Je ne banalise pas les chiffres de l’IVG, désolée d’être passée si
vite là-dessus.
A mes yeux, la loi Weil a
toujours existé, je sortais à peine de l’enfance quand elle est passée et je
vous avouerai que personnellement, je n’en ai pas entendu parler à l’époque,
peut être qu’on nous protégeait mieux des débats d’adultes. Mais est-ce qu’on
connaît le taux moyen des avortements clandestins avant cette loi ? Et à
partir de combien, on décide que les IVG légales sont trop nombreuses ?
Mais surtout « qui » décide ? C’est ouvrir la boite de Pandore ce genre de
discussion ! Le gouvernement agite un chiffon rouge devant les
catholiques, ceux-ci déjà bien malmenés foncent tête baissée et le spectacle
peut commencer.
Mortarion, vous évoquez l’interruption involontaire de grossesse.
Médicalisée ou spontanée, qu’on l’appelle fausse-couche ou avortement, on est
néanmoins hors contexte puisque là, une famille était prête à
l’accueillir. Je partage votre souffrance (vécue aussi malheureusement) mais
reconnaissez qu’on veut vous faire tomber dans l’émotionnel... avec un tel
sujet.
On pourrait discuter des moyens permettant d’éviter l’IVG
notamment parce qu’il existe aussi les cas (généralement des adolescentes)
où malgré un contexte difficile, le bébé à naître sert de pansement au cœur.
Heureuses de changer de statut, les femmes franchissent tous les obstacles
parce qu’elles sont devenues mères. On voudrait alors nous faire croire que
c’est un problème uniquement financier (ou conséquence d’un viol ou d’un défaut
d’information sur la contraception) s’il y a tant d’IVG. Bien, plutôt donc que
de supprimer la notion de détresse, regardons-là en face et donnons du travail
aux parents... mais plus facile à dire qu’à faire !
L’on sait toutefois que ce n’est pas le seul motif d’une IVG. Il y
aura toujours des couples (ou la femme seule) non prêts à accueillir un bébé
pour de multiples raisons qui leur appartiennent. Et la contraception,
notamment la pilule, n’est jamais fiable à 100 %. Un autre exemple :
au-delà des aides financières possibles, est-ce qu’on peut fournir un père à
l’enfant quand la mère est seule ? Certains pensent que c’est un
accessoire dont elles peuvent se passer mais peut être que ces femmes
« assument » plus qu’on ne le croit en pensant qu’un enfant ne peut
grandir heureux avec l’ombre d’un homme qui l’a rejeté.
Cela n’a rien à voir
avec des cas extrêmes, c’est la vie de tous les jours… et la régression serait de les juger ces femmes.