La stratégie de Marine Le Pen vis-à-vis de l’Union Européenne en cas de victoire à l’élection présidentielle est en fait simple et directe.
Il faut aller chercher une interview accordée à un journaliste britannique eurosceptique (Ambrose Evans-Pritchard) pour découvrir cette stratégie clairement exprimée. C’est là l’erreur : la communication en France est insuffisante... un peu paradoxal de donner la primeur à un journaliste étranger même bien intentionné pour un parti qui prétend mettre « les Français d’abord » !
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Je traduis quelques passages essentiels :
« L’euro cesse d’exister au moment même où la France s’en va, et c’est notre force incroyable. Que feront-ils, envoyer les chars ? »
Mme Le Pen dit que son premier acte une fois entrée à l’Elysée sera d’annoncer un référendum sur la participation à l’UE « rendez-vous » un an plus tard. « Je négocierai les points sur lesquels il ne saurait y avoir aucun compromis. Si le résultat ne convient pas, j’appellerai à la sortie »
Les quatre points cruciaux sont la monnaie, le contrôle des frontières, la primauté de la loi française et ce qu’elle appelle le « patriotisme économique »
Les hauts fonctionnaires auront pour mission de préparer le plan pour la restauration du franc. Les dirigeants de l’Eurozone auront à choisir : soit travailler avec la France à une « sortie concertée », soit attendre leur destin.
Mme Le Pen craint que les autres Etats de l’Union monétaire résistent et laissent « l’apocalypse financière » arriver, mais c’est un risque qui doit être pris.
La conclusion du journaliste :
Il est difficile de savoir si le peuple français pourrait voter en masse pour une confrontation frontale avec l’Europe, sans parler de son messianisme à la Jeanne d’Arc. Cependant, plus longtemps le malaise économique durera, plus grand le risque pour Bruxelles et Berlin que la patience française se casse, déclenchant l’une de ces éruptions qui depuis toujours ont ponctué l’histoire française.