La Lettonie n’a pas rejoint l’Arche de Noé mais le radeau de la Méduse

On aimerait participer à l’enthousiasme, au moins de circonstance, qui accompagne l’adhésion d’un nouveau membre à la monnaie unique plutôt que de déplorer cette fuite en avant consistant à réunir dans un même panier un nombre toujours plus important de pays dont les chances de pouvoir s’accommoder d’un même taux d’intérêt - celui de la BCE- sont à peu près nulles. Comment ne pas redouter en effet que la Lettonie connaisse, à terme, le même sort que la Grèce, l’Irlande ou l’Espagne ? Non pas, comme certains pourraient le craindre, par négligence mais parce que, même avec la meilleure volonté, les lettons n’auront aucun moyen de compenser les effets d’une politique monétaire durablement inappropriée à leur propre situation.

Cela prouve que l’Euro est une monnaie destructeur pour les pays de la zone Euro à une exception près celle d’Allemagne.

En adhérant à l’UE, les nouveaux pays membres, généralement moins développés que les partenaires qu’ils rejoignent, entament une période de convergence stimulée en Europe par plusieurs facteurs :

- l’accès à un grand marché à l’exportation, libre de frontières,
- la liberté des flux de capitaux, source de transfert rapide de technologies vers les nouveaux entrants,
- la politique de soutien de l’UE, alliant transferts structurels et politiques de développement,
- enfin, la protection économique que représente l’appartenance à l’UE.

Un nouveau membre a donc naturellement une croissance économique plus soutenue que les plus anciens, grâce à laquelle il peut espérer bénéficier, à terme, d’un niveau de vie tout à la fois plus élevé et plus proche des pionniers de la construction européenne.

Or, une telle réussite n’est accessible que sous une seule condition : l’ajustement du coût de capital à la rentabilité économique du pays considéré, c’est-à-dire la convergence du niveau des taux d’intérêt à la croissance nominale du produit intérieur brut du pays, en l’occurrence celui du nouveau membre et non de ses partenaires. C’est là tout l’enjeu car, avec un PIB/tête aujourd’hui inférieur de 62 % à celui de la moyenne de la zone euro, il faudrait à la Lettonie une croissance de 3,9 % supérieure à celle de ses partenaires pendant 25 ans pour converger vers leur niveau de vie moyen. En d’autres termes, il faudrait à ce pays un niveau de taux d’intérêt supérieur d’autant à celui de la zone euro dans son ensemble pour accompagner correctement ce rattrapage. Ajoutons à ce niveau l’écart d’inflation qu’appellerait dans le même temps le processus de convergence des prix domestiques, et c’est au bas mot un écart de 6,5 points de taux d’intérêt pendant un quart de siècle dont aurait besoin la Lettonie pour accompagner la convergence réelle de son économie sans création de déséquilibre…

Dans l’incapacité de bénéficier d’un tel accompagnement, dès lors que le pays a intégré l’UEM comme tant d’autres trop précocement, l’économie lettone bénéficiera, c’est certain d’une exceptionnelle stimulation, sans aucun doute captive de capitaux spéculatifs, un temps porteurs, à l’instar de l’expérience espagnole par exemple… mais assurément destructeurs à long terme.

— fin de citation —

En clair cela veut dire que nous, les pays contributeurs à l’UE doivent continuer à payer dans les premiers années pour aider ce petit pays. Cela créera au début un effet (illusoire) de bienfaisance de faire partir de la zone Euro ... Mais attention au retour du bâton de l’EURO !

Le Lettonie à payé à l’Europe 229 millions d’Euros en 2012 et à reçu des aides européennes à la hauteur de 1,179 milliards d’Euros ce que fait une bénéfice net de 950 millions d’Euro. Sous cet angle de vue la marié (L’europe) est belle pour les lettons, mais seulement au tour de la période noces !

La Lettonie comme avant l’Espagne serra booste par les autres membres pour tomber dans quelques années dans la misère ... comme les pays du Sud.

Bienvenue dans l’enfer européen !

Programme de Libération Nationale - UPR