• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Rage

sur UDF : le coeur est à gauche mais les portefeuilles restent à droite...


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Rage Rage 26 février 2007 22:56

Bonsoir,

Cet énième article est intéressant, le titre est bon, et j’aimerais y apporter mes éclairages en tant qu’ancien agent de la Région Rhône-Alpes et surtout en tant que lyonnais d’origine.

Effectivement, Lyon est un très bon exemple de ce que l’UDF du « centre » a pu être jusqu’alors.
- Dans le cas de la Région RA, en 1998, compte tenu des circonstances, la gauche a préféré voter en masse pour l’UDF afin de « limiter la casse ». Bilan : 5 ans de non décisions, de gouvernance impossible et de patinage dans la semoule. Certes. Mais à qui la faute ? Tout simplement à la méthode, à la voie qui avait amené Mme Comparini au pouvoir.

Une fois placée en fusible, la droite a plombé tous les projets de l’intérieur, et la gauche a tiré la nappe vers elle afin de préparer 2004.

En 2004, élue avec une large majorité, loin devant AM Comparini, le PS et la gauche « plurielle » ont pris le pouvoir. Bilan : Une politique de gabegie, des effectifs passés de 400 à 1000, un budget « explosant » moitié du fait de la l’act II de décentralisation, moitié par l’incompétence de gestion d’une gauche qui, entre elle, se tire dessus avec une violence sans nom. Derrière les façades et l’inertie économique d’une grande Région, Queyranne n’a jamais été en mesure de faire des choix qui font la différence, faute à la complexité des institutions, mais aussi faute à la non volonté qui amène ces élus à préférer « la petite action de quartier » aux choix stratégiques.

- Pour le cas de la ville de Lyon, situation plus « favorable ». En 2001, Colomb est élu en s’appuyant sur les voix d’une partie de la droite, mais aussi sur une gauche très largement réunie derrière un candidat solide qui a surtout pu bénéficier de la faiblesse de M.Mercier et le rejet de Millon. La décision s’est jouée dans le 5ème arrondissement (le mien) et de très peu, dont ma voix si vous voulez le savoir.

Colomb a, depuis 2001, bénéficié d’un exécutif apaisé, qui, malgré les « grincheux des Verts et autres », a su porter des projets d’ampleur pour la ville sans rompre avec les forces précédentes. Barre avait raison, Colomb a confirmé l’essai.

En 2008, Colomb affrontera Perben, et plus anecdotiquement Begag : outre l’aspect piège de Begag, la droite n’a rien a apporter en l’état actuel comme projet. Donc, sur ce point, l’UDF de Barre a bien aidé la gauche, elle devrait s’en souvenir.

Bilan des courses : L’UDF et le PS ont, par le passé, souvent noué des alliances qui, suivant les circonstances, se sont avérés calamiteuses ou bénéfiques. En l’état actuel des choses, le « commando Bayrouiste » a l’avantage de mener campagne et de ne pas être un « fusible » à la De Robien.

J’en déduis, et je suis certain que les moins cons du PS l’ont bien compris, surtout ceux de la gauche « informé », qu’il vaut mieux en 2007 s’allier avec un centre résolument modernisé qu’avec une gauche « cimetière des éléphants » qui n’a pas su tourner la page de 1981.

Les réformes stratégiques se sont toujours faites sous des régimes modérés dans la position, mais déterminés dans les actes. L’électorat français n’a jamais été de « droite » ou de « gauche », il a toujours été pour le candidat qui semblait offrir le plus de garanties pour lui apporter un avenir meilleur.

Le coeur de l’électorat français est aujourd’hui au centre gauche, nul part ailleurs. On pourra le voir au 1er tour.


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès