’amour de Dieu nous libère de la préoccupation de nous même et pour l’amour des autres.
Se sachant aime sans condition et malgré notre indignité, nous pouvons aimer a notre tour,celui qui nous aime, et les autres.
C’est bien pourquoi il est premier. Si on parvient a s’abandonner a aimer quelqu’un d’invraisemblable, a fortiori y-a-t-il un espoir d’aimer quelqu’un d’existant si on peut dire...
Mais le plus important est de comprendre que l’on parle de foi. Pas de certitude, pas de code le route, de mode d’emploi, de savoir. C’est évolutif, changeant, fragile. Bref, humain, vivant.