Robin Guilloux
L’excellente « Ontologie politique de Martin Heidegger » publiée par Bourdieu dès le milieu des années 70 et, une dizaine d’années plus tard, le bouquin de Farias, auraient dû permettre à ceux qui ne savent pas vraiment lire entre les lignes de comprendre que le nazisme avait bien eu son philosophe, et qu’il s’appelait Martin Heidegger. On peut même dire son thuriféraire puisqu’aussi bien il ne s’est jamais expliqué sur cette phrase de son « introduction à la métaphysique » où il est question de la « grandeur historiale du mouvement national-socialiste » et qu’il a même tenu à la laisser subsister dans les rééditions postérieures à la guerre.
Lecteur de Husserl, j’avais été assez effaré de découvrir plus tard ce qu’était devenue la méthode phénoménologique dès « Sein und Zeit » ; elle se dégradait pour se réduire à ce que Husserl appellera dans la « Krisis » une simple « anthropologie » qu’il ne qualifie pas pour ne pas accabler un de ses anciens étudiants mais que tout lecteur muni d’un minimum de sens critique devrait juger aujourd’hui terriblement fumeuse.
Je n’étais pas au courant de cette publication, et je vous remercie de la signaler. J’ai parcouru rapidement les réactions à votre article et s’il faut excepter deux ou trois intervenants munis de bon sens, le reste fait froid dans le dos : on se croirait à la fin des années 30 à Nüremberg. Ce site est devenu le point de rendez-vous de tout ce qu’il y a en France de crétins incultes et néo-fascistes. C’est ce qui fait que je n’y interviens plus : il n’y a aucune discussion possible avec ces sortes de brutes épaisses. Je fais une exception à cause de votre article, et pour vous empêcher de désespérer : AgoraVox n’est pas la France, ce n’est qu’un peu de la lie qui reste toujours au fond des meilleurs tonneaux.