« ...après un démarrage foudroyant et plein de promesses... »
Je ne sais pas à quel moment vous placez le démarrage foudroyant, parce que la participation à la désignation des constituants a avoisiné les 36 %, à peine plus d’un électeur sur trois, et la participation à la rédaction elle-même, par le biais des réseaux sociaux, a été franchement médiocre.
Maintenant, si on considère le mouvement de protestation contre le remboursement de la dette des banques comme le démarrage, alors, il faut bien constater que les gens se mobilisent massivement pour les sous, mais qu’ils se désintéressent presque aussi massivement des grands principes.
Cela ne consternera que les chimériques qui rechignent à accepter la nature humaine telle qu’elle est.
Je suis allé lire le texte traduit et publié par « No Comment ». Vers la fin, Baldur Bjarnason pose des questions auxquelles il avoue n’avoir pas de réponse : « Pourquoi les gens pensent-ils que l’Islande est un paradis progressiste alors qu’en réalité c’est un rêve humide thatchérien ? Pourquoi l’Islande est-elle exhibée par le mouvement Occupy comme un exemple de la façon dont les choses devraient se faire ? »
C’est tout simplement parce que l’humain tend systématiquement, en tous temps, en tous lieux et en toutes circonstances, à prendre ses désirs pour des réalités. Jusque chez les plus circonspects, la crédulité est sans bornes du moment qu’on dit ce qu’ils ont envie d’entendre.
Bossuet déplorait cette propension à son époque (XVIIe siècle) - « Le plus grand dérèglement de l’esprit, c’est de croire les choses parce qu’on veut qu’elles soient, et non parce qu’on a vu qu’elles sont en effet. » et on doit certainement trouver une observation identique chez quelque philosophe, dramaturge, poète ou fabuliste grec de l’Antiquité.