Werner, je ne me cache pas derrière le fait que je suis né derrière des frontières utopiques et changeantes.
Je ne sais pas pourquoi je suis né, ni quelle est ma raison d’exister, je sais que j’ai une raison, et que cette raison m’empêche de faire du mal à autrui, c’est tout ce que je sais, Werner, et cela me suffit pour vivre en paix.
Comprend moi, Werner, pour quelle raison me sentirais je être obligé à haire des gens que je ne connais pas mais dont je sais qu’ils ont les mêmes bonheurs et les mêmes moments de tristesse que moi ?
Franchement, Werner, pour quelle raison ?
Penses tu réellement que ce sont les boulangers, les plombiers ou les maçons qui, d’un jour, veulent tuer d’autres boulangers, d’autres plombiers ou d’autres maçons dont ils ne connaissent même pas le nom, ou que ce sont des malades mentaux qui les incitent à le faire, pire, qui les obligent à tuer des gens qu’ils ne connaissent pas au nom de quoi, Werner ?
Ne pas aimer sa condition d’homme n’est pas une excuse pour empêcher d’autres hommes de construire leur vie et d’aimer voir leurs enfants grandir.
Non, Werner, tu n’as pas le droit de faire du mal !
Mais, sans savoir pour quelle raison tu es ici, tu as le devoir de vivre avec nous et de ne pas nous haïr.
Mon père a sauvé des enfants juifs, toi, tu n’as pas assez d’amour dans ton cœur que pour sauver un chien.
Cà me fait mal de te l’écrire mais, je sais que c’est vrai !