« Un peu plus de 30% d’abstention chez les ouvriers. Et Madame Lepen obtiendrait entre 28 et 35% des ouvriers étant allé voter. »
Votre mode de calcul laisse on ne peut plus à désirer cher ami. Déjà il ne s’agit pas d’un peu plus de 30 % mais d’un peu moins de 30 %, à savoir 29 %. Ensuite le chiffre de 29 % d’ouvriers ayant voté MLP n’inclut pas les abstentionnistes (soit 29 % également). Ce qui signifie que si l’on inclut l’ensemble des ouvriers (votants comme abstentionnistes) on aboutit à un taux de 20,59 %. Cela fait donc autour de 80 % de l’ensemble des ouvriers qui n’ont pas voté MLP, soit encore une fois une écrasante majorité d’ouvriers qui n’adhèrent pas aux idées du FN. Que vous faut-il de plus, que diantre ?!
Ne vous en déplaise cher ami, mais cet argument est on ne peut plus pertinent :
1) cela met à mal l’argument (relayé de surcroît par les principaux médias) selon lequel LES ouvriers seraient attirés par les idées du FN faisant de ce dernier LE parti de la classe ouvrière (comme autrefois le PCF).
2) Par voie de conséquence, cela met aussi à mal l’image négative de l’ouvrier beauf, raciste et xénophobe qu’impliquerait cette adhésion aux desseins du FN.
Maintenant, de tout temps, une frange plus ou moins importante d’ouvrier a voté à droite et à l’extrême droite. Ce qui fait aujourd’hui qu’une majorité le fasse, tient plus du taux élevé d’abstentionniste (près de 30 %), soit le taux le plus élevé de toutes les catégories socio-professionnelles.
La bonne question serait donc plutôt de savoir pourquoi tant d’ouvriers ne votent plus...