« Vous
tombez clairement dans le panneau de l’enfumage voulu par le pouvoir en
place. »
Le début dans ma réponse à Fini Brind
Demain on officialisera
la polygamie avec le même argument qu’on utilise pour justifier l’homoparentalité
– il faut adapter les lois aux réalités de la société ; on exportera tout
le matériel génétique nécessaire dans des pays du tiers monde pour faire fabriquer
ses gosses – sans nausées ni vergetures – dans les pays du tiers monde ;
on étendra le droit à l’avortement jusqu’au neuvième mois, au motif que le
nouveau-né n’a pas plus de conscience que le fœtus (je parle de cela, parce que
c’est une thèse qui est déjà défendue par des médecins, juste un peu plus « progressistes »
que les « progressistes » actuels), etc., etc., etc. Et on peut tout
imaginer, puisque rien ne paraîtra plus incroyable que ne l’était le mariage
homosexuel, il y a seulement quarante ans.
Dans ce contexte, vous, vous voyez le mariage homosexuel et
l’homoparentalité comme une petite revendication en soi, qui en soi, ne
représente rien d’autre, ni rien de plus. Il vous échappe qu’elle s’inscrit
dans un contexte global de revendications effectives et potentielles tendant à
réduire toujours plus ce qui différencie une société homogène d’un conglomérat
d’individualités et de micro-communautarismes, au cas par cas indifférents ou hostiles
les uns aux autres, que Tocqueville annonçait vers 1840 :
Je
vois une foule innombrable d’hommes semblables et égaux qui tournent sans repos
sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs, dont ils emplissent
leurs âmes.
Chacun d’eux, retiré à l’écart, est comme étranger à la destinée de tous les
autres : ses enfants et ses amis particuliers forment pour lui toute
l’espèce humaine ; quant au demeurant de ses concitoyens, il est à côté
d’eux, mais il ne les voit pas ; il les touche et ne les sent point ;
il n’existe qu’en lui-même et pour lui seul, et, s’il lui reste encore une
famille, on peut dire du moins qu’il n’a plus de patrie.
Et ça, c’est peut-être ce que je laisserai à mes héritiers à moi, en
même temps qu’un pays tiers-mondisé par toujours plus de concentrations d’immigrés
issus du tiers monde, mais ce que je ne leur laisserai pas, c’est le sentiment amer que je n’ai rien tenté pour empêcher cela, en compagnie de ceux qui luttent pour
empêcher cela.
Sur ce, je vous laisse tous les deux vous laver les mains de tout - je dis bien de tout, parce qu’il faut être cohérent -, ce qui ne vous enlève rien à titre personnelle.