Messieurs Onecinikiou, Julius et Alberto,
Dans les années
1950, le jeune député Le Pen, partisan de l’Algérie française, était rallié au projet de l’Intégration des population arabo-berbères d’Algérie. En revanche, dans les années 1990, devenu leader du Front National, il
expliqua qu’il avait eu tort, et qu’il donnait rétrospectivement raison à
Charles de Gaulle dans son choix d’avoir largué l’Algérie. Car,
expliqua JM Le Pen, l’Algérie française aurait conduit à la France
algérienne...
Nulle incohérence, donc, de la part de Jean-Marie Le Pen, mais simplement une évolution, et un reniement de ses convictions de jeunesse, à
trente ans de distance...
Il résulte de ceci que partager le point de vue du JM Le Pen (ou de Claude Lévi-Strauss, ou de Jacques Soustelle, ou encore de Germaine Tillion...) sur l’Intégration dans les années 1950, n’implique nullement de partager les convictions de Jean-Marie Le Pen sur la question de l’immigration dans les années 1970 et suivantes...
Pour finir, Monsieur Onecinikiou, vous qui affirmez que « les événements donnent largement raison » à Charles de Gaulle, je vous invite à méditer sur la notion de prophétie autoréalisatrice, touchant à une Algérie (et à une Afrique...) déclarée définitivement incapable (ou indigne...) d’être française, et par conséquent mise au ban de la République, et finalement livrée à la tyrannie, à la misère, au lavage de cerveau et au bourrage nationaliste et obscurantiste, sous la férule du FLN...
Dans mon livre Histoire occultée de la décolonisation franco-africaine, j’ai essayé d’expliquer tout cela : je ne saurais trop vous inviter à le lire...
Enfin, un conseil pour l’avenir : méfiez-vous des simplismes...
Alexandre Gerbi