Je ne vois pas où est la suffisance et le mépris dans mes propos... peut-être y-a-t-il méprise de votre part ? On ne parle que de ça en ce moment, les 1% qui ne sont d’ailleurs même pas 1% puisque les 85 personnes les plus riches pèsent autant que les 3,6 milliards les plus pauvres. Je dis juste qu’il est temps d’ouvrir un peu la vanne, c’est tout.
J’aime bien votre analogie avec les écureuils. La différence première avec nous, c’est que ceux qui ont découvert le pétrole n’ont pas choisi d’en faire profiter les autres dès le départ. Et le petit écureuil qui a trouvé le pétrole, peut-être bien qu’il a le goût de l’effort et du travail bien fait, mais qu’il est prêt à partager avec ceux qui sont comme lui. Peut-être bien qu’il est prêt à partager ses noisettes avec ceux qui sont motivés pour aller voir ce qui se passe de l’autre côté de la forêt, mais pas avec ceux qui veulent passer leurs journées à se tourner les pouces.
Nous, humains, avons besoin d’être actifs, c’est dans notre nature, c’est un fait. Il est hors de question qu’on se repose sur nos lauriers, ça signerait notre arrêt de mort.
Un état devrait être considéré comme une entreprise, un peu particulière, une entreprise à actionnariat variable, ou chaque citoyen est actionnaire à part égale avec les autres, avec impossibilité de céder ses parts, pour éviter que trop de pouvoir soit accumulé entre les mêmes mains. De cette façon, on aurait des entreprises pratiquant des prix raisonnables, et même si ils étaient trop élevés, en fin d’année nous récupérerions les bénéfices. Et on aurait moins de gaspillage aussi, puisque tout le monde serait gagnant si l’entreprise est rentable. Chacun aurait sa part de boulot à effectuer, et celui qui veut vivre au dessus des autres devrait bosser plus dur.
Au lieu de ça, notre état ressemble plutôt aux monarchies d’antan, un roitelet à qui on donne tous les pouvoirs et qui gaspille nos ressources d’une façon absolument indescriptible. On en est arrivé là parce qu’on a subi la libéralisations des monopoles d’état au lieu de les accompagner et d’en profiter. Mais on peut encore réparer ça : les services publics qui ont été privatisés ne le sont que pour des durées limitées, et les contrats contiennent des clauses, des obligations de la part des actionnaires qui nous permettent de dénoncer les contrats si elles ne sont pas respectées. En dernier recours il y a toujours la nationalisation forcée, et bien d’autres leviers quand on gratte bien.
Le fond de mon propos, c’est qu’il y a sûrement des moyens pour qu’on arrive à s’entendre entre riches et pauvres, qu’il faudrait être vraiment aveugle ou borné pour ne pas voir les énormes inégalités de notre monde, et ne pas voir les catastrophes et les gaspillages que ça engendre ; que je suis bien placé pour comprendre que nous, 99%, avons de quoi être très en colère, qu’il faut rétablir un équilibre, mais il faut réfléchir avant à comment le faire, pourquoi et dans quelle direction aller ; leur prendre tout leur pognon pour le répartir équitablement n’aurait pas de sens, puisque sans changer les règles, les déséquilibres auraient vite fait de se remettre en place. A nous de comprendre qu’est ce qui rend notre système si bancal, et d’en créer un autre plus juste plus équilibré et plus efficace. Mais on ne résoudra pas la violence des déséquilibres du capitalisme pas la violence de la spoliation des richesses. Communisme ou capitalisme débridé, les 2 systèmes nous privent de liberté. Dans un cas l’oppresseur c’est l’état tout-puissant qui veut tout contrôler, dans l’autre c’est le patron qui fixe le salaire et le maintient toujours au plus bas.