• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de volt

sur Les évangiles : un devoir de vérité


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

volt volt 17 décembre 2013 10:56

njama, quelques éléments de réponse.


il est certain, c’est reconnu par une majorité de spécialistes, philologues, etc., et même d’évidence pour n’importe quel hellénisant de base, que la langue originelle des évangiles n’est pas le grec, sauf pour certains passages dans luc ou épîtres, de jean par exemple, splendeurs... quant à l’apocalypse de jean, non, il semble que l’original est bien grec, autrement aldous n’aurait pas eu toutes ces sueurs de suaire.
le reste du NT donne souvent l’impression d’une traduction littérale sur bon dico vocabulaire mais avec une grammaire parfois/souvent déficiente. 

à l’origine l’araméen ou l’hébreu ? 
il suffit d’être un peu historien et de relire, tiens, l’intro ici présentée par l’auteur, pour comprendre que ceux qui raisonnèrent et rédigèrent en ces matières possédaient très bien la langue sacrée, donc l’hébreu s’impose, d’autant plus que la croyance prégnante et répandue de l’époque est que les anges ne comprenaient pas l’araméen (à part celui qui enseigna les 70 langues à joseph) et que les prières n’étaient reçues et entendues qu’en hébreu.

concernant l’araméen, il y a des couches : 
l’araméen de babylone et de l’exil n’a pas grand chose à voir avec les inscriptions phéniciennes de la même époque, c’est très lointain, idem si on veut comparer ces deux langues, distinctes, avec les formes anciennes de l’ougaritique, puisque là on remonte un millénaire en arrière.
or l’ougaritique, de par sa familiarité avec bien des textes bibliques pèse bien plus lourd que les similarités figurées entre alphabet hébraïque et hiéroglyphes.

de plus, le corpus biblique est un vaste montage en gros, et en détail ; 
exemple : la vieille langue de job n’a rien à voir avec celle épurée et tardive du deutéronome ; le cantique, langue du nord, comme job ou l’écclésiaste, est assez éloigné de jérémie par exemple ; michée ou osée ne sont pas du tout esdras, etc. etc.
maintenant en détail : déja les deux premières pages de bible, avant même qu’ils soient largués du jardin, comporte bien deux récits, l’un d’origine babylo qui donnera le déluge etc. ; l’autre d’origine probablement égyptienne ; d’où plus d’une occurence de récits de création de l’homme et de la femme rien qu’en trois pages...

il n’empêche. si l’on peut aligner assez facilement des doutes sur l’existence réelle de personnages comme moïse ou le christ, exercice banal, il y a là un enseignement. 
mais les règles de compréhension sont multiples, et y’a des couches, c’est le moins qu’on puisse dire : 
à mon humble avis à moins d’une dizaine de lectures de l’intégrale du corpus en langue originelle, on est encore à côté. il suffit d’ailleurs d’ouvrir n’importe quelle page du talmud au hasard et de voir comment - et surtout sur quoi - ils débattent et raisonnent, pour comprendre qu’ils sont à des kilomètres, et encore... ils disent que ce qu’ils ont, selon eux, droit de publier.

si les véritables secrets, de science réelle, glissés dans détails de l’écriture, cachés derrière les mythes de surface, venaient à jour, ce serait terrible, genre pour la scionce tout ça... plus aucun reopen ne serait nécessaire.

et pourtant, le plus intriguant, c’est que cette science bénéficie d’un enregistrement rituel qui traverse les générations, et j’ai rarement vu plus sauvagement « fidèle » que les athées les plus violents, car une position philosophique quelconque implique d’abord une connaissance précise et profonde de la langue où elle se formule (je ne parle hélas que du français (en décomposition avancée). 
mais aussi au sens où une phrase dite en français par un non hébraïsant, athée au possible, est souvent lisible en hébreu, pur, d’une grande clarté (suffit d’enlever les voyelles).
cette qualité d’enregistrement inconscient est un grand mystère, qui fait que les langues « mortes » sont en fait les plus vivantes.
voilà aussi ce qu’ils entendaient (actes 2) par le fait de « parler en langues ».
tout le savoir, intégral, est donc à l’intérieur, et l’individualité est alors à repenser, en termes bien socratiques, comme un vaste système de mensonge et d’oublis...

Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès