@ Antenor
Je tiens tout d’abord à vous dire que j’apprécie vos commentaires. Je n’ai jamais prétendu avoir la science infuse. Le sujet dont il s’agit dépasse nos préoccupations personnelles et mérite d’être approfondi, sachant qu’à plus ou moins long terme il faudra bien que la communauté scientifique s’en empare.
Ac 12,9. Votre citation pose la question de la sincérité du narrateur. Adressé au grand prêtre Théophile (37- 41), le narrateur connaît les événements qui se sont passés avant cette date : l’évangile de Jean et celui de Marc, ainsi que la lapidation d’Etienne (comme vous l’avez précisé en corrigeant mon erreur). Pourquoi se donne-t-il la peine de préciser que l’ange qui délivre Pierre n’est pas une vision sinon pour affirmer que la libération est véridique ? En effet !
Le problème est que Paul, dont je dis qu’il est le narrateur, ne rapporte les faits, comme il le dit au début, que par ouï-dire, y compris le début des Actes, et probablement aussi la suite jusqu’à la soi-disant évasion de Pierre. De sa conversion sur le chemin de Damas en 35 jusqu’en 38, il est auprès de Philippe en train de rédiger son évangile de Luc ou chez les Galates. Il ne devient vraiment crédible que lorsqu’il raconte son action missionnaire.
Ac 3, 1. J’ai relu le texte. Il n’y a absolument aucun doute. Pierre en tête et Jean prêche le même et seul évangile celui de Marc, avec probablement aussi celui de Jean, avec en plus, comme cela est dit, des citations prophétiques puisées dans la Torah.
Le Fils de l’homme. Enoch et Ezechiel le voient à la droite de Dieu, si mes souvenirs sont bons ; c’est la constellation du tétramorphe dans lequel s’incarnera l’évangile de Matthieu. Dans la mandorle, Ezéchiel voit une forme d’homme. C’est la présence de Yahvé dans son char mystique. Même vision chez Daniel. Dans l’épitre de Jacques, la présence se dédouble en présence dans le ciel et en présence qui vient « Jésus, Christ ».
Votre interprétation est possible mais, comme vous le dites, ce ne peut être que l’interprétation d’un clan intéressé mais certainement pas celle qui se discutait dans la communauté essénienne.
L’auteur des Actes croit à la résurrection de Marc ou semble y croire dans le sens littéral, mais comme je l’ai écrit, par ouï dire. Or, il suffit de lire les épitres de Paul pour se rendre compte qu’à certain moment, il doute et qu’il tente d’évacuer son doute par un raisonnement, je dirais, théologique.
Les deux témoins étant, dans le ciel, Moïse et Élie, leur réincarnation sur terre, et autre résurrection dans des personnages connus ne posent pas de problème.
Vous comparez les disciples ou les douze apôtres à un clan, peut-être ? mais je crains que cela prête à confusion et à une mauvaise interprétation. Nous sommes dans le contexte d’une nouvelle alliance entre le peuple juif et son Dieu.