Bonjour, Mortargent.
Je crois que vous voyez le problème avec un a priori : la volonté délibérée de
l’entreprise de limiter le nombre des « missions » de transport (autrement
dit le nombre des trains).
Ce faisant, vous faites erreur car, comme je l’ai écrit plus
haut, la RATP se mettrait ainsi en situation de devoir payer au STIF (je
simplifie les procédures) les sommes importantes correspondant à la non-atteinte
des objectifs de régularité. C’est d’ailleurs pour répondre à ces objectifs que
l’entreprise s’est dotée progressivement de trains à 2 niveaux permettant une
augmentation de la charge d’environ 40 %.
Je crois en outre que vous sous-estimez le nombre des
incidents en ligne liés à des causes voyageurs, et notamment aux incivilités et
au vandalisme. Autre point important : la ligne A est surchargée aux
heures de pointe et, malgré les agents auxiliaires chargés de réguler les
montées et descentes de voyageurs dans les gares à fort trafic comme Auber,
Châtelet ou Gare de Lyon (plus quelques autres), des retards peuvent être
accumulés et s’ajouter à d’autres menus incidents, avec à la clé un effet d’accordéon
qui, pour une rame impliquée dans un retard, entraîne le retard de plusieurs
autres trains, comme vous le soulignez.
A ma connaissance, il n’y a pratiquement pas de trains
annulés, sauf incident technique rédhibitoire, mais des retards accumulés qui
parviennent au final à se résorber en sortie d’heure de pointe sans que le
nombre des missions ait été diminué dans la plupart des cas. Résultat :
même nombre de « missions », mais un acheminement ralenti des voyageurs.
La ligne A a toujours constitué un casse-tête dès lors que l’on
a su qu’elle serait saturée beaucoup plus vite qu’envisagé par les décideurs de
l’entreprise et surtout des pouvoirs publics lors de la construction à la fin
des années 60*.
* J’avais eu la chance
de visiter le chantier entre Auber et Etoile en compagnie d’un géologue, et j’en
garde en souvenir quelques fossiles récupérés dans les sols creusés par le
tunnelier.