Vous êtes donc un de ces hommes « libres » qui crachent fièrement sur le passé de leur peuple, qui, avant eux, vivait à l’état « infantile ».
Votre infantilité à vous, sans vouloir condamner toute votre personnalité, consiste, dans certains domaines en tout cas, à vous satisfaire d’une relative ignorance qui vous pousse à vous contenter de quelques clichés pour prétendre connaître un sujet donné :
les « Droits de l’homme » dont vous vous imaginez que le monde entier nous les envie, ne sont pas français, mais anglo-maçonniques : la déclaration française de 1789 ne fait que reprendre la déclaration américaine de 1776 : Pour le reste du monde, le pays des droits de l’homme, ce n’est pas la France, mais les Etats-Unis.
Vous méprisez ce qu’apportait la religion catholique au peuple « infantile ». C’est un point de vue : Vous pensez donc que la doctrine socialiste, en renversant le christianisme, vous a apporté la liberté, c’est bien çà ?
En retour, je vais vous dire par quoi elle l’a remplacé : dégradation délibérée de l’instruction, avec pour vecteurs principaux le rejet de l’histoire (généralement, pour vous, l’histoire commence vers 1930 : avant, cela vous semble très flou) et du français (l’orthographe est effondrée : vous-même, vous parlez des « meurs » et vous vous dites « conseillé politique », cela veut tout dire !)
Et la culture religieuse propageant - difficilement, certes, mais significativement tout de même - des valeurs de profonde fraternité dont vous ignorez jusqu’à l’existence, a été habilement remplacée par la pornographie, le cannabis, les musiques avilissantes et le cynisme économique.
Les effets de ce changement ?
Vous ignorez sans doute que les classes populaires, jusqu’en 1970 environ, n’avaient pas de compte en banque : Tout se passait en espèces, les salaires étant délivrés par les comptables le dernier jour de chaque mois. Vous imaginez, dans votre joli monde pluriel de 2014, « adulte » et « libéré » du christianisme, ce qui se passerait à la sortie des usines et des bureaux le 30 de chaque mois si on enlevait les banques et les caméras de surveillance (qui n’existaient pas non plus avant 1968) ?
Les viols, avant 1970, existaient, bien sûr, mais se comptaient en centaines par an, tout au plus. Aujourd’hui, il se comptent en centaines de milliers ! Ils se multiplient de façon démentielle, ce qui n’est pas très étonnant étant donné l’hallucinante clémence des verdicts, le plus souvent motivés par un racisme que la presse « bien-pensante » interdit de désigner, et qui fait que bien souvent c’est la vie des familles de victimes qui se trouve emprisonnée par la peur de représailles que la tribu des coupables entend exercer sur elles, et qui les pousse à déménager sans cesse pour leur échapper.
Tout cela était impensable dans la « méprisable » France d’avant 1968 : Cessez donc de croire au mythe du progrès. Il a agi sur vous comme une drogue, dont vous croyez, lors des premières prises, qu’elle conduit au paradis, puis, une fois que vous ne pouvez plus vous en détacher, vous vous rendez compte qu’elle vous mène droit vers l’enfer : Dans ce cas, mieux vaut encore se voir affubler du désobligeant qualificatif de « réactionnaire » plutôt que de contribuer à une marche en avant dont l’issue est forcément dramatique.
Le voilà, votre progrès : « Fourrez-vous en jusque-là si vous pouvez : Nous, on ne peut pas » (Léo Ferré, « Il n’y a plus rien »).