• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Luc-Laurent Salvador

sur Soral sur BFM TV : petite leçon de montage télévisé


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 19 décembre 2013 18:31

@ Gollum

Euh non. J’appelle justement à la subtilité et à constater que Soral n’est pas l’intellectuel brillantissime qu’on essaye de nous présenter. Comme l’auteur je suis assez ulcéré du systématisme de Soral quant à diverses affaires. Il en devient monomaniaque. Et c’est bien le problème il détruit lui-même son discours. Alors qu’il n’y a rien de tel chez Asselineau où le discours me semble beaucoup mieux construit.


Asselineau est impeccable dans son champ, celui de l’Europe comme machinerie étasunienne d’asservissement des européens.
Mais Soral et Hillard voient « the big picture », notamment dans sa dimension eschatologique.
Donc on est pas au même niveau.
Le fait que Soral soit "l’homme qui tient un marteau pour qui tout essemble à un clou" ne me gêne guère, c’est l’organisation de la pensée qui est ainsi faite (cf. ma série (en souffrance) sur la psychologie synthétique).
Bref, comme je l’ai dit à l’auteur, le caractère conjectural et même manichéen de ses représentations ne me heurte pas.
Nous sommes en guerre et il importe d’y voir assez clair.
Soral y contribue grandement et, à mes yeux c’est tout ce qui compte.

J’avoue en être assez surpris d’ailleurs. Pourquoi ne pas critiquer Soral ? Cela n’empêche en rien de critiquer le système aussi il me semble.

 Je vous invite à voir mes derniers réponses à l’auteur. Je pense que c’est assez clair.
Grosso modo, c’est un choix stratégique pour une situation d’urgence.
Ses éclairages sont fonctionnels dans les grandes lignes, celles qui comptent pour se répérer.
Je ne me préoccupe guère des imperfections inévitables qui émaillent son propos dès lors que je suis convaincu de la valeur de ses valeurs.
A mes yeux c’est du détail qui n’arrêtera que ceux qui devaient être arrêtés (ceux qui marchent au réflexe)

Pour l’expérience que j’ai de la politique et des cuisines de partis, je sais qu’on passe son temps à avaler des couleuvres et à fermer les yeux sur des alliances discutables. // Ben oui, mais Soral n’est pas à la tête d’un parti. Il est à la tête d’une association dont le but est une analyse sur le monde contemporain. Laisser le champ libre à des gugusses comme ceux que j’ai cité ne peut que nuire à tout l’ensemble. Et croyez-moi cela me fout les boules..

Nous voilà revenu au point que je soulevais. Vous catégorisez ici les êtres d’une manière qui me surprend.
Vous semblez sacrément remonté et j’avoue ne pas voir ce qui peut justifier cela.
Dès lors que vous êtes lecteur de Soral et grosso modo en accord sur le fond, dès lors que le shoananas de Dieudonné vous est, disons, « entendable » comme critique humoristique de l’Industrie de l’Holocauste vous n’êtes plus du « bon côté de la force » pour le système, vous êtes dans la marge, suspect et dès lors, à quoi bon chercher des « coupables » ou des « monstres » dont il faudrait se distinguer ?
Pour préserver quoi ?
La cour des miracles est plus humaine et plus vraie que la cour des « mondains ».
Je pense que vous voyez ce que je veux dire.

Soral est bouc-émissarisé par le système. // Ben oui. Asselineau aussi. Mais Asselineau peut cesser de l’être car il ne part pas dans des divagations du genre de Livernette, Reynouard, LLP, etc… tous ces pseudo-intellos de bas étage.

Asselineau n’est pas bouc émissarisé et de loin.
Il est ignoré, nuance.
Quand Valls désigne des monstres, il ne parle pas d’Asselineau.
Ni de ceux que vous évoquez.
C’est qui LLP d’ailleurs ?

Ils ne dérangent pas le système car ils n’ont pas de pouvoir et passent volontiers pour de « doux dingues ».
Soral est dangereux parce qu’il est pris au sérieux.
Il importe de lui conserver ce pouvoir en ne le discréditant pas.
Disons que c’est ce que je crois...

Alors que Soral, déjà sulfureux, en rajoute. Encore une fois il se plombe lui-même. Dire en même temps qu’une certaine communauté organisée abuse de la shoah pour se comporter en salauds dans certains territoires et en même temps soutenir Reynouard dont la majeure partie des vidéos essaye de nous persuader qu’Hitler fut un homme bon, que le régime nazi c’était pas si mal que ça, y a quand même des limites… 

Oui, c’est exactement ce à quoi je pensais.
Vous avez dans vos représentations des limites bien tracées.
J’en avais aussi.
Disons qu’à présent, je m’interroge.
Si vous n’avez pas vu le saisissant documentaire « Un homme » de Paul-Eric Blanrue, je ne saurais trop vous le conseiller...

Je ne pense pas pour autant que Soral soit nazi. Mais il est assurément maladroit, très maladroit.
Et ce n’est pas avec de telles maladresses qu’il cessera d’être diabolisé. Suffira de lui sortir sous le nez tout ce que je viens d’évoquer pour foutre par terre toute la rhétorique.

Je ne peux pas ne pas faire une lecture psychologique de ce que vous écrivez.
Vous êtes comme indigné.
Et sous le coup de l’émotion vous ne mesurez pas bien ce que vous dites.
Aucune rhétorique n’est mise à mal par ce que vous pointez.
Quelqu’un est tout au plus diabolisé.
Mais c’est le lot commun des boucs émissaires,
ceux qui cherchent la vérité, aussi maladroitement que ce fusse.

D’autre part être persécuté par le système n’est pas un gage de vérité du discours. Ça n’est pas automatique.

Si, quasiment.
Il est très rare que le diable dise la vérité.
Quand un système tout puissant et malfaisant (pléonasme) accuse, il n’est pas impossible qu’il ait raison, mais il est hautement probable qu’il ait tort.

Peut-être est-il temps de reprendre le fouet... ? // Pourquoi pas ? Mais à chacun son rôle. Vous semblez plutôt réagir en homme politique qui cherche l’efficacité et serait donc prêt à, se salir les mains. Je respecte ce choix. Ce n’est pas le mien. Je n’ai jamais aimé ces « concessions » sous prétexte d’efficacité. Je préfère m’en tenir au discours.

Il y a longtemps que j’ai renoncé à la politique. Il m’a juste fallu un an de fréquentation pour en faire le tour. J’étais « innocent ».
Je pense l’être resté.
C’est pourquoi je me refuse à diaboliser quelque faibles que ce soit.
En girardien averti, je sais que la diabolisation des faibles (ceux qui n’ont pas le pouvoir) est un bon indice d’une vérité qu’on veut étouffer.
Par contre, accuser les puissants, alors là, je n’ai aucune réticence.
Et je trouve malheureux qu’on puisse se tromper au point de penser qu’on puisse faire des USA, ou de la finance internationale des "boucs émissaires".
On ne le peut pas.
Ce sont eux qui, parce qu’ils ont le pouvoir, peuvent fabriquer du bouc émissaire à volonté ici ou là.

Je rajoute qu’on peut ratisser large tout en ayant un discours clair. Asselineau ratisse à droite et à gauche mais pas de dérapages foireux.

Asselineau est gentil mais il n’a pas le « big picture ».
Il est une utile porte d’entrée pour traverser le miroir.
Mais après il faut des guides qui vont plus loin et qui peuvent organiser un champ phénoménologique et historique bien plus vaste que ce à quoi Asselineau s’attache.

Vous commencez d’ailleurs par vous excusez puisque je critique l’oligarchie financière, preuve que vous m’avez lu, à la va-vite, de façon quasi émotionnelle. Cette émotion est le signe que vous perdez votre objectivité, il me semble, quant au phénomène Soral.

ça en psychologie, ça s’appelle une « projection ».
Vous projetez sur moi votre propre état (cf. ce que je disais plus haut sur votre état « indigné »).
Il n’y a pas d’émotion chez moi sous ce rapport.
Mon erreur est liée à l’organisation de ma mémoire et de ma pensée : je me construis une représentation abstraite et je parle à partir d’elle sans toujours revenir vérifier la correspondance des détails. J’avais intégré chez vous quelque chose comme un refus de porter des accusations, un refus de faire dans la bouc émissarisation et j’ai ensuite pris un mauvais exemple.
Mais j’assume, ma lecture est toujours rapide pour tout le monde en toute circonstance et ça peut en effet buggé ici et là.
J’accepte ça complètement, je reconnais mon erreur, c’est le prix à payer et je le paie.

Pour conclure, comme je le disais, à vous ou à l’auteur, Agoravox me paraît une cour des miracles où, par le simple fait d’y venir, nous acceptons de fréquenter ce que d’aucuns appelleraient des « monstres ».
Pour moi, c’est l’évidence même.
C’est l’humanité qui est ainsi, et je respire un air bien meilleur sur Agoravox que sur des sites de « bien-pensants » qui ne pensent pas.
j’accepte ainsi de dialoguer avec des adorateurs de Netanyahou alors que, de mon point de vue, il est de la trempe de Hitler.
Même s’il n’a pas fait (encore ?) autant de dégâts, je le tiens pour un fou dangereux.
Mais je crois en la vertu de la parole et de l’échange car ils disent à l’interlocuteur qu’on le reconnaît comme un semblable, ce qu’il est, tout « monstre » qu’il puisse nous apparaître par ailleurs.
Qui sommes-nous pour juger ?

Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès