Je suis allée sur le site de l’ONCFS et
j’apprends que le comptage de ces animaux est, finalement, aisé.
Je mets le lien et voici ce que j’ai lu :
« L’indice
de reproduction,
nombre
de cabris par rapport au nombre de femelles adultes,
varie suivant les populations : dans les colonies jeunes à
fort taux d’accroissement, il est de 0,8 à 0,9 ; les
femelles adultes mettent bas en moyenne un cabri par an (des
naissances gémellaires sont parfois observées dans ce
type de population) ; par contre, dans les colonies originelles
(populations de haute Maurienne ou du Grand Paradis), l’indice de
reproduction est voisin de 0,4 à 0,5 (Toïgo et al. 2002).
Dans
certains massifs, il existe de véritables corridors de
circulation entre les quartiers utilisés en été-automne,
au printemps ou en hiver. Ce sont presque toujours les crêtes
rocheuses, principales ou secondaires, qui assurent cette continuité.
La qualité d’un site à posséder une bonne
potentialité d’expansion en dépend. Lorsque les
quartiers saisonniers sont proches les uns des autres, sans obstacles
entre eux, les animaux sont alors placés dans un contexte
favorisant leurs capacités d’expansion démographique
et géographique. »
http://www.oncfs.gouv.fr/Connaitre-les-especes-ru73/Le-Bouquetin-des-Alpes-ar1527
Le
comptage des bouquetins peut donc se faire aux jumelles, par
l’observation des corridors de circulation lors de leurs migrations
saisonnières. Ce comptage peut être recoupé et
très affiné à partir de l’indice de reproduction
par comptage des bouquetins derniers nés de la population.
Concernant
le pourcentage des animaux malades, là aussi, deux méthodes
de comptage qui se recoupent. De leurs quartiers saisonniers, celui
d’été/automne est à l’altitude la plus élevée
du massif. Il est donc facile d’évaluer le pourcentage
d’animaux absents des crêtes abruptes pour cause d’arthrite.
Comptage
recoupé et affiné par le test sérologique
(c’est-à-dire par prise de sang, comme vous l’avez précisé
dans votre dossier) sur 76 bouqetins. Le chiffre avancé par
l’ONCSF de 35 % de bêtes malades ne peut être réfuté.
Concernant
l’abattage, il n’est pas possible en hiver à cause de la
neige. Il n’est pas possible non plus en avril/mai et mai/juin à
cause des derniers nés. Il n’est donc possible qu’en automne.
Le
préfet a donc bien pris la bonne décision au bon
moment.
Vous
dites que les jeunes bouquetins ne survivront pas. Je ne partage pas
du tout votre avis, non plus.
Lorsque
l’ourse Melba a été tuée le 27 septembre 1998
(par un chasseur) dans les Pyrénées, il était
certain qu’elle avait mis bas trois oursons repérés par
les homologues espagnols de l’ONCFS. L’un des oursons a rapidement
disparu conformément, si je puis dire, au taux de mortalité
observé chez les ours. La question du devenir des oursons
l’hiver suivant s’est posée.
Les
oursons ont survécu et sont apparus au sortit de leur tannière
au printemps.
De
tous les petits bouquetins, tous ne mourront pas.