SNCF : Pépy veut limiter le « droit de retrait »
Trop souvent des agents du personnel d’exploitation de la SNCF sont, dans le climat d’incivilités et de rejet des règles qui prévaut de nos jours, victimes d’agressions plus ou moins graves. Avec pour conséquence une grève spontanée des collègues dans le cadre du « droit de retrait ». Rien d’illégal dans ce type de réaction. Mais est-ce la bonne solution ?
À cette question, le pédégé de la SNCF, Guillaume Pépy, répond clairement « non ». Mais il n’est pas le seul : les clients de l’entreprise, privés sans le moindre préavis de leur moyen de transport, sont très majoritairement du même avis que le patron de la SNCF, de même que les associations d’usagers des transports. On les comprend : ce type de mouvement, plus que tout autre, est immédiatement synonyme de galère pour les milliers de voyageurs restés à quai et n’ayant pu, faute d’information préalable, envisager de solution alternative pour leur déplacement.
Tel a été le cas le mercredi 22 janvier à la suite de l’agression d’un conducteur en gare d’Ermont (Val d’Oise) par un passager en infraction avec la loi interdisant de fumer dans les trains. Résultat : un violent coup de tête ayant occasionné un choc facial aggravé par une incisive cassée et un compréhensible traumatisme psychologique. Durant près de 24 heures, le trafic de la gare Saint-Lazare a été, au mieux très perturbé, au pire quasiment nul avec 24 voies sur 27 en arrêt total de trafic ! Tout cela au grand dam de dizaines de milliers de voyageurs consternés et de « gilets rouges » compatissants mais impuissants à donner des informations fiables.
Le phénomène n’est pas nouveau, et les cheminots ont de bonnes raisons de marquer ainsi leur colère pour exiger des mesures de protection et pour amener, non seulement la direction de leur entreprise, mais aussi les pouvoirs publics à prendre en compte les risques encourus par les agents d’exploitation dans le cadre de leur activité professionnelle. Que ce soit à la SNCF ou à la RATP, il est désormais avéré qu’un conducteur ou un contrôleur, voire un agent de gare ou de station, ne peut plus espérer faire son métier sans être, tôt ou tard, agressé physiquement – dans les cas extrêmes au couteau ou au cutter ! –, les plus malchanceux d’entre eux l’étant à plusieurs reprises au cours de leur carrière. C’est évidemment inacceptable.
Et ce n’est pas accepté ! D’où l’exercice récurrent du droit de retrait – une disposition légale, inscrite noir sur blanc dans le Code du Travail – lorsque la colère déborde et fait tache d’huile parmi les collègues de la victime. Encore faut-il savoir que ces grèves spontanées sont très largement limitées en nombre par les cheminots, malgré les multiples voies de fait dont ils sont victimes, afin de pénaliser le moins possible les usagers. Mais il arrive un moment où la colère doit s’extérioriser, quelles que soient les conséquences sur le transport des voyageurs.
S’il est légitime que les cheminots se battent, lors des agressions les plus graves, pour garantir leur sécurité dans le cadre professionnel au même titre que l’ensemble des salariés de notre pays, il est non moins légitime que les voyageurs de la SNCF puissent bénéficier du service qui leur est dû dans le cadre du contrat de transport matérialisé par leur ticket ou leur abonnement. Guillaume Pépy est assurément conscient des deux aspects du problème. C’est la raison pour laquelle il souhaiterait que les mouvements de grève spontanés exercés dans le cadre du droit de retrait soient limités à une heure comme il l’a confié récemment à l’antenne d’Europe 1. Une heure, soit le temps d’organiser, a-t-il confié, une rencontre avec le préfet et de mettre sur pied une conférence de presse commune direction-syndicats afin de sensibiliser l’opinion.
Des discussions ont actuellement lieu à la SNCF pour envisager d’évoluer dans cette direction comme le souhaitent les associations d’usagers des transports. Une évolution qui nécessite en effet un consensus, le pédégé de l’entreprise n’ayant pas le pouvoir d’imposer une telle limitation de l’exercice du droit de retrait. Ces négociations aboutiront-elles ? Ce serait souhaitable pour toutes les parties.
Souhaitable pour les voyageurs, qui verraient s’éloigner le spectre des galères impromptues, souvent à l’origine de grandes difficultés d’organisation familiale ou professionnelle.
Souhaitable également pour les agents d’exploitation qui bénéficieraient sans aucun doute d’un soutien quasi-unanime des usagers, ce qui est loin d’être actuellement le cas lorsque la grève surprise pénalise durant de longues heures des salariés allant au travail ou cherchant à rentrer à leur domicile.
Gageons que la raison l’emportera, la direction étant manifestement à l’écoute de ses agents d’exploitation sur cette épineuse question, et les syndicats mûrs pour accepter une avancée de ce type qui permettrait d’aplanir les relations avec les clients dans des circonstances de ce type. Encore faudra-t-il que des garanties soient données au personnel de la SNCF afin que la médiatisation des agressions et des mesures revendiquées par les représentants syndicaux soit une réalité tangible.
63 réactions à cet article
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Le droit de retrait n’a rien à voir avec le droit de grêve : Il faut un danger immédiat ! Force est de constater que ce droit est utilisé généralement de manière abusive non pas en cas de danger mais après un incident. Ces gens punissent ainsi des usagers innocents, bref c’est un scandale !
C’est d’autant plus un scandale que par ailleurs le droit de grève (le vrai) est mal utilisé dans cette boite qui semble donc ne pas avoir de vrai problème mais d’imprévisibles sautes d’humeur !
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Bonjour, Croa.
L’utilisation du « droit de retrait » dans de tels cas est effectivement sujette à polémique si l’on se réfère aux termes du Code. Mais cet usage est généralement admis par tous.
Encore faudrait-il ne pas en abuser, ce qui, il faut également le reconnaître, est assez largement le cas, les cheminots n’exerçant ce « droit de retrait » que dans un nombre très réduit de cas d’agressions, lorsque de faits graves ou lorsque la marmite déborde par accumulation.
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Ben non Fergus le droit de retrait n’est essentiellement admis que par les organisations syndicales, pas par les clients et encore moins par les ceux pris en « otage »...
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Bonjour, Algunet.
Il n’y a pas d’« otages » mais des victimes des incivilités et de la délinquance des deux côtés !
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Bonjour, Suldhrun.
Désolé d’avoir oublié de vous saluer.
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Aux moinsseurs :
Je regrette non que vous moinssiez, ce qui est votre droit, mais que vous ne donniez pas d’explication sur les points de désaccord.
Sachez que j’ai fait toutes les manifestations de 1995 contre le plan Juppé au côté d’amis syndicalistes cheminots et que j’ai toujours été intéressé par la question traitée dans l’article.
Nous en avons parlé, des agents SNCF ou RATP et moi, à différentes reprises jusqu’à un passé récent. Pour aboutir à ce constat : plus le temps passe, plus les grèves surprise sont rejetées, avec à la clé des commentaires de plus en plus durs malgré les circonstances liées à d’insupportables agressions.
Les agents ont-ils quelque chose à gagner en choisissant ce mode d’action ? Non, à l’évidence, et ils le savent. Mais ils s’enferment dans une logique ancienne sans trop chercher à faire évoluer leur cause différemment.
Aujourd’hui, Pépy leur propose un soutien plus important dans la saisine des pouvoirs publics et les alertes en direction des médias en échange d’une moindre gêne pour les usagers. Pourquoi ne pas dire banco et jouer cette partition-là, quitte à revenir par la suite aux conditions actuelles du droit de retrait si les engagements ne sont tenus ?
Je ne dis rien d’autre que cela. « Etre syndiqué, cela ne dispense pas d’être intelligent » disait Coluche dans « Le maître d’école ». Il avait raison, je sais que des camarades syndiqués de la SNCF partagent ce point de vue, parfois en opposition avec des permanents dont les intérêts peuvent être contradictoires.
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@ Tonimarus.
Il est évident que les revendications sur les effectifs restent plus que jamais d’une actualité criante. Mais cela ne doit pas empêcher d’aborder le problème posé sous un angle différent des routines observées jusque là, tant par la direction que par les permanents syndicaux.
Bonne journée.
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@ Tonimarus.
La baisse des effectifs de la SNCF est liée à différentes causes que vous connaissez mieux que moi : l’externalisation d’une partie des activités, l’automatisation de certaines taches, la suppression de lignes non rentables et la diminution des effectifs en gare, en partie liée à la multiplication des automates de vent, etc.
Tout n’a pas été négatif dans cette évolution. Et la suppression de certaines lignes s’est imposée comme une évidence, à l’image de celle qui passe chez moi, à Dinan, et qui vit sans doute ses derniers mois d’activité avec ses trains qui roulent quasiment à vide entre Dol et Saint-Brieuc. En revanche, la suppression d’agents des gares et la diminution des personnels de sécurité se paient au prix fort en termes d’incivilités.
Ces constats faits, je ne prétend pas ici dire « comment faire », mais affirmer qu’il faut trouver des solutions avant que la situation ne dégénère entre cheminots et usagers. Et pour cela il faut instaurer un dialogue entre les parties. La solution passera peut-être par cette heure d’arrêt de travail ou par autre chose, mais il est urgent que l’on sorte du blocage actuel.
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@ Tonimarus.
Je ne sais pas si je m’exprime mal, mais que ce soit dans l’article ou dans les commentaires, nulle part je n’ai parlé d’une loi visant à limiter à 1 heure l’arrêt de travail lié au droit de retrait exercé en cas d’agression. Il s’agirait là d’un accord entre la direction de la SNCF et les syndicats, rien d’autre ! Et si cela ne fonctionne pas, eh bien l’on reste sur les dispositions existantes.
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@ Tonimarus.
Je suis sincèrement désolé que vous haussiez le ton en éludant de surcroît la teneur de mes réponses. Que vous soyez plus compétent que moi pour évoquer ce sujet, je n’en doute pas une seconde. Mon rôle en l’occurrence n’est pas de mettre des solutions sur la table, mais de donner un point de vue et surtout de permettre à chacun de s’exprimer, comme vous le faites, en fonction de son expérience ou de sa sensibilité au problème évoqué.
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Pour Tonimarus « Contrairement aux idées reçues, la SNCF n’a pas toujours cultivé la « gréviculture ». « De 1969 à 1979, la combativité du mouvement cheminot est en dessous de la moyenne nationale, »
Et Alors ? Si les agents de la SNCF ne sont pas foutu de se lancer dans des luttes ordonnées, tant pis pour eux : Qu’ils n’emmerdent pas les gens qui n’y sont pour rien avec des colères irrationnelles. ! ( Avec des grèves normales il n’y aurait rien à redire.)
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@ Tonimarus.
Je vous rejoins tout à fait dans la réponse que vous faites à Croa sur la nécessité pour les usagers de comprendre que les grèves exercées dans le cadre du « droit de retrait » visent non seulement à protester contre les agressions dont sont victimes les agents, mais également à demander des moyens pour réduire le plus possible les risques d’agression dont peuvent être victimes non seulement les agents mais également les voyageurs.
Personnel et clientèle, ce devait être le même combat sur ce thème. Mais il ne peut évidemment en aller ainsi compte tenu de la gêne énorme causée à des dizaines de milliers d’usagers qui habitent toujours plus loin de leur lieu d’emploi et qui passent toujours plus de temps dans les transport, avec un état de stress qui s’est aggravé au fil du temps. D’où la nécessité impérative d’agir autrement.
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@ Tonimarus.
En l’occurrence la SNCF s’est sans aucun doute appuyée sur l’illégalité de toute démarche visant à transporter gratuitement les voyageurs, ce qui était le cas, aucun contrôle n’étant effectué à l’entrée du train ou dans celui-ci. Les agents s’exposaient même à des poursuites pénales.
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Te fous pas de notre gueule Tonimarus, il ne s’agit pas de revendications mais de réactions à chaud sur des incivilités qui existent forcément vu que le risque ça fait partie de la vie et dont les usagers ne sont nullement responsables. Par ailleurs si à moi il arrivait quelque chose je ne m’en prendrais pas à la terre entière !
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@ Croa.
Il n’est quand même pas normal qu’un conducteur de train, de métro ou de bus, de même qu’un contrôleur ou un agent commercial, risque de se faire agresser, le cas échéant gravement, dans l’exercice de son job. C’est pourquoi il faut tout faire, non pour diviser, mais pour unir cheminots et usagers afin de faire pression sur les pouvoirs publics pour limiter des risques d’agression pénalisants pour tous.
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Bonjour Fergus
Croa a raison d’affirmer que le droit de retrait doit s’utiliser avant et pas après. D’ailleurs, médiatisation d’une agression ou non ça continuera quand même et je ne vois pas de bonnes solutions. L’ambiance détestable actuelle n’arrange pas les choses, ce qui n’est pas une raison pour accepter l’agressivité et la violence. Faudra-t-il qu’un jour les contrôleurs soient formés à la self-défense.-
Bonjour, Gruni.
Le problème est qu’on ne peut exercer un « droit de retrait » préventif pour un risque d’agression, nul ne sachant s’il y aura agression et, si c’est le cas, quelle en sera la gravité, entre le crachat au visage et le coup de cutter. C’est d’ailleurs pour cela qu’il n’y a jamais de poursuite des agents grévistes dans de tels cas, la jurisprudence leur étant plutôt favorable.
Des bonnes solutions, il n’y en a effectivement pas, la plupart des mesures de protection ayant déjà été prises, notamment avec la généralisation de caméras embarquées. Mais on ne peut évidemment mettre des policiers ou des agents de sécurité dans tous les trains comme cela existe déjà le soir sur certaines lignes. Les agressions peuvent en effet survenir à tout moment et n’importe où dans l’état de déliquescence actuel de l’esprit civique.
C’est pourquoi la médiatisation des agressions (ce ne sont pas des « incidents ») doit s’accompagner d’un travail de pédagogie en direction des usagers afin de les amener à être plus solidaires, à refuser les comportements déviants potentiellement dangereux ou sources de conflits. C’est vers cela que devrait, je l’espère, s’orienter le contenu des négociations direction-syndicats à la SNCF.
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« malgré les multiples voies de fait dont ils sont victimes » C’est effectivement cette raison qui provoque ces droits de retrait, il ne faut pas s’en tenir uniquement au déclencheur ni au usagers.Ce sont des accumulations continuelles qui sont à l’origine de ces droits de retrait.Un raz le bol bien connu des psychologues qui vous diront qu’à un moment ou à un autre, il faut que ça pète.
Pépi veut maitriser ce phénomène mais ne pourra empêcher l’accumulation du stresse.
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Bonjour, Gasty.
Nous sommes d’accord. Pour autant, il ne faut jamais refuser le dialogue, quitte à claquer la porte en cas d’enfumage manifeste.
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@tonimarus
Avant de traiter les gens de tartufes, sachez que le droit de retrait est un droit qui permet à tous les travailleurs de ne pas effectuer une tâche qu’il considère comme trop dangereuse. -
@tonimarus
J’explique simplement que le droit de retrait permet à un travailleur de refuser une mission s’il considère quelle est trop dangereuse. Dans le cas de ce « droit de retrait » suite à une agression le terme n’est pas approprié, il s’agit plutôt d’un débrayage pour revendiquer plus de sécurité. Donc le droit de retrait est une appréciation suite à une observation. Personne n’a jamais prétendu qu’on pouvait deviner une agression avant de monter dans un train, mais il faut savoir de quoi en parle. -
En fait, nous nous trouvons devant une sorte de guerre ouverte par les cheminots contre le reste de la population. Depuis des décennies, la vie quotidienne de millions de Français et en particulier de 10 millions de banlieusards est empoisonnée par des grèves à répétitions qui ont pour résultat que les usagers sont brusquement cloués sur le quai.
Il est évident que si le droit de grève est inscrit dans la constitution, le droit de circuler librement est inscrit dans le droit des gens et devrait être très supérieur au droit de grève.Une agression, fusse-t-elle inadmissible, n’est pas une raison légitime pour bloquer toute une gare, aux heures de pointe.Il est exact de dire que depuis des décennies les cheminots, ont déclaré une véritable guerre au peuple français.-
Bonjour, Spartacus.
Il est inexact et choquant de parler de « guerre ouverte » entre les cheminots et les usagers. Bien au contraire, l’écrasante majorité des agents d’exploitation de la SNCF (et cela vaut également pour la RATP) est attachée au service public et au respect des conditions de transport des voyageurs.
Quant au nombre des grèves, il a diminué de manière spectaculaire depuis 20 ans. En 2007, le nombre de journées-agent perdues pour fait de grève était encore de 2,6. En 2012 (les chiffres de 2013 ne sont pas encore connus), ce nombre a chuté à... 0,56 !
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Bien entendue Emilie qui venait du Havre tous la matins et travaillait dans des bureaux gare St Lazare n’entre pas dans vos statistiques !Elle a perdu son job pour absences répétées, ne peut plus payer le loyer de son appart près de la gare du havre. Elle est tombée en dépression.On l’a retrouvée pendue la semaine dernière !En économie l’important est ce qui ne se voit pas !.Comment valoriser les emplois perdus par les usagés, les contrats ratés, les coûts supportés, les TPE et PME bouleversées, les avions ratés, les nuits d’hôtel annulées, le pouvoir d’achat des heures perdues dans l’économie, les incitations à délocaliser et tous les effets pervers... -
Il faudrait retirer à Pepy son poste ainsi que ses privilèges et qu’il rembourse ses salaires et primes.....
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Le jour ou il se prendra une bonne mandale , un bon coup de boule suivi de coup de pieds au sol cela sera salutaire et refera de lui un humain avec tous les inconvénients liés à cette espèce , cela lui refera tourner le cerveau dans le bon sens.....
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Bonjour, Zygzornifle.
On peut se faire plaisir en évoquant une agression de ce type sur le pédégé, mais cela ne fait pas avancer les choses, convenons-en !
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d’accord mais c’est la seule chose qu’un PDG ait à craindre, pour le reste il est trop bien protégé....
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@ Zygzornifle.
Pépy ne craint en effet pas grand’ chose.
A noter, et c’est un bon point pour lui, que le pédégé de la SNCF est (relativement) modéré sur le plan du salaire. Rappelons que les salaires des entreprises publiques, ou détenues majoritairement par l’Etat, sont plafonnés, depuis l’arrivée du PS au pouvoir, à 450 000 euros par an. Avec 250 000 euros annuels, Pépy est très loin de ce plafond.
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@ Fergus : « Encore faudra-t-il que des garanties soient données au personnel de la SNCF... »
Comme si l’époque était aux garanties données aux cheminots...Comme si Guillaume Pépy dont le but est de mater les syndicats, dont Sud-Rail, et d’entrainer encore plus la SNCF sur la voie de la privatisation et de la suppression de fonctionnaires, était une voix à écouter...
Limiter le Droit de grève voilà tout ce qu’il veut obtenir !Version Sud-Rail de l’agression à Saint-Lazare...
http://www.sudrailpsl.org/-
Bonjour, Jaja.
Je suis assez d’accord avec vous, il est peu probable que Pépy accepte des avancées significatives dans le sens des revendications. Mais on peut toujours discuter, quitte à se quitter sur un statu quo qui n’aura pas fait bouger la situation d’un iota. C’est du moins la manière dont je vois le dialogue social.
A propos de Sud, j’ai participé à la rédaction des premiers tracts de ce syndicat lors de sa création à la RATP.
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A 100% pour un « droit de retrait »...La SNCF se meurt comme tant de chose en France en ce moment...(merci l’UE)...Il y a seulement 50 ans notre pays avait encore TOUT pour servir les Français...Aujourd’hui Tout disparait petit à petit..et le plus triste est que la majorité des gens ne le voient pas.. ?-
Bonjour, Claude-Michel.
Il n’est question nulle part de retirer ce « droit de retrait » mais de limiter la gêne pour les usagers. Pourquoi un droit de retrait limité à une heure, avec l’accord des organisations syndicales, ne pourrait pas être mis à profit pour faire de la pédagogie dans les gares auprès des voyageurs et les associer aux revendications ? Au lieu de cela, les voyageurs sont de plus en plus braqués, et personne n’a rien à gagner dans cette dégradation des rapports.
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Par Fergus ....La société évolue...vers la mal pas vers le bien...alors une heure n’y changera rien même avec de la pédagogie...Qu’ils gardent le droit de retrait et peut être à la longue les gens « là » comprendront la pédagogie et changeront (pas sur d’ailleurs)...enfin il me semble.. !
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@ Claude-Michel.
Dans l’état d’exaspération qui augmente de part et d’autre, ne vous étonnez pas, dans ce cas, si l’on assiste un jour à des affrontements dans les gares. On doit pouvoir, je l’espère, trouver des solutions acceptables par toutes les parties.
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Par Fergus ...Non..il n’y aura pas d’amélioration bien au contraire..(j’aimerai me tromper)..L’exaspération enfle un peu plus tous les jours (et pas que dans les gares)...donc il y aura explosion hélas... !
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@ Tonimarus.
Je ne prends personne pour des « truffes », et surtout pas les cheminots.
Si les syndicats ne veulent ou ne peuvent pas trouver un point d’accord avec Pépy sur cette proposition, il ne se passera tout simplement rien et l’on continuera comme avant, Pépy n’ayant aucun moyen légal d’obliger à réduire la durée du droit de retrait.
Je dis simplement que, compte tenu des tensions qui ne cessent d’augmenter, il faut mettre toutes les données du problème sur la tableavant d’affirmer qu’aucune avancée n’est possible.
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« en effet une greve avec obligation de la continuite du service public ne sert presque plus a rien »
Reçu 5/5 Tonimarus ! Ce qu’il faut demander à votre direction c’est le rétablissement du droit de grève (avec préavis mais libre) en échange de l’encadrement du droit de retrait (souvent utilisé abusivement.)
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Je comprend tout à fait la réaction des cheminots. Ils ne sont pas là pour essuyer coups et invectives. La SNCF les oblige à faire respecter les règles de civisme et du transport. S’ils ne le faisaient pas ils se feraient traiter de fainéants, désinvoltes etc sans compter les sanctions. S’ils le font, ils sont sous la menaces de petites frappes qui se permettent de frapper sans risque ( à l’improviste c’est si facile, et de toutes façons le cheminot n’a pas le droit de cogner sous peine de poursuites).
La direction et la préfecture pourraient si elle le souhaitaient vraiment mettre en application des mesures coercitives envers ces délinquants. Mais les effectifs de police sont envoyés sur les routes racketter les automobilistes, ça rapporte tellement plus.
Et les autres causes de retard ou suppression de trains sont bien plus nombreuses :
Manque d’entretien, pannes, effondrement de caténaires, surcharge réseau etc, plus souvent dues à la diminution des effectifs et des moyens. Saboter le rail est une volonté politique pour préparer l’ouverture à la concurrence avide de profit et non de service public ni de sécurité. (Voir l’exemple de l’Angleterre)
Il est tellement facile de stigmatiser encore et toujours le personnel et de monter les victimes au travail, contre les victimes usagers. Ceux qui râlent le plus devraient essayer de travailler sous ces menaces permanentes pour comprendre...
Je tiens à préciser que je ne suis pas cheminot, que je prends souvent le train et que je suis aussi victimes de retards fréquents dus à toutes autres causes que celles dues au personnel. Tout simplement, j’ouvre les yeux et bien que mécontent, je ne trompe pas de coupables !-
Bonjour, Granloup.
Encore avez-vous oublié dans les causes de retard les dégradation de matériel (signaux par exemple) ou les individus qui se baladent sur les voies.
Qu’il y ait globalement une volonté libérale d’aller vers plus de privatisation des transports ne fait aucun doute. Pour autant, la plupart des nuisances que vous citez, et que je viens de compléter, ne sont en aucune façon imputables aux dirigeants. A moins que l’on considère qu’il aient eu le tort de ne pas placer des agents de sécurité sur tous les quais et, en ligne, à tous les points kilométriques. J’exagère à peine tant les incidents peuvent survenir n’importe où sur le réseau.
Qu’il y ait besoin de renforcer la présence humaine à titre dissuasif, je suis bien évidemment d’accord. Mais face au problème social posé par le délitement des mœurs et face aux difficultés budgétaires, le problème semble difficilement soluble.
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Si j’en crois les échos d’AV, les enseignants sont régulièrement soumis à des agressions physiques dans certaines classes de certains quartiers : on n’assiste néanmoins pas à un jour de retrait pour l’ensemble des enseignants.
Le service public a ses revers auxquels il faut trouver des remèdes qui ne sont certainement pas de pourrir la vie de millions d’usagers.Allons plus loin, ces fonctionnaires du rail avec des emplois à vie assurés devraient avoir un encadrement plus strict du droit de grève : ras le bol de ces sempiternelles grèves d’automne dont personne ne connait l’origine mais qui reviennent chaque année avec la chute des feuilles.-
Bonsoir, Arnes.
Il y a exercice du droit de retrait chez les enseignants aussi en cas d’agression grave. En général dans l’établissement du professeur agressé.
Pour ce qui est des cheminots, ce droit de retrait est à géométrie variable, le cas de Saint-Lazare ayant été particulièrement spectaculaire par son ampleur.
Pour ce qui est des « sempiternelles » grèves des cheminots, ce n’est plus le cas ces dernières années. Le nombre de jours de grève est même tombé à 0,56 en 2012, avec un plus bas à 0,44 en 2011. On est loin de la « gréviculture » encore dénoncée ici et là avec ces chiffres ! Pour ce qui est
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Fergus a raison de dire qu’il y a moins de grèves à la SNCF (Il parle là des vrais grèves je pense.)
C’est vrai aussi que les incidents techniques et autres retards et suppressions de trains sont devenus une plaie à la SNCF, surtout sur certaines lignes secondaires ! C’est bien pire que les grèves ! -
Bonsoir,
trois choses me semblent manquer au débat :
- l’orientation de la réaction individuelle face à l’agression. Le droit de retrait a le mérite de maintenir une alternative de groupe à la réaction « solitaire » qui est tout simplement de s’armer... (bavures ?)
- les « usagers », d’office innocents (qui sont donc les « agressifs » ?) bien que lors d’agressions ils se gardent de porter assistance à la personne en danger, et « liés » par un « contrat » de transport qui n’est effectif que pour ceux qui en règlent le montant au lieu de s’organiser pour s’en affranchir.
- la débâcle du transport en cas de gréve, qui est causée par la nécessité de gérer dès le début, non l’immédiat, mais la mise en place du lendemain au moindre coût, laissant aux médias le soin de faire porter le chapeau au mouvement qui serait minimisé si on acceptait de disposer de matériel et de personnel pour pallier la conséquence des circulations annulées sur la remise en place des moyens.
Dur métier, bon courage et toutes mes amitiés à ceux qui ont encore le courage de faire rouler les trains (et que ceux qui voient un privilège à avoir un métier viennent en tâter, on en cherche en permanence)-
Bonsoir, Loco.
Les métiers d’exploitation restent en effet très souvent pénibles dans la durée, malgré les avancées technologiques et ergonomiques. D’autant plus que ce qui a été gagné sur la pénibilité physique a été, dans le même temps, assez largement perdu sur le plan du stress.
Une pensée pour les agents de la RATP, et notamment pour les conducteurs de métro qui passent la plus grande partie de leur vie professionnelle en souterrain, et pour les machinistes qui, au volant de leur bus, ont en général des problèmes aigus de dos dès 10 à 15 ans d’activité.
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Bonsoir,
les métiers de conduite ne restent pas pénibles. Ils le deviennent de plus en plus, car si la pénibilité physique (bruit, température, vibrations, absence de suspension) diminue, la pénibilité nerveuse augmente (cadences, tension nerveuse, temps de parcours) et sans doute que peu de gens se posent la question simple « quand est-ce qu’on pisse ? » qui est pourtant le corollaire des longs parcours.
Et au-delà des conditions de travail, s’ajoute un absentéisme anormalement bas provoqué par un système de rémunération où les primes de travail effectif atteignent plus du tiers du salaire, favorisant la régularité du service au prix du « marche ou crève » et de l’auto-médication qui, curieusement, ne semblent pas contestés par les responsables de la Sécurité......-
Je me rends compte en me relisant que je laisse de côté un des facteurs lourds de la pénibilité, qui touche tous les employés de l’Etat, « fonctionnaires » ou pas, et qui est la campagne, devenue le climat de mépris organisé contre tous ceux qui ont embrassé et assument les métiers dont jadis le dévouement faisait rêver les gosses, du pompier à l’infirmière, de l’instituteur au sergent de ville, et qui malgré ce climat délétère organisé par les petits soldats du profit et de la concurrence, continuent à trouver leur grandeur dans leurs obligations de service. Tiens, si c’était ça, une morale, une éthique ?
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@ Tonimarus.
Les cheminots, comme les amis des cheminots, doivent prendre en compte l’évolution du climat social et adapter leurs réactions, non dans le renoncement, mais par le biais de nouvelles formes de revendications. Cela s’appelle du pragmatisme.
Mais peut-être que, éloigné du métier depuis 20 ou 25 ans, ne percevez-vous pas l’évolution croissante des tensions entre les exploitants et le public. Etant chaque mois à Paris, je peux mesurer les évolutions négatives de ce climat, et je pense qu’elles nécessitent des réponses différentes afin de s’allier les usagers contre les dérives libérales, pas de s’en faire des ennemis.
Bonne journée.
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Je vais y aller de mon histoire. Je ne suis pas du tout un utilisateur de la SNCF ( encore que... ), mais plutôt de la RATP. Sincèrement, je suis pour le droit de retrait. Lorsqu’un agent de la SNCF ou de la RATP est agressé dans ses fonctions, j’estime normal qu’il y ait ce droit de retrait et je trouverai absurde de le limiter à 1h, il perdrait tout son sens.
Ceci étant, je trouve absolument anormal les dérégulations volontaires, les retards programmés et voulus, les déplorables conditions choisies et faites exprès que les responsables de la RATP ( et accessoirement de la SNCF ) organisent tous les jours. Je m’explique.
prenons le cas du RER A. Vous prennez le train 2 fois par jour, chaque semaine à des heures différentes. Parfois il est à l’heure, parfois en retard. Vous en concluez qu’il y a des incidents techniques imprévisibles et involontaires qui perturbent le traffic. Très bien vous l’acceptez.
Vous prennez le RER A 2 fois par jour, et toujours à la même heure. 5 jours par semaine, le même RER, à la même heure a 15-20min de retard. Il ne s’agit plus là d’un cas isolé, indépendant de la volonté, ou faisant suite à un incident technique aléatoire. Il y a une réelle volonté, une programmation de retard délibérée.
Pourquoi ? Tonimaru l’a en partie expliqué : la volonté de la direction de rentabiliser au maximum les trains au détriment du service fourni, du bien-être des clients, et par conséquent de celui des agents de terrain.
Vous avez 600 passagers payants à transporter par heure. 1 train toutes les 10 min = 100 passagers payants transportés = 6 trains affrétés.
Vous avez 600 passagers payants à transpoter par heure. Vous retardez chaque train de 4 min. Vous transportez 600 passagers payants dans 5 trains affrétés. Conclusion, vous gagnez en frais de fonctionnement 1 train par heure. Multuipliez ca par le nombre d’heure et le nombre de lignes, ca en fait des économies.
Sympa ? Oui, sans doute. Mais pas pour les passagers qui seront retardés, qui devront s’entasser encore plus dans des trains déjà bondés, avec toutes les bousculades, impolitesses, énervements que cela peut impliquer. Vous multipliez ces conditions 2 fois par jour, 5 fois par semaine, 45 semaines par an et vous avez une très faible idée de l’énervement de certains clients. Pas usagers, clients. Ils payent puor un service qui n’est clairement pas à la hauteur.
Alors forcément à un moment donné ca éclate. Et manque de bol ca tombera sur le pauvre agent qui ne fait que son boulot mal payé, dans des conditions tout aussi dégradées et dégadantes. Et ce n’est pas une fois, mais 5 fois ou 10 fois par jour qu’il subit des incivilités. Les agressions sont elles heureusement plus rares. Alors sincèrement, droit de retrait oui. 1000 fois oui, quand bien même en temps qu’usager ca me met dans une merde noire.
je travaille dans un hotel 5étoiles. des clients malhonnetes, malpolis, de mauvaise foi, agressifs, désagréables j’en crois tous les jours. Plusieurs fois par jour. Et pourtant je bosse dans un établissement de luxe. Et sincèrement il y a des moments ca me donne envie de pêter les plombs. Un mec de la SNCF ou de la RATP qu’on oblige à longueur de temps à se positionner face à des gens exacrables, pourris et en colère par les conséquences des décisions prises par ses patrons devrait au moins pouvoir avoir la lattitude de ce droit de retrait en cas de situation grave.
Il doit déjà faire face à toutes les dégradations liées aux décisions de ses responsables, et doit en plus assumer ces conséquences, quand ca arrive au visage des clients. Je ne doute pas que le jour où Mr Pépy et les 2-3 échelons en dessous de lui feront une seule semaine de boulot de terrain à se faire insulter, cracher dessus, voir même plus grave, ils changeront vite d’avis sur ce droit de retrait et passeront les 6 mois qui suivent en crise profonde dans leur bureau doré par peur d’affronter la réalité du terrain.-
Bonjour, Mortargent.
Il m’arrive assez souvent de prendre le RER A et je ne fais pas le même constat que vous : aux heures creuses, la régularité et les horaires sont respectés, sauf incident ; aux heures de pointe, il arrive effectivement que des retards importants puissent être constatés, le plus souvent par cumul à la suite d’un incident plus ou moins grave : problème technique (par exemple sabot de frein bloqué ou panne locale de signalétique), déclenchement malveillant de signal d’alarme, bagarre ou agression dans une rame, individu sur les voies (une plaie en augmentation !), colis suspect, suicide, etc.
Il n’y a pas de volonté délibérée de la direction de la RATP de perturber le trafic. Si tel était le cas, les syndicats (j’en connais quelques responsables) seraient d’ailleurs vent debout contre cette politique et ne se priveraient pas de dénoncer ce scandale. Je crois d’ailleurs savoir que le taux de régularité de la ligne avoisine les 86 %, ce qui est insuffisant en regard des objectifs fixés par le STIF (autorité organisatrice), mais loin des griefs trop souvent mis en avant. Or, il faut savoir que lorsque l’objectif contractuel fixé par le STIF (grosso modo l’état, la région et les départements) n’est pas atteint, l’entreprise RATP subit d’importantes pénalités financières. Son intérêt est donc de tout faire pour que les horaires soient respectés le mieux possible, et cela malgré tous les incidents auxquels elle doit faire face.
Pour ce qui est du « droit de retrait », je suis d’accord avec vous qu’il doit être impérativement maintenu, et cela tombe bien : personne n’envisage de le supprimer, et c’est heureux, tant les agressions de cheminots sont inacceptables. Ce que Pépy propose, c’est d’en réduire la durée, avec l’accord des syndicats, en le rendant plus visible et plus efficace en termes de revendications. Si c’est sincère, les syndicats joueront le jeu ; si c’est du pipeau, les syndicats rejetteront cette proposition, voilà tout !
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@ Fergus : je vous invite à essayer de prendre le RER A de 19h32 ou de 20h32 au départ de la gare de Bussy Saint Georges tous les jours de la semaine. Cela fait 9 mois que je le prends en semaine et en week end, et il est à l’heure en moyenne 1 fois sur 5.
Dans le sens inverse, je vous invite à prendre ceux de 07h48 ou 07h58 au départ de La Défense en direction de Marne la Vallée. Il est également très rare qu’ils soient à l’heure.
Au point que quand bvous regardez les affichages il y a de quoi rire. J’arrive devant l’écran à 07h42. Le RER est indiqué à 07h48. A 07h44, il change et est indiqué à 07h46. Chouette, 2 minutes d’avance !!!
A 07h46 il repasse à 07h48... Bon tant pis pour les deux minutes d’avance. A 07h48, le train précédent ( direction Boissy Saint Léger ) n’est toujours pas entré en gare. Du coup, à 07h49 il est affiché Voie 1. A 07h50, le train de Boissy arrive. A 07h52 le train est toujours affiché voie 1. Il arrive à 07h55.
7 minutes de retard. Rien du tout en somme. Mais entre temps vous avez décalé d’autant tous les autres trains suivants, et forcé pas mal de monde à s’entasser dans des wagons déjà bondés, au point que parfois certains restent à quai en attendant le suivant.
Pour ma part, je m’en moque complètement. Je rentre du boulot, j’ai 1h15 de trajet devant moi à faire debout. Et j’ai de la patience à revendre. Mais je comprends que les personnes qui vivent cela tous les jours puissent une fois péter les plombs. Et quand ils le font, cela ne tombe jamais sur un responsable de la SNCF ou de la RATP... Mais sur le pauvre clampin qui va en prendre plein la figure pour pas un rond et qui ne pourra faire qu’encaisser.
Lorsque je pars travailler, je prévois toujours 1/2 heure de trajet de plus en marge. Et je suis rarement en « avance » sur mon programme. Il est relativement fréquent ( 2 fois par semaine en moyenne ), que cette demi heure soit bouffée par des retards que je pense sincèrement être volontaires. -
Bonsoir, Mortargent.
Etant usager plus occasionnel du RER que vous (et le plus souvent en dehors des heures de pointe), je ne mets pas vos propos en doute.
Mais je persiste à penser, aidé en cela par les relations que j’entretiens avec des syndicalistes de la RATP, qu’il n’y a pas de volonté délibérée de la direction de l’entreprise.
En revanche, celle-ci porte une responsabilité dans certains incidents techniques en allongeant la durée de vie de certaines pièces mécaniques sur les trains afin de réaliser des économies, au risque d’augmenter la probabilité d’une panne intempestive.
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@ Fergus : c’est justement là la raison de mon propos. Lorsqu’un incident technique survient, il y a un retard. cet incident est aléatoire, non programmé et imprévisible. OK, pas de soucis.
Lorsque même train est systématiquement en retard, ou du moins 4 fois sur 5. Ce n’est plus de l’aléatoire, de l’incident technique, de l’imprévisible. C’est régulier, prévu et donc décidé.
Dans le meilleur des cas, c’est un manque d’organisation chronique qui fait que le train est systématiquement en retard. Or, un manque d’organisation qui dure depuis 9 mois, c’est que derrière il n’y a aucune volonté pour le changer, ou une volonté pour le garder tel quel.
Dans le pire des cas, c’est un pur calcul d’ordre mercantile. Faire passer un train de moins que ce qui était prévu cela implique des frais de fonctionnement réduits ( personnel et matériel ) pour transporter autant de clients payants. Donc c’est plus rentable. Et tant pis pour le service rendu au client, son bien-être ou tout autre complication que cela pourrait impliquer. -
Bonjour, Mortargent.
Je crois que vous voyez le problème avec un a priori : la volonté délibérée de l’entreprise de limiter le nombre des « missions » de transport (autrement dit le nombre des trains).
Ce faisant, vous faites erreur car, comme je l’ai écrit plus haut, la RATP se mettrait ainsi en situation de devoir payer au STIF (je simplifie les procédures) les sommes importantes correspondant à la non-atteinte des objectifs de régularité. C’est d’ailleurs pour répondre à ces objectifs que l’entreprise s’est dotée progressivement de trains à 2 niveaux permettant une augmentation de la charge d’environ 40 %.
Je crois en outre que vous sous-estimez le nombre des incidents en ligne liés à des causes voyageurs, et notamment aux incivilités et au vandalisme. Autre point important : la ligne A est surchargée aux heures de pointe et, malgré les agents auxiliaires chargés de réguler les montées et descentes de voyageurs dans les gares à fort trafic comme Auber, Châtelet ou Gare de Lyon (plus quelques autres), des retards peuvent être accumulés et s’ajouter à d’autres menus incidents, avec à la clé un effet d’accordéon qui, pour une rame impliquée dans un retard, entraîne le retard de plusieurs autres trains, comme vous le soulignez.
A ma connaissance, il n’y a pratiquement pas de trains annulés, sauf incident technique rédhibitoire, mais des retards accumulés qui parviennent au final à se résorber en sortie d’heure de pointe sans que le nombre des missions ait été diminué dans la plupart des cas. Résultat : même nombre de « missions », mais un acheminement ralenti des voyageurs.
La ligne A a toujours constitué un casse-tête dès lors que l’on a su qu’elle serait saturée beaucoup plus vite qu’envisagé par les décideurs de l’entreprise et surtout des pouvoirs publics lors de la construction à la fin des années 60*.
* J’avais eu la chance de visiter le chantier entre Auber et Etoile en compagnie d’un géologue, et j’en garde en souvenir quelques fossiles récupérés dans les sols creusés par le tunnelier.
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@Fergus : je conçois tout ce que vous dites, et n’étant pas dans les secrets de la RATP, je me contente de constater ce que je vis au quotidien.
Les retards dont je parle sont en dehors des heures de points ( 19h32 ou 20h32 ) et surtout, ils sont constatés au départ de la ligne de RER. La gare de Bussy Saint georges est la 3ème après Marne la vallée et Val d’Europe. Qu’un RER cumule du retard sur 10-15 gares/arrêts cela se concoit, surtout en heures de pointe. Qu’il cumule plus de 10-15 min de retard sur 2 gares et ce 5 fois par semaine, il ne s’agit plus d’aléatoire. Surtout sur cette plage d’horaires là, et dans ce sens de circulation là.
Le problème est que c’est quasi systématique, et que du coup tout le monde fait avec. Je prévois pour ma part 1/2 heure de trajet en plus. Si aucun retard du tout, j’arrive en moyenne 45 min en avance au boulot. Cela n’arrive que rarement je vous rassure. 9 fois sur 10 j’arrive à l’heure, mon RER ayant du retard dès le début, retard qui se cumule ensuite au fur et à mesure des gares. Par ailleurs, je descends à La Defense, donc par chance aucune correspondance ou changement de train qui pourrait encore augmenter les « retards » potentiels.
Si tant est que cela ne soit pas une volonté de la SNCF de diminuer le nombre de trains et mieux remplir les roulants, alors expliquez moi comment il est possible pour un train qui vient de partir de son terminus/départ, d’avoir 15 min de retard tous les jours à la gare suivante ou à celle d’après... -
@ Mortargent.
N’étant pas dans l’entreprise, je n’ai pas de réponse aux cas précis que vous évoquez sur la ligne A. Néanmoins, la RATP ayant toujours répondu aux courriers qui lui sont adressés, je vous invite à écrire directement soit à la direction de l’entreprise, soit au médiateur (Philippe Labbé), avec copie à la FNAUT.
Bonne journée.
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L’exercice du droit de retrait tel qu’il est pratique par la sncf / ratp est un vaste foutage de gueule.
Un personnel se fait agresser, ça ne veut pas dire que TOUS les personnels de la ligne, voire d’autres lignes, sont en danger immédiat de se faire agresser.
Non, comme l’a dit je ne sais plus qui, il s’agit plus d’une grève surprise pour mettre l’accent sur « l’insécurité » des agens. Qu’on arrête de prendre les gens pour des truffes, et que Pépy ait le courage d’attaquer ces débrayages abusifs pour droit de retrait et de les refaire qualifier en absence irrégulière, insubordination ou je ne sais quoi.-
Bonjour, Philippe.
Votre opinion rejoint celle de nombreux clients excédés qui ne courent jamais, dans leur métier, le risque d’être agressés. Trouvez-vous normal qu’un conducteur, un contrôleur, ou même un agent des gares ait la certitude d’être agressé, souvent à plusieurs reprises, dans sa carrière professionnelle ?
Car c’est de cela qu’il s’agit, et c’est bien pourquoi, face à la colère et au stress des agents d’exploitation concernés, les pouvoirs publics se gardent bien de donner au « droit de retrait » la lecture stricte que l’on pourrait en faire en se référant au Code du Travail.
Cela n’empêche toutefois pas de se poser des questions sur l’exercice de ce droit de retrait, et c’est bien le sujet de cet article.
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Fergus,
Vous ne connaissez rien à ma vie ni à mon travail, je vous dispense donc d’émettre ce genre de remarque fort déplacée, qui, en plus, est totalement fausse.la certitude d’être agressé ? peut être allez vous un peu loin non ? et qu’entends t-on par agressé ? verbal ? physique ?
quoi qu’il en soit,qu’ils manifestent pour demander je ne sais quoi, pas de soucis, mais qu’ils prennent le fallacieux prétexte d’un danger immédiat, non, car, à ce moment là, ce danger est permanent et ils doivent tout arrêter, tout le temps. -
Bonjour, Philippe.
Je ne sais rien de votre profession, en effet, et je ne prétends pas que vous ne risquez rien dans l’exercice de votre métier. C’est pourquoi j’ai écrit que « votre opinion rejoint celle... »
Pour ce qui est des agressions, je confirme ce que j’ai écrit. Les agressions verbales étant monnaie courante, ce sont bien d’agressions physiques qu’il est question. D’agressions physiques donnant lieu à dépôt de plainte ! La réalité du vécu des agents d’exploitation de la SNCF et de la RATP est donc pire que la représentation que vous en avez. Je ne vous le reproche pas, je le constate simplement.
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mea culpa j’aurais du mieux lire.
j’en reviens cenpendant toujours à la même conclusion : si être agent de terrain ratp ou sncf, c’est être dans une warzone, qu’ils cessent tout service, tout le temps, et pas simplement quand une agression arrive, car ça ne sert absolument à rien à part emmerder des milliers d’usagers.
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Bonsoir, Philippe.
Le problème est que les tensions deviennent de plus en plus exacerbées. Pas facile, dans ces conditions, de trouver une solution consensuelle pour satisfaire les attentes des usagers et le juste des droits des cheminots à exercer leur job en tiute sécurité.
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