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Commentaire de hommelibre

sur Enfant roi et théorie du genre : un mélange explosif


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hommelibre hommelibre 8 février 2014 08:20

@ Nemotyranus :

Le système de répartition des tâches et des espaces de pouvoir, communément nommé patriarcat, réduit les possibles en ce sens qu’il cloisonne, parfois de manière étanche, l’accès à certains champs. Le mouvement libéral, dont le féminisme est en partie inspiré malgré sa forte imprégnation marxiste, a oeuvré à décloisonner. C’est peut-être cela la Révolution libérale par rapport à la civilisation médiévale (bien que celle-ci ne fût pas totalement cloisonnée, mais plus que la société libérale).

D’un point de vue purement théorique le gender poursuit cette entreprise de décloisonnement, non seulement dans les activités professionnelles et dans l’accès à tel ou tel champ, mais dans la structuration même de l’individu.

Il y a une intrusion dans l’intime. Mais aussi une question non réglée : la part de la culture et de la nature dans notre espèce.

Chercher ce qu’il y a de commun aux deux sexes, oui. Je pense que les éléments communs sont nombreux. Les éléments de différenciation me semblent eux très peu nombreux. La force, qui fait des hommes des guerriers, pourrait n’avoir été développée que par la culture, soit par le besoin que la société avait de formater des hommes forts. La répétition aurait généré des gènes adéquats pour produire des muscles et d’autres hormones. Cela dit, la testostérone, importante dans la détermination des caractères masculins et dans la production de sperme, joue aussi un rôle, et d’une manière ou d’une autre la biologie a formaté en partie les caractéristiques et leur inscription dans le culturel. Mais il y a autre chose qui me paraît bien plus incontournable : la maternité.

Si les femmes faisaient la guerre et mouraient au champ de bataille, la survie de l’espèce serait compromise. Il suffit de très peu d’hommes pour féconder un groupe de femmes (donc les hommes peuvent mourir), alors que chaque femme ne fait qu’un enfant par année. La maternité doit être protégée. Cela c’est biologique. Dès lors les rôles se distribuent autour de cette polarité.

On aurait pu typer moins les rôles, cloisonner moins. Peut-être que l’économie de cloisonnement a été perçue comme plus performante. Cela dit les rôles ont été cloisonnés dans certains domaines, pas dans tous. Par exemple, a contrario de l’image stupide de la femme taiseuse et soumise, les femmes ont toujours travaillé, à la ferme, dans l’artisanat, entre autres. Toutes les femmes ne sont pas physiquement fragiles et n’ont pas besoin d’une forte protection masculine. Tous les hommes ne sont pas des Rambos. L’éventail des possibles est plus ouvert qu’on ne le pense. Notre époque se contente trop souvent de stéréotypes, non pour donner une direction à la réflexion mais pour remplacer la réflexion. Quand je vois par exemple dans la vidéo une enseignante dire : « Alors les garçons aussi peuvent être danseurs », je tombe des nues... Il y a des garçons danseurs depuis des siècles ! On n’a pas attendu le féminisme et Belkacem pour que cela existe.

Le biais ici est de noircir tout le passé et de faire comme si grâce aux féministes l’humanité venait enfin à la vie... Ben tiens ! Pourquoi ce mépris du passé, qui contient forcément le mépris des femmes et des hommes du passé ? Il est dans la même ligne que la Légende noire du Moyen-Âge : volontarisme et productivismes sont les mamelles des visions sociales, qui sont dès lors contaminées par l’intention de ceux qui poussent le char.

Que les petites filles s’inscrivent dans une filière pour être maçonnes, après on verra : combien y en a-t-il ? Combien de temps faudra-il avant qu’elles retournent à des boulots confortables ?

Enfin je ne vois pas ce qui dérange dans le fait que certains jobs soient plutôt féminins, d’autres plutôt masculins. Plus loin : la part culturelle de la différenciation a forcément une place dans le fonctionnement des sociétés, pas simplement une place pour opprimer mais pour favoriser le développement d’activités spécifiques. Dans l’horlogerie on utilisait les « petites mains », celles de femmes, car elles étaient plus habiles à manier les rouages à assembler que les hommes avec leurs grosses paluches.


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