conte d’Andersen, toujours d’actualité !
Il
était une fois un roi qui était absolument fou de toilettes.
Il ne faisait rien d’autre que d’essayer des habits neufs. Toute la
journée il se tenait devant son miroir, se pavanant et s’admirant.
Et tous les jours il suspendait à sa porte une pancarte avec
ces mots : " Pour cause d’essayage, aucune affaire ne pourra être
réglée aujourd’hui dans le Royaume" .
Un
jour, arrivèrent à la porte du palais, deux maîtres
fripons qui cherchaient leur vie de par le monde. Ayant lu la pancarte
du roi, ils eurent une idée et firent savoir au roi qu’ils tissaient
les étoffes les plus magnifiques, les plus chatoyantes, les plus
légères du monde et qui, de plus, possédaient un
charme magique : " les habits qu’on y taille, dirent-ils, sont
invisibles pour ceux qui ne sont pas à la hauteur de leur tâche
ou qui sont des sots avérés ".
On
apporta à ces fripons toute la soie, tout l’or, tout l’argent,
toutes les pierreries qu’ils demandèrent. Les Ministres, les
uns après les autres, vinrent voir le travail des tisserands,
mais ils ne virent rien et s’en allèrent tout déconfits
en se disant : "Suis-je un sot avéré ? Ne suis-je
donc pas à la hauteur de ma tâche ? ", ce qui ne les
empêcha pas de dire au roi que l’étoffe qu’ils avaient
vue était d’une beauté, d’une finesse, d’un éclat
… ! !
" les fripons firent semblant de passer au roi sa chemise, ses
hauts de chausses, son gilet et ses manchettes, son manteau à
traîne et ses gants de dentelles ". Et les ministres, les
conseillers, les courtisans, les serviteurs, les laquais, les dames
de la cour et tout le peuple de s’extasier sur la splendeur des habits
du roi, jusqu’à ce qu’un enfant innocent se mette à crier
: « Papa, Maman, le roi est tout nu… ! »
Infante où pas, les turpitudes humaines s’émancipent des privilégiées Royaux. Cela veut bien dire que le temps est révolue pour les royautés, ce n’est plus de notre temps !