Bonjour Fergus,
Peut-être bien que, comme vous dites : »on joue à se faire peur dans ce dossier « .
Je vous l’accorde, mais il me semble que lorsqu’un plan de l’adversaire semble découvert ou en
passe de l’être, toute action allant dans le sens de ce qu’il souhaite, le
renforce.
En d’autres termes, si l’Union Européenne cherche — comme vous l’aviez
décrit et compris bien avant moi — « à développer les euro-régions pour
affaiblir les états-nations » pourquoi signer cette charte qu’elle
soutient ?
N’est-ce pas la nourrir ?
Je vous donne aussi raison lorsque vous écrivez :
« Mais la charte des langues régionales ne devrait pas se
traduire, en France, par un pas de plus dans le sens de cette désintégration
territoriales, les langues régionales n’étant plus les vecteurs de
l’autonomisme, ou alors de manière très marginale et sans adhésion des
populations. »
Mais précisément la tactique de l’adversaire, c’est-à-dire les
États-Unis, c’est de savoir attendre. Bien sûr que rien ne se passera, en gros
à l’échelle de nos propres vies, mais qu’en sera-t-il des suivantes ? Pour
les E.U.A., l’objectif est fixé ; peu importe de l’atteindre dans cent ou
deux cents ans…
Nous-mêmes voyons déjà les conséquences des signatures que la France a
apposées dans les années quatre-vingts et quatre-vingt dix sur des traités.
Chacun sait que le référendum de Maastricht se prendrait une volée de bois vert
s’il était de nouveau proposé au peuple. Depuis, on ne tient plus compte de son
avis (allusion à ce qui s’est passé en 2005, et qui n’a toujours pas été
soldé). Et je crois qu’on n’a encore rien vu… Puisque précisément tout se fait
dans l’ombre.
Et qu’on ne me réponde pas que je suis un pessimiste, ou que je fais
preuve d’anti-américanisme, ou que je parle de la théorie du complot ! Restons
sérieux. Sérieux, lucides, et inscrivons notre réflexion dans l’Histoire. Car
tout se tient.
Il y a évidemment complot. L’Histoire et les archives déclassifiées
commencent à l’évoquer.
Sinon comment décrypter cette phrase de Mitterrand :
« La France ne le sait pas,
mais nous sommes en guerre avec l’Amérique. Oui, une guerre permanente, une
guerre vitale, une guerre économique, une guerre sans mort. Apparemment. »*,
et surtout le silence médiatique et politique autour de cette phrase ?
*. Georges-Marc Benamou, Le Dernier Mitterrand, éd. Plon,
1997, p. 51-54.