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Commentaire de Corinne Colas

sur Témoignage d'avortement pour participer au débat actuel


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Corinne Colas Corinne Colas 25 janvier 2014 21:16

Je ne banalise pas les chiffres de l’IVG, désolée d’être passée si vite là-dessus.

A mes yeux, la loi Weil a toujours existé, je sortais à peine de l’enfance quand elle est passée et je vous avouerai que personnellement, je n’en ai pas entendu parler à l’époque, peut être qu’on nous protégeait mieux des débats d’adultes. Mais est-ce qu’on connaît le taux moyen des avortements clandestins avant cette loi ? Et à partir de combien, on décide que les IVG légales sont trop nombreuses ? Mais surtout « qui » décide ? C’est ouvrir la boite de Pandore ce genre de discussion ! Le gouvernement agite un chiffon rouge devant les catholiques, ceux-ci déjà bien malmenés foncent tête baissée et le spectacle peut commencer. 

Mortarion, vous évoquez l’interruption involontaire de grossesse. Médicalisée ou spontanée, qu’on l’appelle fausse-couche ou avortement, on est néanmoins hors contexte puisque là, une famille était prête à l’accueillir. Je partage votre souffrance (vécue aussi malheureusement) mais reconnaissez qu’on veut vous faire tomber dans l’émotionnel... avec un tel sujet. 

On pourrait discuter des moyens permettant d’éviter l’IVG notamment parce qu’il existe aussi les cas (généralement des adolescentes) où malgré un contexte difficile, le bébé à naître sert de pansement au cœur. Heureuses de changer de statut, les femmes franchissent tous les obstacles parce qu’elles sont devenues mères. On voudrait alors nous faire croire que c’est un problème uniquement financier (ou conséquence d’un viol ou d’un défaut d’information sur la contraception) s’il y a tant d’IVG. Bien, plutôt donc que de supprimer la notion de détresse, regardons-là en face et donnons du travail aux parents... mais plus facile à dire qu’à faire ! 

L’on sait toutefois que ce n’est pas le seul motif d’une IVG. Il y aura toujours des couples (ou la femme seule) non prêts à accueillir un bébé pour de multiples raisons qui leur appartiennent. Et la contraception, notamment la pilule, n’est jamais fiable à 100 %. Un autre exemple : au-delà des aides financières possibles, est-ce qu’on peut fournir un père à l’enfant quand la mère est seule ? Certains pensent que c’est un accessoire dont elles peuvent se passer mais peut être que ces femmes « assument » plus qu’on ne le croit en pensant qu’un enfant ne peut grandir heureux avec l’ombre d’un homme qui l’a rejeté. 

Cela n’a rien à voir avec des cas extrêmes, c’est la vie de tous les jours… et la régression serait de les juger ces femmes.


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